Coupe de France : l'exploit de Canet-en-Roussillon, pensionnaire de Division 4 française, qui élimine l'Olympique de Marseille
Confiné dans sa chambre d’hôtel marseillaise avant la fin de sa quarantaine, Jorge Sampaoli doit certainement se demander dans quelle aventure il s’embarque. Alors qu’il s’apprête à prendre les commandes de l’Olympique de Marseille, l’entraîneur argentin a assisté, impuissant devant sa télévision, à la débâcle de ses futures troupes ce dimanche 7 mars à Perpignan, face aux amateurs de Canet-en-Roussillon (N2). Incapables de prendre le jeu à leur compte malgré une équipe quasi-type et les quatre divisions d'écart, les Olympiens ont sombré face à de séduisants Canétois, qui créent l’exploit de ces 16èmes de finale, eux qui n'avaient jusque-là joué que deux matches depuis la mi-octobre à cause de la Covid.
"On a fait de la merde"
Quatre divisions, c’est l’écart supposé entre l’OM et Canet-en-Roussillon. Mais sur la pelouse de Perpignan, c'est passé inaperçu. Bien au contraire. D’entrée de jeu, les Roussillonnais ont joué crânement leur chance, pressant très haut les Marseillais. Parfois en difficulté pour ressortir le ballon, les amateurs ont tenu la dragée haute à l’OM. Il faut dire aussi que l’apathie offensive des Olympiens était idéale pour mettre les Canétois en confiance. Et puis, la magie de la Coupe a illuminé la rencontre. Sur un coup franc bien placé à droite de la surface, Posteraro a envoyé une frappe magnifique dans la lucarne opposée, le jour de son anniversaire (1-0, 20e). Un régal pour les yeux, un coup de bambou pour les Marseillais.
Quelques minutes plus tard, Canet est même passé tout proche du break sur un centre de Bai, venu effleurer la barre de Yohann Pelé. Mais c’est finalement l’OM qui a inscrit le deuxième but de la rencontre, sur une belle tête piquée de Milik (1-1, 38e). Auteur de son troisième but sous le maillot marseillais, l’attaquant polonais a cru remettre les choses en ordre pour l’OM. Mais il n’en a rien été. Car au retour des vestiaires, les hommes de Nasser Larguet n’ont pas réussi à hisser leur niveau de jeu. Pire, ils ont continué à subir la loi des locaux.
Seul au point de penalty, Mbimba a d’abord fait passer un frisson dans la surface marseillaise, avant un retour miraculeux d’Alvaro dans les pieds de Bai, seul dans la surface. En souffrance physiquement, les Canétois ont tout donné jusqu’au bout. Une performance encore plus notable lorsque l’on sait que le championnat de N2 est arrêté depuis des mois. Et à force de ne pas prendre de risque, ce qui devait arriver arriva pour l’OM. Au terme d’une superbe action collective jouée en une touche de balle, Bai est trouvé dans la profondeur par Posteraro et place un piqué subtil et délicieux au dessus de Yohann Pelé (2-1, 71e). La dernière estocade pour des Olympiens à terre, humiliés, et éliminés.
"Il n’y a pas de mots. On a fait de la merde. Il n’y a rien qui allait. Je ne sais pas quoi dire. On a fait de la merde et voilà. On joue contre une N2, on est professionnel, on ne doit pas perdre", a reconnu, abattu, Kamara à la sortie du terrain au micro d’Eurosport. Un fatalisme qui tranchait avec la joie des amateurs de Canet, dont les cris de joie ont résonné dans le stade vide de Perpignan. "On a su élever notre niveau. C'est une belle performance. On a fait de très bonnes choses, on les a perturbés. Mes joueurs ont été héroïques, courageux. On rend un peu de bonheur au pays catalan. On va savourer" a de son côté apprécié Farid Fouzari, l'entraîneur de Canet-en-Roussillon. Pour le club roussillonnais, l’exploit est aussi grand que la crise sportive dans laquelle se trouve l’OM. Pour en sortir, il va falloir que Jorge Sampaoli fasse des miracles, dès qu'il pourra quitter sa chambre d’hôtel.
-
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.