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Copa America : À 5 jours de son coup d'envoi, la compétition reste en suspens

Le doute plane toujours sur l'organisation de la Copa America, qui doit avoir lieu à partir du 13 juin.

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Neymar et ses coéquipiers de la sélection brésilienne ont exprimé leur opposition à l'organisation de la Copa America au Brésil. (SILVIO AVILA / AFP)

À cinq jours du coup d'envoi de la Copa América au Brésil, le suspense reste entier : la Cour suprême doit décider jeudi si elle aura lieu ou non, tandis que les joueurs de la Seleçao se sont déclarés mardi "contre" le tournoi, même s'ils n'ont pas prévu de le boycotter.

"Le président de la Cour suprême Luiz Fux a convoqué jeudi une session virtuelle extraordinaire d'une durée de 24 heures pour que les magistrats statuent au sujet de la réalisation de la Copa América au Brésil", a fait savoir l'instance dans un communiqué.

L'annonce faite mardi 8 juin, dans la soirée, représente un énième rebondissement qui sème à nouveau le doute sur ce tournoi hautement controversé qui devait se jouer initialement il y a un an, en Argentine et en Colombie, avant d'être reporté à cause de la pandémie de Covid-19. Les 11 juges vont statuer en urgence en raison du caractère "exceptionnel" des recours présentés par un syndicat et un parti de gauche, le coup d'envoi étant prévu dimanche, avec le match Brésil-Venezuela, à Brasilia.

Une délocalisation mal acceptée par les Brésiliens

Même si les recours n'aboutissent pas, d'autres menaces pèsent sur le tournoi: le maire de Rio de Janeiro a déclaré vendredi qu'il pourrait faire annuler les matches prévus dans sa ville si la situation sanitaire venait à s'aggraver.

Il y a huit jours, la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) avait annoncé à la surprise générale que le Brésil allait accueillir ce tournoi après les désistements de l'Argentine et de la Colombie, très affectées par le Covid-19, la Colombie étant en outre touchée par des troubles sociaux.

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro a accepté aussitôt la requête de la Conmebol, déclenchant une avalanche de critiques, dans un pays où plus de 475 000 personnes sont mortes de Covid-19, avec la menace d'une troisième vague ces prochaines semaines.

Mardi 8 juin, les joueurs de l'équipe nationale du Brésil ont manifesté leur opposition au tournoi, mais ont écarté toute possibilité de boycott : "Nous sommes contre l'organisation de la Copa América, mais nous ne dirons jamais non à la sélection brésilienne", ont publié les joueurs sur leurs comptes officiels de plusieurs réseaux sociaux, à l'issue du match de qualifications pour le Mondial-2022 contre le Paraguay (victoire 2-0).

"Pour diverses raisons, qu'elles soient humanitaires ou professionnelles, nous sommes insatisfaits de la façon dont la Conmebol a géré la Copa América", ont-ils ajouté.

Une bataille politique

Des stars d'autres pays censés jouer la Copa América avaient déjà critiqué le tournoi : "Je suis frappé par le fait que la Copa América se joue malgré la situation actuelle", avait déclaré l'Uruguayen Luis Suárez, tout juste sacré champion d'Espagne avec l'Atletico Madrid, avant même que le Brésil ne soit choisi comme pays-hôte.

Un choix fortement remis en cause par les épidémiologistes, la situation sanitaire au Brésil étant bien plus préoccupante qu'en Argentine, qui s'était désistée justement à cause de la pandémie. Au Brésil, cette Copa América dépasse largement le cadre du football, entrant de plein pied sur le terrain de la politique.

Jair Bolsonaro n'a cessé de défendre le tournoi, arguant que le pays allait observer les mêmes protocoles sanitaires que pour les matches de la Copa Libertadores, l'équivalent sud-américain de la Ligue des Champions, avec des rencontres à huis clos.

Dès l'apparition de rumeurs de fronde au sein de l'équipe nationale, le sélectionneur brésilien Tite a commencé à être traité de "gauchiste" par des partisans du président d'extrême droite sur les réseaux sociaux. Le sénateur Flavio Bolsonaro, fils aîné du chef de l'Etat, avait demandé aux joueurs de "ne pas se laisser manipuler" et de tout faire pour "éviter un boycott".

Un autre sénateur, Renan Calheiros, farouche opposant du président Bolsonaro, avait demandé au contraire à Neymar, la plus grande star de la Seleçao, de boycotter le "championnat de la mort". "À aucun moment nous n'avons voulu que cette discussion prenne une dimension politique", ont pourtant assuré les joueurs dans leur manifeste.

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