Angers douche Chambéry
Chambéry avait pourtant pris le match par le bon bout, se procurant une énorme occasion à la 23e minute, Chmielinski placé au premier poteau, se faisant contrer au dernier moment par le portier adverse. Et c'est finalement le gardien de Chambéry, Bemenou, qui est allé chercher le ballon dans ses filets après une frappe puissante au second poteau de Saivet. Ce but, inscrit juste avant la pause, douchait littéralement les Chambériens (0-1, 45e). Et au retour des vestiaires, Renouard doublait la mise pur porter l'avantage à 2-0 (63e) côté angevin.
Dès lors, les amateurs peinaient à suivre physiquement le rythme imposé par leurs adversaires de Ligue 2, et presque logiquement, encaissaient un troisième but signé de l'Argentin Gomez (0-3, 84e). C'en était fini des espoirs des joueurs de Chambéry, qui garderont toutefois de beaux souvenirs de leur parcours en Coupe. Pour atteindre les quarts de finale, les Savoyards avaient eu le mérite d'éliminer trois équipes de Ligue 1, Monaco, Brest et Sochaux. Sans ce but marqué juste avant la pause, les hommes de David Guion avaient une nouvelle fois douté leurs adversaires, mais les dieux du football en ont cette fois décidé autrement.
Le PSG vers une 9e Coupe de France
Au Parc des Princes, Le Mans a bien failli ouvrir le score dès la 19e minute, lorsque Camara a accroché Cissé dans la surface. En position de dernier défenseur, Camara a eu la chance de trouver un arbitre très clément, M. Bien ne lui montrant qu'un carton jaune. Les Manceaux protestaient à peine pour réclamer une sanction plus lourde, pensant se faire justice sur le pénalty. Mais la tentative de Ouali était repoussée de belle manière par Grégory Coupet qui plongeait au dernier moment sur son côté gauche. Les Sarthois ne se démontaient pas et repartaient au charbon, et le score en restait là à la pause.
En deuxième période, le Paris Saint-Germain tentait de reprendre la main sur le jeu. Idéalement servi par Nene, Hoarau ratait de peu le but, mais ne ratait pas le gardien adverse qui allait finalement se relever sans trop de mal... A la 64e, même s'il en rajoutait un peu, Nenê semblait accroché par Corchia dans la surface, mais l'arbitre ne signalait pas de faute. Camara reçevait finalement un deuxième jaune sur une très dangereuse faute, et le défenseur parisien était cette fois prié de quitter le terrain. Le Mans ne profitait pas de cette supériorité numérique, et il fllait en passer par la prolongation.
Et dès la première minute de la prolongation, Le Mans allait perdre à son tour un joueur, Wague recevant un deuxième jaune pour une faute commise sur Nenê. Il fallait attendre la 109e minute pour voir le tout premier but de la rencontre, une réalisation signée du jeune Bahebeck qui après avoir joué le corner "à la Rémoise" ave Nenê, marquait pour son premier match au Parc d'une frappe au tendue (1-0, 109e). Et les jeunes parisiens étaient à la fête avec un deuxième but signé de Kebano, à peine rentré en jeu, et servi royalement par Ceara (2-0, 117e). Le PSG tenait sa victoire, et ne se trouvait plus qu'à deux victoires d'une neuvième Coupe de France.
Lille sur sa lancée
Au Stadium Nord, Lille et Lorient se répondaient coup pour coup. La corrections subie par les Merlus en championnat (6-3), n'était plus qu'un mauvais souvenir pour les hommes de Christian Gourcuff qui tenaient bon jusqu'à la pause (0-0). Malheureusement, les Bretons devaient poursuivre la rencontre à dix après l'expulsion d'Ecuelle-Manga (64e) pour un tête contre tête trop viril. C'était alors le temps des remplacements, à l'image de la sortie de Sow. Le buteur lillois et ses 17 buts en championnat quittait le terrain bredouille, remplacé par De Melo à la 71e. A huit minutes de la fin, les Nordistes pensaient avoir marqué à la suite d'un cafouillage et d'une frappe qui avait bien franchi la ligne, mais l'arbitre M. Ennjimi estimait le contraire... Comme dans le quart de finale précédent, les deux équipes devaient en découdre en prolongation.
Le match pouvait basculer d'un côté comme de l'autre et à cinq minutes de la fin, le Losc ne passait pas loin du but salvateur, lorsque Frau se détendait pour placer une tête piquée, mais celle-ci était bien repoussée par un excellent Audard (116e). Frau butait une nouvelle fois sur le portier lorientais sur une frappe du gauche une nouvelle fois détournée par le poing ferme du capitaine des Merlus (120e +1er). Les deux équipes devaient désormais se départager lors de la séance de tirs au but. Dans le combat des gardiens, brillants ce soir, Landreau avait finalement le dernier mot, grâce à un tir non cadré de Mvuemba, et Hazard ne se privait pas pour qualifier les siens pour le dernier carré (5 tirs aux buts à 3, 0-0 ap).
