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Coupe de France : Rennes sacré au bout du suspense face au PSG

Le Stade Rennais a remporté la 102e édition de la Coupe de France en battant le Paris Saint-Germain au terme des tirs au but (2-2, 6 t.a.b à 5). Le club breton remporte une premier titre dans l'élite depuis 1971 alors que le PSG, qui menait pourtant 2-0 après 22 minutes, a de nouveau sombré.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Les perdants magnifiques ont battu les gagnants habituels. Dans une finale souvent imprévisible, nerveuse, parfois magnifique, Rennes qui courait après un titre depuis 48 ans a fini par vaincre l'ogre parisien, 12 fois sacré dans l'exercice dont 4 fois lors des 4 dernières finales. Pour les Bretons c'est la juste récompense de leur abnégation lors de cette rencontre, en même temps qu'une magnifique conclusion à une saison qu'il auront animée comme rarement dans leur histoire. Grâce à cette victoire ils décrochent leur billet pour les phases de poules de la Ligue Europa en même temps qu'ils privent le futur 5e de Ligue 1 du sien. Pour Paris, en revanche, ce qui pouvait être sauvé ne peut plus l'être et il faudra désormais se poser les bonnes questions quant à la suite à donner à un projet qui semble s'enliser de plus en plus.  

Pas de Thiago Silva, blessé, ni de Cavani, sur le banc, au coup d'envoi dans les rangs parisiens mais un Neymar bel et bien de retour. Le Brésilien ne tarde pas à se signaler avec une volée qui rase le poteau dès la 2e minute mais c'est un compatriote qui va inscrire le premier but de cette finale. Complètement délaissé sur un corner, Dani Alves exécute une merveille de reprise qui déchire la défense bretonne (1-0, 13e). 

Les hommes de Thomas Tuchel sont bien partis, les Bretons apparaissent quant à eux aux aboies. Nerveux, peut-être intimidés par l'enjeu, les Rennais succombent une deuxième fois sur une accélération parisienne. A la dernière passe, Angel Di Maria régale pour Neymar qui se présente seul devant Koubek... Le lob qui suit n'est que maîtrise technique et sang froid (2-0, 22e)

A ce moment du match, le PSG écrase la finale de tout son poids (75% de possession de balle) et on en vient à espérer que l'addition ne soit pas trop humiliante pour les Rouge et Noir. Cahin caha ces derniers parviennent néanmoins à colmater les brèches, voire à se procurer une occasion franche par Niang qui touche le poteau sur une frappe enroulée, mais rien ne laisse présager ce qui va suivre. A la 40e minute, Presnel Kimpembe, déjà héros plus que malheureux face à Manchester United, maîtrise mal son geste sur un centre venu de la droite et surprend Areola, complètement pris au dépourvu sur ce coup (1-2). 

Il n'en faut pas plus pour faire vaciller l'édifice parisien. Si la fébrilité de l'équilibre ne s'était pas faite sentir depuis le début de la rencontre, la réduction du score rennaise ranime tous les fantômes en sommeil... La pause ne change rien, le PSG apparaît désormais beaucoup moins sûr de lui dans les duels, dans la construction, dans ses certitudes. Benjamin Bourigeaud oblige Areola à une claquette sublime (57e) mais le portier, cette fois, ne peut rien sur un coup de tête de Mexer sur un corner où la défense parisienne étale toute sa passivité (66e).

Dès lors, les partenaires de Verratti se font tout petits, confrontés à leurs démons intérieurs. Face à des Rennais définitivement décomplexés, ils balbutient leur football, apparaissant plus que jamais comme une équipe en bout de course. La fin du temps réglementaire leur offre un sursis mais qui aurait pu prédire ça après la première demi-heure flamboyante du champion de France ? 

Kylian Mbappé, relativement éteint jusque-là, tente bien de ranimer la flamme mais son plat du pied échoue sur la base du montant au grand dam de Cavani, entré en jeu et complètement démarqué sur cette action (98e). Un autre artiste, Hatem Ben Arfa, lui répond un peu plus tard mais sans plus de réussite, la frappe de l'ex-Parisien se dérobant du cadre (109e). Mais c'est bien le premier nommé qui est le héros malheureux de ces prolongations : certainement agacé par sa finale ratée, Mbappé commet une agression sur le genou de Da Silva. Volonté de nuire ou geste mal maîtrisé ? Seul l'intéressé le sait, toujours est-il qu'il est expulsé sur le champs (119e). Ce triste coup de théâtre est le dernier acte avant le fatal épilogue des tirs au but. 

Malgré la tension et la peur, les tireurs font tous preuve d'un sang froid bluffant lors de cette séance. Aucun échec jusqu'à 6-5 en faveur de Rennes quand Nkunku s'avance face à Koubek. La frappe de l'attaquant parisien s'envole dans les nuages, tout comme les espoirs de son équipe de sauver une saison qui l'a vue se faire éliminer en Coupe de la Ligue et en Ligue des Champions. Les Rennais peuvent exploser de joie, ils viennent enfin de mettre fin à une série de 48 ans sans trophée. Le PSG, lui, n'a plus que ses yeux pour pleurer. 

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