La Zambie piège le Ghana
La Zambie confirme sa progression, après une élimination dès le premier tour en 2008 et en quart en 2010 (aux tirs au but). Le Ghana, en revanche, tombe de haut, après avoir perdu la finale il y a deux ans et s'être classé 3e en 2008. Le sélectionneur de la Zambie Hervé Renard avait parlé de "signes", qui lui faisaient penser que cette CAN serait celle de ses Chipolopolos. Le penalty de Gyan au ras du poteau superbement détourné par Mweene (8e) s'inscrit sans doute dans cette série. Le but de Mayuka à la 78e minute, une frappe enroulée qui fit poteau rentrant et mouche, aussi.
Christopher Katongo (capitaine et attaquant de la Zambie): "Le souvenir de 1993 reste dans notre esprit. A chaque match dans notre stade de l'Indépendance, tout le monde se souvient de cette équipe. Les larmes viendront aux supporteurs quand ils regarderont la finale, ça leur ira droit au coeur. Il fait faire tout notre possible pour ramener cette coupe."
Les Chipolopolos conservent ainsi intact leur rêve de rendre hommage, à Libreville, à leurs prédécesseurs de 1993, morts cette année-là dans un accident d'avion près de la capitale gabonaise. Un rêve qui a pourtant tenu à un fil, ou à une goutte. Sous une pluie battante, les joueurs perdaient leurs appuis et le ballon fusait. La Zambie entrait mieux dans le match, mais le Ghana prenait ensuite le contrôle des opérations, contraignant ses adversaires à procéder par contres et à lancer de longs ballons vers l'avant, un jeu quelque peu contre-nature pour eux.
Gyan rate le coche
Il ne pleuvait pas que de l'eau; des occasions ghanéennes, aussi. Mais Gyan, à sec ou presque dans ce tournoi (un but), vivait décidément sa saison des vendanges, entre son penalty raté, une frappe écrasée après un service d'Andre Ayew (23e) et des têtes ratées (44e, 68e). Et l'avant-centre à fort ego devait céder sa place dès la 74e minute... Et que dire de la tête non cadrée de Boye à bout portant (52e) ou du raté de Jordan Ayew, seul au deuxième poteau (32e) ? L'attaquant marseillais, titulaire pour la deuxième fois seulement dans le tournoi, a empoisonné la vie des défenseurs zambiens en première période. Puis, a disparu.
Boateng abattait un gros travail à la récupération et Asamoah épaulait Andre Ayew dans la construction, mais la maladresse empesait le dernier geste, à moins que le gardien Mweene ne s'interpose, surtout dans une fin de partie haletante. Les Zambiens résistaient tant bien que mal et peinaient à s'approcher de la cage adverse, hormis ce numéro de classe de Kalaba pour Chamaga qui manquait le cadre (32e). Mais les Chipolopolos ne voulaient plus du beau jeu sans résultat. Leur victoire naquit d'un réalisme extrême, et d'une solidarité à toute épreuve, même sous le déluge d'occasions ghanéennes.
La Côte d'Ivoire au rendez-vous
La Côte d'Ivoire s'est également qualifiée pour la finale, en battant le Mali (1-0) en demi-finales à Libreville. Gervinho a concrétisé la large domination de son équipe après une grossière erreur du défenseur des Aigles Berthe (45e).
François Zahoui (sélectionneur de la Côte d'Ivoire): "On a souffert au niveau des nerfs. Nos deux poteaux et nos occasions gâchées les ont mis en confiance. Il fallait gérer les moments difficiles. Heureusement, on a marqué avant la mi-temps, mais dans l'ensemble mes joueurs ont géré le match avec calme et patience".
Après les échecs répétés des dernières éditions (finale en 2006, demi-finale en 2008, quart de finale en 2010), les Eléphants et leur star Didier Drogba partiront largement favoris contre l'invité surprise de la finale et tenteront de décrocher le 2e titre continental de leur histoire, 20 ans après leur sacre de 1992. Le Mali pourra se consoler en disputant le match pour la 3e place contre le Ghana, samedi à Malabo.
Après un 1er tour minimaliste malgré 3 victoires sans fioritures, la Côte d'Ivoire a véritablement trouvé son rythme de croisière avec les matches à élimination directe. La Guinée Equatoriale l'avait déjà appris à ses dépens en quart de finale (3-0) et ce sont cette fois les Maliens qui se sont cassé les dents sur le mastodonte ivoirien.
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