Réactions
David Guion (entraîneur de Chambéry) : "Nous sommes déçus car lorsque l'on monte sur un terrain c'est pour gagner. Je suis fier de mes joueurs et de ce qu'ils ont accompli. Je retiens que j'ai une équipe qui a montré certaines valeurs. Nous avons été au bout de nos forces. J'espère que notre épopée va nous permettre de progresser et que cela va nous mobiliser pour l'accession en CFA. La première période a été très correcte de notre part. J'étais satisfait. Nous avions eu la première occasion nette. Nous aurions pu éventuellement ouvrir la marque. Le deuxième but m'a moins plu car si nous n'avions pas pris ce but, nous avions, je pense, les ressources pour revenir au score. Il faut féliciter Angers pour son efficacité et son réalisme. Les joueurs sont déçus, c'est naturel et inévitable. Ils ont vécu un grand moment dans un stade plein. Ils ne sont pas près de l'oublier et j'espère que cela va leur permettre de grandir et de progresser. Il n'y a pas de regret à avoir même si le score est un peu lourd. Cela a donné un grand coup de projecteur sur notre club, Chambéry et la Savoie".
Jean-Louis Garcia (entraîneur d'Angers) : "Il faut féliciter Chambéry pour son parcours et la qualité de ce que cette équipe a proposé. Nous avons le sentiment du devoir accompli et du travail bien fait. Le contexte était difficile par rapport à l'espoir de voir le petit manger le gros. Nous avions une saine confiance car nous nous étions préparés à souffrir par moments. Le but à la dernière minute de la première période a été capital. Cela a fait du bien psychologiquement mais nous savions que face à cet adversaire, ce n'était pas terminé. Nous avons gardé l'intention de leur faire mal dès la récupération du ballon pour aller chercher le 2e but. Nous avons bien commencé la saison en août avant des mois de septembre et octobre plus difficiles. J'ai toujours cru au potentiel de cette équipe. Je travaille avec des joueurs à l'état d'esprit exceptionnel. Je savais que nous serions récompensés. Nous récoltons les fruits de ce que nous avons semé depuis plusieurs mois. Une demi-finale de coupe de France, c'est fantastique mais dès samedi, nous avons un match très important contre Le Havre. En cas de victoire, cela nous remettrait vraiment dans la course à l'accession. Quand on est à ce stade de l'épreuve, la coupe est forcément un objectif. Nous sommes à un match du Stade de France. C'est fantastique pour un club de Ligue 2. Nous attendrons le tirage en espérant jouer à domicile".
Antoine Kombouaré (entraîneur du Paris SG): "C'est une grosse performance collective car ce n'était pas facile même si je pense honnêtement qu'on était bien meilleurs qu'eux. On s'est créé beaucoup de situations mais on s'est rajouté 30 minutes supplémentaires et ça c'est embêtant. La qualification va nous permettre de bien récupérer. Il y a plusieurs tournants dans ce match. Bien sûr que Coupet fait un super arrêt et permet de ne pas prendre ce but qui nous aurait mis en difficulté. Mais je n'étais pas inquiet car il restait beaucoup de temps. Après, il y a l'exclusion de Camara. Mais Le Mans ne s'est créé qu'une occasion et Helstad l'a mise à côté. Mes joueurs ont été énormes et les jeunes ont fini le travail des anciens. C'est un clin d'oeil au centre de formation et à ses éducateurs qui font un super boulot. On était face à une équipe à laquelle je souhaite de remonter en L1. On a fait le match qu'il fallait. On a juste pas été efficace et c'est ce qui a permis au Mans de se mettre en confiance. Je suis un entraîneur heureux. Ce soir, le fait de voir les jeunes marquer, c'est bien. Ca va certainement me donner des options pour la suite mais il faut être patient et ne pas s'enflammer. Ce qui est important, c'est de les protéger. Il ne faut pas leur mettre la pression. Ils sont là pour prendre du plaisir, ils n'ont aucune responsabilité. La seule chose que je leur demande, c'est de jouer comme ils le font chez les jeunes. La responsabilité, elle est pour les Erding, Hoarau, Bodmer ou Luyindula. Eux sont là pour apporter leur jeunesse, leur fougue, leur joie de vivre. Je sais qu'il faut être vigilant. J'ai travaillé quatre ans ici à la formation. Il faut les laisser tranquille et être bons avec leurs pieds".
Arnaud Cormier (entraîneur du Mans): "On fait presque le match qu'il fallait, il nous manque juste ce petit penalty. Il doit y avoir penalty et carton rouge. C'est ce que dit le règlement. Si on le marque, on gagne. Je pense que Paris aussi a été victime de notre jeunesse, de notre enthousiasme car l'équipe alignée au début était beaucoup plus jeune que celle de Paris. Notre expulsion est très sévère par rapport à cette micro-faute en milieu de terrain. Beaucoup de joueurs poussent à la porte et cette coupe était pour eux l'opportunité de s'exprimer. Il y a des choses intéressantes à ressortir de ce match mais je suis déçu de prendre ce 1er but aussi enfantin. Maintenant l'objectif prioritaire c'est la remontée en L1. On sera à Dijon samedi en essayant de récupérer un maximum de forces pour repartir dans cette bagarre".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.