Le Chili en finale de la Copa America
La première demi-finale de la Copa 2015 s'est déroulée à un rythme échevelé avec deux équipes pratiquant un football alerte et séduisant. La logique a été respectée pour le Chili qui, depuis le début du tournoi, est l'équipe qui a fait la plus forte impression avec quatre victoires en cinq matches et 13 buts marqués. Mais le Pérou, équipe-surprise du dernier carré, a failli transformer cette 77e édition du sulfureux "clasico du Pacifique" en cauchemar.
Dès la 9e minute, Jefferson Farfan a fait trembler les 45.000 spectateurs de l'Estadio Nacional: sa sa tête sur un centre de Paolo Guerrero percutait le montant droit du but chilien. La défense chilienne, privée de Gonzalo Jara, suspendu deux matches pour avoir mis un doigt dans les fesses d'Edinson Cavani en quart de finale, a souffert face à la puissance et la rapidité du duo Guerrero/Farfan. A la 17e minute, Guerrero s'est joué de deux défenseurs et a trouvé en retrait son capitaine Carlos Lobaton dont la frappe a frôlé le but de Pedro Gallese.
Zambrano exclu
Le tournant du match est survenu à la 20e minute avec l'exclusion de Carlos Zambrano qui, en dégageant son camp et emporté dans son élan, a donné un coup de pied dans le dos de Charles Aranguiz. Le défenseur péruvien de Francfort s'était déjà signalé à deux reprises: une altercation dès la 3e minute avec Arturo Vidal et un avertissement trois minutes plus tard pour un tacle dangereux. Réduit à dix, le Pérou a plié: Jorge Valdivia s'est offert la première occasion dangereuse à la 28e minute, puis à la 34e minute, le milieu offensif de Palmeiras a décalé Alexis Sanchez qui a impeccablement centré pour Vargas dont la reprise à bout portant était détournée de justesse par un défenseur. Le Chili a concrétisé sa domination à trois minutes du terme de la première période sur un nouveau centre de Sanchez qui percutait le montant gauche du but péruvien: malgré deux défenseurs et un dribble raté, Vargas trompait Gallese.
Au retour des vestiaires, le Pérou a fait passer un sale quart d'heure à des Chiliens complétement décontenancés face à l'agressivité de leurs adversaires. A la 60e minute, le Pérou a logiquement égalisé: sur un contre rapidement mené, Gary Medel, à la lutte avec André Carrillo, a propulsé dans son propre but un centre de Christian Ramos. Mais il n'aura fallu que trois minutes au Chili pour reprendre l'avantage grâce à une frappe limpide de Vargas de 20 m qui a surpris Gallese. Avec l'entrée de son emblématique buteur Claudio Pizarro, la "Blanquirroja" a jeté ses dernières forces dans la bataille, mais n'a pas réussi à revenir au score. "On a livré un bon match, surtout quand on pense qu'on était un de moins qu'eux. On s'est battu jusqu'au bout", a apprécié Guerrero. "Mais beaucoup de décisions de l'arbitre m'ont surpris: leur premier but était par exemple hors-jeu", a-t-il regretté. Alors que des milliers de supporteurs descendaient dans les rues de Santiago crier leur joie, le sélectionneur Jorge Sampaoli rêvait à haute voix: "Atteindre la finale de cette Copa à domicile était à la fois un rêve et une obligation. Maintenant, nous avons un nouveau rêve, celui de remporter le titre".
Réactions
Jorge Sampaoli (sélectionneur du Chili, qualifié pour la finale): "C'était un match difficile, on a manqué de précision, de finesse même quand on était dans le dernier tiers. Le Pérou nous a fait mal avec ses contres, ils ont des joueurs de grande qualité. Je crois qu'il y avait aussi beaucoup de fébrilité, d'anxiété au sein de mon équipe. Depuis le début du tournoi, ce match est celui où on a eu le plus de mal à mettre en place notre organisation habituelle, la distribution du ballon a été loin d'être parfaite, on a essayé d'y remédier avec des changements de joueurs pour mieux contrôler Farfan notamment sur le côté droit. Cela s'est amélioré en deuxième période. Atteindre la finale de cette Copa à domicile était à la fois un rêve et une obligation. Maintenant, nous avons un nouveau rêve, celui de remporter le titre".
Ricardo Gareca (sélectionneur du Pérou, éliminé en demi-finale): "Je dois féliciter mes joueurs, car ils ont donné tout ce qu'ils avaient en eux, ils ont donné 100%. On a un goût amer dans la bouche bien sûr, car nous aurions aimé en finale, mais on a affronté une très bonne équipe du Chili. Jouer aussi longtemps avec un joueur de moins, cela complique bien sûr les choses, mais je suis très satisfait de mon équipe, je pense qu'on peut encore progresser".
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