Attribution du Mondial 2022 au Qatar : "Il faut tourner les yeux ailleurs que vers Michel Platini"
Michel Platini est sorti mardi de sa garde à vue dans le cadre d’une enquête sur l’attribution de la Coupe du monde de football 2018 à la Russie et 2022 au Qatar. Son avocat, William Bourdon, estime sur franceinfo que s'il y a eu un "pacte corruptif", il ne concerne "en rien" son client.
"Il ne faut pas tourner les yeux vers Michel Platini, il faut tourner les yeux ailleurs", estime mercredi 19 juin sur franceinfo William Bourdon, avocat de Michel Platini, sorti mardi de sa garde à vue dans le cadre d’une enquête sur l’attribution de la Coupe du monde 2018 à la Russie et 2022 au Qatar. "Ailleurs, ça peut être vers les participants à ce déjeuner", glisse aussi l'avocat, ciblant indirectement Nicolas Sarkozy.
Pour l'ancien secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, entendu lui aussi mardi par les enquêteurs en audition libre, "Nicolas Sarkozy ne s'est jamais caché qu'il soutenait la candidature du Qatar. Il estimait qu'il était important pour des raisons politiques et internationales qu'un grand événement sportif puisse avoir lieu dans cette région du monde où il n'y en a jamais eu."
Un déjeuner dans le collimateur des enquêteurs
Mais les enquêteurs, eux, s'intéressent à ce fameux déjeuner du 23 novembre 2010, neuf jours avant le vote de la FIFA, qui a réuni Nicolas Sarkozy ainsi que le prince héritier du Qatar Tamim ben Hamad al Thani (devenu émir en juin 2013) et le Premier ministre qatari de l’époque, Hamad ben Jassem al Thani.
Interrogé durant son audition libre à ce sujet, Claude Guéant se défend sur franceinfo : "Je n’y ai pas participé. Je sais quel était l’objet de ce déjeuner : les autorités qataries devaient rencontrer Michel Platini, membre influent de la gouvernance du football, pour lui faire part de tous les arguments en faveur de la promotion de leur candidature. Chacun sait qu’il y a des investissements qataris en France. Mais ces investissements sont déconnectés de l’attribution de l’organisation de la Coupe du monde".
S'il y a eu un pacte corruptif, ce pacte ne concerne en rien Michel Platini
William Bourdonà franceinfo
"Il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que, s'il y a eu un pacte de corruption entre le Qatar et la France, il est aisé de deviner qui aurait pu être à la manoeuvre", estime encore William Bourdon. "Michel Platini a découvert au cours de cette audition des éléments qu'il ignorait complètement, qui l'ont surpris", rappelle encore l'avocat de l'ancien international français.
Claude Guéant de son côté l'affirme : "Personne dans l’appareil gouvernemental ou à l’Elysée n’a participé à aucune corruption que ce soit. En aucune façon je ne me sens visé."
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