Le PSG et Saint-Etienne en finale de la Coupe de France : les souvenirs des joueurs de la précédente confrontation, en 1982
Le Paris-Saint-Germain et l’AS Saint-Étienne disputent ce vendredi soir la finale de la Coupe de France. Les anciens joueurs du PSG, qui avait remporté la Coupe en 1982, seront dans les gradins. Ils racontent à franceinfo leurs souvenirs.
"Le football nous a manqué". Dominique Rocheteau sera dans les tribunes du Stade de France, vendredi 24 juillet, pour assister à la finale de la Coupe de France qui oppose le Paris Saint-Germain à Saint-Etienne (21h). L’ancien joueur de Saint-Etienne (1971-1980) et du PSG (1980-1987) sera là pour soutenir les Verts "avec un masque" et "une grande frustration" de jouer devant des tribunes presque vides.
1982, premier titre de l'histoire du club parisien
"J’ai passé sept très belles années au PSG avec des titres mais mon club c’est les Verts", a expliqué sur franceinfo celui qui était surnommé 'l’ange vert'. Dominique Rocheteau a notamment disputé la dernière finale entre les deux clubs en 1982, avec le maillot du Paris Saint-Germain. Il a égalisé à 2 buts partout pour le PSG après la fin du temps réglementaire des prolongations. Ce but a permis au club de la capitale,fondé en 1970, de disputer les tirs au but et de remporter le premier titre de son histoire.
Je marque à la 120ème minute le but égalisateur qui nous permet d’aller aux penaltys et de gagner cette finale.
Dominique Rocheteauà franceinfo
"C'est le premier titre du PSG, c'est pour ça qu'il y a eu une explosion de joie. Paris a aussi acquis un public ce jour-là", poursuit l'ancien joueur. "Pour Saint-Etienne, c'était peut-être la fin d'une période parce que Michel Platini, c'était son dernier match. Il partait à la Juventus. Quand on perd un joueur comme ça, ce n’est pas évident à remplacer." Pour 'l'Ange vert', "on ne peut pas dire que c'était la fin de Saint-Etienne" après cette défaite. "Saint-Etienne est toujours rené de ses cendres. Après, il y a eu des belles années et aussi des années un peu difficiles. Il y a eu des belles années grâce à la politique de formation du club."
Une ambiance "bon enfant"
"Ce qui m'a frappé quand j'ai revu le match pendant le confinement, c'est l'intensité qu'il y a eu dans ce match", raconte sur franceinfo l’ancien joueur de Saint-Etienne Christian Lopez qui a disputé cette finale rentrée dans les annales du football français. Christian Lopez était titulaire le 15 mai 1982 aux côtés notamment de Michel Platini, Johnny Repp, Patrick Battiston ou encore Laurent Paganelli.
Ça allait d'un but à l'autre. Ça se jouait vraiment dans un très bon état d'esprit.
Christian Lopezà franceinfo
"Quand il [Dominique Rocheteau] a marqué ce but, on prend un petit coup sur la casquette, mais il y avait encore les tirs au but", se remémore Christian Lopez. "Et puis, il y a eu cet envahissement de terrain qui a duré pratiquement une demi-heure qui, il faut le dire, était quand même bon enfant parce qu’il n'y a pas eu d'incidents particuliers. Si ce n’est que c’était plus les supporters du PSG que de Saint-Etienne qui étaient entrés sur le terrain", raconte l’ancien défenseur.
"Après les prolongations, on n'en menait pas large...", renchérit sur franceinfo le gardien du Paris Saint-Germain de l'époque Dominique Baratelli. "On a égalisé à la dernière minute et pour nous les penaltys c'était inespéré. Il est évident que la coupure entre les prolongations et les penalties a cassé le rythme du match. Lorsque j'ai arrêté le penalty de Lopez et que derrière Pilorget devait tirer pour nous qualifier, lorsque le ballon a pénétré, ça a été un grand soulagement."
Cette rencontre a abouti sur un trophée dont il reste encore aujourd'hui très fier : "Je suis d'abord très content de faire partie du premier titre du Paris Saint-Germain parce que c'est vrai que quand on a démarré à Paris les résultats n'étaient pas très extraordinaires."
Paris a grandement évolué et maintenant c'est une grosse machine, sur le terrain, dans le jeu, ça se ressent.
Dominique Baratellià franceinfo
Cette finale se jouera devant un nombre limité de spectateurs, ce que regrette l'ancien gardien. "Ça manque de piment. Il m'est déjà arrivé de jouer des matchs à huis clos et j'avoue que c'est pas terrible, avoue-t-il. Là, il y aura 5 000 personnes mais il va falloir qu'ils se multiplient vraiment pour mettre une bonne ambiance lors de ce match. On entend tout, les consignes de l'entraîneur, les joueurs qui se parlent entre eux. Ça donne à ce match un aspect particulier. Ils n'avaient pas trop le choix, il fallait bien faire cette finale. Il y aura un peu de public mais ce n'est pas l'idéal."
