La Fifa limoge son secrétaire général, le Français Jérôme Valcke
Jérôme Valcke, déjà relevé de ses fonctions depuis le 17 septembre, est accusé d'avoir violé le code d'éthique de l'organisation.
Jérôme Valcke n'officiera plus comme secrétaire général de la Fifa. La fédération internationale de football a annoncé son limogeage, mercredi 13 janvier. Le Français, ancien directeur du marketing de la Fifa, devenu secrétaire général en 2007, était déjà relevé de ses fonctions depuis le 17 septembre, après avoir été accusé par la presse anglaise d'être impliqué dans une affaire de revente de billets au marché noir lors du Mondial 2014 au Brésil.
La semaine dernière, la chambre de jugement de la justice interne de la Fifa avait ouvert formellement sa procédure contre le Français. L'ancien bras droit du président Joseph Blatter (lui-même suspendu pour huit ans) risque une suspension de neuf ans de toute activité liée au football et une amende de 100 000 francs suisses (92 000 euros).
Conflits d'intérêts, cadeaux, avantages…
Le 5 janvier, le juge instructeur de la Fifa avait également demandé que sa suspension provisoire de 90 jours infligée le 8 octobre soit prolongée de 45 jours. Cette suspension, toujours en vigueur, va au-delà de ses fonctions de secrétaire général, puisqu'elle lui interdit toute activité liée au ballon rond.
Le Français est accusé d'avoir violé plusieurs articles du code d'éthique de la Fifa, en se rendant coupable notamment de conflit d'intérêts, d'avoir offert ou accepté des cadeaux et autres avantages ou d'avoir refusé de collaborer, selon la justice interne de la Fifa.
La chambre d'instruction de la commission d'éthique de la Fifa "a choisi d'ignorer la conduite exemplaire de Jérôme Valcke et ses extraordinaires contributions durant son long mandat de secrétaire général", avait protesté le 5 janvier Harry Berke, l'avocat américain de Jérôme Valcke.
Ecarté en 2006 avant d'être rappelé
Les médias britanniques avaient fait état d'un système qui aurait permis au Français de recevoir des commissions dans le cadre d'une opération de revente sur le marché noir de milliers de places lors de la dernière Coupe du monde au Brésil. Ces accusations sont fondées sur des courriers électroniques livrés en septembre à la presse par Benny Alon, ancien joueur professionnel israélien et consultant pour la société JB Sports Marketing.
Jérôme Valcke, via un communiqué de son avocat, avait alors vigoureusement nié mi-septembre "les allégations fabriquées et outrageuses". La Fifa, sur demande de la justice suisse, a ensuite transmis les courriers électroniques du Français au bureau du procureur général suisse.
Ancien directeur du marketing, déjà écarté de la Fifa en décembre 2006 lors de l'affaire Visa/MasterCard – litige entre la Fifa et deux de ses principaux sponsors – avant d'être rappelé et promu six mois plus tard par Sepp Blatter, Jérôme Valcke avait déjà été mis en cause en juin dans un transfert de 10 millions de dollars de l'Afrique du Sud vers un compte du sulfureux Jack Warner, un des anciens vice-présidents de la Fifa.
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