Scandale à la Fifa : ce que la justice suisse reproche à Sepp Blatter
Le procureur général a ouvert, vendredi, une procédure pénale à l'encontre du président de la Fédération internationale de football. La justice le soupçonne de "gestion déloyale" et d'"abus de confiance".
"Je suis réglo. Il n'y a aucune corruption dans le football", affirmait Sepp Blatter, le président démissionnaire de la Fédération internationale de football (Fifa) le 24 août à la BBC. Un mois après cette déclaration, le patron du football mondial est pourtant inquiété par la justice suisse. Le procureur général du pays a ouvert, vendredi 25 septembre, une procédure pénale pour "gestion déloyale" et "abus de confiance".
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Des perquisitions et des entretiens ont été organisés au siège de la Fifa à Zurich (Suisse) vendredi, et l'organisation a assuré qu'elle s'était conformée à toutes les demandes exprimées par la justice. Francetv info revient sur ce qui est reproché à Sepp Blatter.
La signature d'un contrat contraire aux intérêts de la Fifa
En premier lieu, le parquet suisse soupçonne Joseph Blatter d'avoir signé "un contrat défavorable à la Fifa avec l'Union caribéenne de football (...) et d'avoir également agi de manière contraire aux intérêts de la Fifa", décrit un communiqué du ministère vendredi après-midi.
Le 12 septembre, la chaîne de télévision suisse SFR révélait avoir eu accès à un document (en anglais) détaillant le contrat très suspect conclu en 2005 entre Sepp Blatter et Jack Warner, concernant les droits télévisés des Coupes du monde 2010 en Afrique du Sud et 2014 au Brésil. Jack Warner est, à l'époque, vice-président de la Fifa, et président de la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf).
Ce document détaille comment la Fifa a vendu ces droits télévisés à la société de Jack Warner, pour un prix estimé à 5% de la valeur du marché de l'époque : 600 000 dollars (environ 536 000 euros). Le patron de la Concacaf aurait ensuite revendu ces droits, via sa société JDI basée aux îles Caïmans, à la chaîne SportsMax pour 15 à 20 millions de dollars, moins de deux ans plus tard, moyennant une plus-value de plus de 10 millions de dollars, détaille le journal Mirror (en anglais).
Le versement "déloyal" d'1,83 million d'euros à Michel Platini
Le parquet reproche également à Joseph Blatter un paiement déloyal de 2 millions de francs suisses (1,83 million d'euros) en faveur de Michel Platini, le président de l'Union des associations européennes de football (UEFA), au préjudice de la Fifa.
En réponse, l'ancien meneur de jeu tricolore a reconnu dans la soirée "un montant versé pour un travail accompli de manière contractuelle pour la Fifa. Je suis content d'avoir pu éclaircir ce point avec les autorités."
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