Chelsea a saboté le spectacle
Lundi, en conférence de presse, José Mourinho paraissait excédé. Le manager de Chelsea, qui refusait par ailleurs de commenter le bilan mirifique de Diego Simeone à l'Atlético Madrid, a sévèrement égratigné Mike Dean, l'arbitre de la rencontre Chelsea-Sunderland samedi dernier (1-2), avant de botter en touche l'épineux cas Thibaut Courtois (autorisé à jouer contre son employeur l'UEFA). En privé, il se dit que le Portugais ne digère toujours pas la titularisation du portier belge, laquelle fait fi d'un prétendu accord contractuel conclu avec l'Atlético en début de saison.
En bref, comme souvent José Mourinho en voulait à la terre entière. Les spectateurs du Vicente-Calderon, privés d'une demi-finale à la hauteur de l'affiche, ont été les premières victimes collatérales de la colère du manager portugais.
Deux joueurs à vocation offensive
Comme s'il avait voulu se venger de la décision entérinée par l'instance européenne au sujet de Courtois, José Mourinho a sacrifié le spectacle au profit d'une outrancière solidité. Outre le forfait d' Eden Hazard et d'Eto'o, Schurrle, Oscar, et Demba Ba étaient invités à prendre place sur le banc, tandis que Ramires était chargé de l'animation... côté droit. S'il est loué pour son gros volume de jeu, le Brésilien n'est pas pour autant le dynamiteur capable de forcer le flanc gauche des Colchoneros, et sa titularisation en disait long sur les intentions du coach des Blues : Chelsea allait tout faire pour garder sa cage inviolée.
Willian et Fernando Torres étaient donc les deux seuls joueurs à vocation offensive alignés par José Mourinho. En première période, le vivace auriverde a amorcé quelques contre-attaques londoniennes, sans succès. On se souvient, par exemple, de cette passe lumineuse délivrée dans la profondeur pour Ramires, lequel a expédié son centre dans les tribunes de l'arène madrilène. Puis, plus rien. Invisible en première mi-temps, Torres est apparu transfiguré après le retour du vestiaire. C'est qui lui mystifie trois Colchoneros à l'entrée de la surface (60e), avant de voir sa frappe enroulée du droit captée par un Courtois irréprochable. En fin de match, il oblige Miranda à commettre la faute à proximité de la zone de vérité des Rojiblancas. Une belle opportunité gâchée par David Luiz, qui s'est par ailleurs distingué en blessant deux de ses partenaires (Cech et Terry).
Azpilicueta et Terry intraitables
On comprend chaque jour un peu plus pourquoi Mourinho ne jure que par César Azpilicueta. Récemment, le Lusitanien affirmait qu'"Azpi" était le premier joueur qu'il inscrivait sur sa feuille de match, et se félicitait de compter parmi ses rangs un élément aussi loyal et talentueux. Contre l'Atlético, aligné à droite pour pallier la suspension d'Ivanovic, l'ancien latéral de l'OM a livré un match époustouflant. Koke, son vis à vis, était harcelé. Et lorsqu'il s'agissait de relancer, l'international espagnol cumulait les sans-fautes. Aussi, la charnière Terry-Cahill a largement contribué au point obtenu par les Blues. Subissant les vagues madrilènes pendant la quasi-totalité du match, les deux anglais ont formé un barrage imperméable, obligeant Diego Costa, Diego et consorts à les contourner systématiquement. Sans succès.
Ce mardi soir, l'issue de la confrontation stérile opposant l'Atlético Madrid à Chelsea, José Mourinho doit se dire - à juste titre - qu'il a réussi son pari. Il ne s'est jamais préoccupé de ceux qui exècrent son idée du football. Lui sait que c'est elle qui lui a offert la Ligue des Champions en 2010 avec l'Inter Milan.
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