Dominique Baratelli sera malgré tout satisfait à l'issue de la rencontre de ce vendredi soir. "À l'époque c'étaient les Verts qui étaient vraiment favoris, leur niveau de jeu était très élevé, explique l'ancien gardien. Aujourd'hui, le Paris Saint-Germain est quand même favori mais ça se joue sur un match. Moi, je préférerai que le Paris Saint-Germain gagne, évidemment, mais avec pas mal de recul, une victoire de Saint-Etienne ne me dérangerait pas. Il n'y a jamais eu d'animosité entre les deux clubs"
Des souvenirs pour les anciens
"Ça réveille des souvenirs, surtout pour les supporters", pour Jean Castaneda, gardien de l'équipe de Saint-Etienne en 1982. Il avait notamment encaissé le tir au but final. "Ce n'est pas pile ou face, parce qu'on peut intervenir, mais une fois que le ballon a franchi la ligne, c'est terminé, ce sont eux qui soulèvent la Coupe et nous qui regardons d'en bas. C'est bien triste pour nous surtout que l'année précédente on avait perdu contre Bastia donc voilà, c'est plus dur."
Le jouer dans ce contexte est un peu particulier, mais si jamais les Verts gagnent cette Coupe de France, ils seront sur les tablettes, on ne retiendra que le nom.
Jean Castanedaà franceinfo
Jean Castaneda se risque à un pronostic en vue du match de ce soir : "Quand ils nous ont battus, on était favoris, là c'est Paris qui est favori donc je pronostique une victoire de Saint-Etienne."
Une envie d'ouverture, de spectaculaire
"Comme tous les amoureux du football, on a envie de revoir nos équipes françaises, on a envie de revoir du football", a confié à franceinfo Luis Fernandez, ancien joueur (1978-1986) et entraîneur du PSG. On essaie d'être très attentifs à ce qui se passe, mais je suis content de voir ce soir cette finale de Coupe de France qui me rappelle de bon souvenirs.".
Milieu défensif de l'équipe parisienne en 1982, il se souvient très bien du tir au but qu'il a inscrit ce soir là. "C'est un exercice que j'ai eu l'occasion assez souvent d'être appelé à tirer. Les tours préliminaires de Coupe de France, à Rennes, à Montpellier aussi dans une autre période... Je me suis toujours bien senti, témoigne luis Fernandez. C'est peut-être un exercice où il faut être fort mentalement, il faut être bien dans sa tête, c'est vrai que j'étais en cinquième. J'ai réussi mon exercice, c'était le plus important. " L'ancien joueur concède que le match de vendredi soir, disputé dans un stade qui n'accueillera que 5 000 spectateurs, sera particulier.
Quand les supporters ne sont pas là, c'est un manque pour tout le monde, parce que les joueurs aiment être soutenus.
Luis Fernandezà franceinfo
"J'ai regardé ces championnats aux alentours qui ont repris, que ce soit en Allemagne, en Angleterre, en Italie ou en Espagne, j'ai pris du plaisir, dit-til à franceinfo. En termes de qualité, d'engagement, d'intensité, je pense que les joueurs ont énormément respecté le jeu." Pour la rencontre PSG-Saint-Etienne, Luiz Fernandez auarit aimé "un Stade de France plein pour cette finale. J'aimerais que ce soit un match assez ouvert, spectaculaire. Depuis la reprise on voit que Saint-Etienne gagne ses matchs, le Paris Saint-Germain aussi. Si on fait un 4-2 pour le Paris Saint-Germain, ce serait un bon résultat. Je pense que le PSG est simplement supérieur.", conclut l'ancien entraîneur de l'équipe de France.
Un match qui hante encore la nuit
“Un stade vide n’est pas la meilleure des choses”, abonde l’ancien joueur de Saint-Etienne Laurent Paganelli, invité de franceinfo, quelques heures avant la finale qui va opposer les Verts au PSG. À propos de la finale de Coupe de France 1982 perdue par Saint-Etienne contre Paris, Laurent Paganelli a confié “en rêver encore la nuit”.
Prendre un but à la 120e, alors qu’on croit qu'on a gagné, c'est vrai que c'était dur.
Laurent Paganellià franceinfo
Durant le match, il se souvient qu’“il n'y avait pas d'animosité”. “Un vrai match de football avec deux équipes qui se respectaient, avec une ambiance. Je pense que le score reflétait vraiment ce match-là”, a raconté l’ancien attaquant des Verts.
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