Chant raciste envers les Bleus : la vice-présidente argentine soutient Enzo Fernandez, un membre du gouvernement écarté

Et si la polémique tournait à la crise diplomatique internationale ? L'affaire du chant raciste entonné par des joueurs de l'Albiceleste prend cependant des proportions de plus en plus préoccupantes, notamment en Argentine où la situation tourne à l'affaire d'Etat. Alors que la vice-présidente Victoria Villarruel avait, mercredi soir, apporté son soutien à Enzo Fernandez, le gouvernement a annoncé, jeudi 18 juillet, que le secrétaire d'Etat adjoint aux Sports Julio Garro avait été démis de ses fonctions, après avoir déclaré que la vidéo dans laquelle des joueurs de la sélection nationale avaient tenu des propos racistes contre les joueurs de l'équipe de France donnait "une mauvaise image" de son pays. 

"Aucun gouvernement ne peut dire à l'équipe nationale argentine, championne du monde et deux fois championne d'Amérique [d'affilée], ce qu'elle peut commenter, penser ou faire, pas plus qu'à n'importe quel citoyen. Pour cette raison, Julio Garro est démis de ses fonctions de sous-secrétaire aux sports de la nation", peut-on lire sur le compte officiel de la présidence argentine sur X (ex-twitter).

Garro, qui s'était exprimé mercredi sur une radio argentine, avait également estimé que Lionel Messi "devrait présenter des excuses pour cette affaire", tout comme le président de la Fédération argentine de football (AFA), Claudio Tapa. Mais, vivement critiqué sur les réseaux sociaux, il avait finalement rétropédalé, niant "catégoriquement avoir demandé à Messi de s'excuser".

"Assez de feindre l'indignation, hypocrites. Enzo, je te soutiens."

Plus tôt dans la journée de mercredi, la vice-présidente argentine, Victoria Villarruel, avait de son côté apporté son soutien total à Enzo Fernandez, le joueur de Chelsea étant à l'origine de la publication sur instagram de la vidéo où on peut voir et entendre les joueurs de l'Albiceleste reprendre le chant raciste. "L'Argentine est un pays souverain et libre. Nous n'avons jamais eu de colonies ni de citoyens de seconde zone (...) Aucun pays colonialiste ne va nous intimider pour une chanson ou pour dire les vérités qu'ils ne veulent pas admettre. Assez de feindre l'indignation, hypocrites. Enzo, je te soutiens."

L'Argentine entretient une forte rivalité avec la France depuis son élimination en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2018 en Russie, où elle avait été éliminée par les Bleus (4-3). Elle avait ensuite pris sa revanche quatre ans plus tard lors du Mondial au Qatar, s'imposant aux tirs au but au terme d'une finale passée à la postérité (3-3 a.p., 4 tab à 2).