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Finale de la Coupe de France : cartons rouges, sifflets… À Saint-Denis, la contestation sociale est restée hors du stade

À l'occasion de la finale de la Coupe de France remportée par Toulouse face à Nantes (5-1), les syndicats souhaitaient profiter de la présence d'Emmanuel Macron à Saint-Denis, samedi, pour afficher leur contestation. Hormis de timides sifflets à la 49e minute de jeu, le football est finalement resté au cœur de l’attention.
Article rédigé par Gabriel Joly, franceinfo: sport - Au Stade de France
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Christophe (à droite) et sa famille sont venus de Toulouse pour la finale de la Coupe de France. (GABRIEL JOLY)

La performance sportive n'a pas été éclipsée. Les Toulousains ont remporté leur première Coupe de France, samedi 29 avril, en écrasant le FC Nantes au terme d'une finale à sens unique (5-1). La fin d'une soirée scrutée par beaucoup en raison de la présence d'Emmanuel Macron dans les tribunes du Stade de France en pleine période de mobilisation sociale.

Mis à part quelques huées entendues lorsque le chronomètre de la rencontre a affiché 49 minutes et 3 secondes, en référence au 49.3 utilisé par Elisabeth Borne pour faire passer la réforme des retraites, la contestation sera finalement restée en dehors de l'enceinte de Saint-Denis.

Cartons rouges et sifflets contre les retraites

Sur les coups de 17 heures, les syndicats se sont pourtant massés devant les sorties du RER B, du RER D et du métro 13 d'où commençaient à se déverser des vagues jaunes et violettes. La levée de l'arrêté préfectoral leur interdisant de distribuer des cartons rouges et des sifflets aux supporters venant d'être actée par le Tribunal administratif de Paris.

"C'était vraiment important que la justice autorise cette manifestation. Dès qu'on a eu l'information, on s'est tous réunis ici pour distribuer ce carton rouge à la retraite à 64 ans, raconte Xavier, syndicaliste du SNU, qui espérait une action largement suivie dans le stade. Pour certains, cet acte de revendication politique est évident, pour d'autres moins mais quoi qu'il arrive cela permet de discuter".

Venu avec un autre ami nantais, Aurélien a justement pris les deux objets avec plaisir. "Il faut faire le plus de bruit possible. On a l'occasion de faire passer un message, c'est nécessaire. Pour moi, la retraite c'est loin mais je le fais pour la génération du dessus", explique le jeune homme de 22 ans dont les parents sont peintre en bâtiment et assistante maternelle.

Aurélien et Yannis ont récupéré les cartons rouges et les sifflets distribués par les syndicats aux abords du Stade de France, le 29 avril 2023. (GABRIEL JOLY)

Un son de cloche similaire chez Christophe, qui a fait le déplacement avec sa famille depuis Toulouse. Ce cheminot de 62 ans a participé à toutes les journées de grèves depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. "62 ou 63 ans, c'est déjà trop. Evidemment qu'on va tous siffler et brandir nos cartons". 

Confusion à l'entrée 

L'effet n'a finalement pas été celui escompté. Non seulement car pour la grande majorité des supporters, la priorité était bien la finale : Nantes pouvait espérer faire le doublé en gardant son titre quand le TFC cherchait à obtenir son premier trophée majeur. Mais aussi en raison d'une confusion au moment de pénétrer dans l'enceinte dionysienne.

Lorsqu'ils se sont présentés devant leur porte, maillot de Toulouse sur le dos, Etienne et sa fille Louise ont vu les stadiers leur demander de jeter leurs cartons rouges. Une consigne passée dans un premier temps à la sécurité, alors qu'il ne s'agissait pourtant pas d'un objet interdit par le règlement intérieur stade 2023 disponible sur le site de la FFF (contrairement à "tous les types d'instruments de musique et de cornes de brume", y compris les sifflets pour ne pas perturber l'arbitre).

Si ces fans du Téf ont finalement pu entrer dans le stade avec les cartons, après avoir réclamé, excédés, l'intervention d'un responsable de la palpation – qui a tout compte fait indiqué qu'ils avaient "uniquement obligation d'enlever les sifflets" –, certains ne se sont pas entêtés. Résultat, les cartons n'ont pas été nombreux à se montrer en tribunes, d'autant que le visage du président de la République n'est jamais apparu sur l'écran géant du stade. Contrairement aux Violets, largement fêtés par le public occitan.

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