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Le rêve de Quevilly s’évanouit

La belle histoire a pris fin au Stade de France pour l’US Quevilly, battue par l’Olympique Lyonnais en finale de la Coupe de France sur la plus petite des marges 1-0 (et un but de Lisandro à la 27e). Il s’agit du cinquième trophée dans cette compétition pour l’OL, après les titres obtenus en 1964, 1967, 1973 et 2008. Il faudra donc attendre encore avant de voir un club amateur soulever cette Coupe de France.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
Lisandro libère les Lyonnais

Il était 20h43 lorsque les deux équipes foulaient la pelouse du Stade de France. Une grande majorité des tribunes portaient les couleurs de l’US Quevilly, mais les Lyonnais eux aussi, avaient bien fait le déplacement, et entonnaient déjà leurs chants de supporteurs. Moins habitués à se retrouver dans de telles tribunes, les supporteurs normands préfèraient leur répondre en agitant leurs drapeaux jaunes et noirs.

Les joueurs quant à eux avaient rapidement pris leurs marques, et se procuraient déjà un corner dans la première minute, corner sur lequel Lloris était mis à l’épreuve physiquement. Peu après, Matthias Jouan parvenait à se faufiler entre les défenseurs lyonnais mais sa passe pour Colinet était un peu trop appuyée. La pression était clairement sur les Lyonnais qui avaient bien plus à perdre que leurs adversaires amateurs.

Deux semaines après une première finale perdue (en Coupe de la Ligue contre Marseille, 1-0), les hommes de Rémi Garde n’avaient pas le droit à l’erreur, d’autant que leur qualification en Ligue des Champions n’était pas assurée… Au fil des minutes, les Gones commençaient à évacuer la pression et à la 12e minute, Lisandro Lopez qui se retrouvait esseulé sur son côté gauche, propulsait le cuir sur le montant droit des cages de El Kharroubi. Les fans normands pouvaient respirer un grand coup, et encourageaient de plus belle leurs joueurs. Peu après, un contre de l’USQ se concluait par une belle frappe de Jouan qui passait non loin du cadre. Le rythme ne faiblissait pas, malgré la sortie sur blessure de Lovren (qui pourrait souffrir d’une rupture du tendon d’achille), remplacé par Koné.

Quevilly assure le spectacle

Les supporteurs quevillais eux non plus ne faiblissaient pas et les « Quevilly, Quevilly » résonnaient dans le ciel de Saint-Denis.A la 21e minute, Kallström tentait à son tour sa chance enchaînant crochet et frappe puissante, mais qui passait au-dessus. On pensait de nouveau à l’ouverture du score lorsque Lacazette s’infiltrait dans la surface adverse, fixait deux défenseurs, avant de voir son tir miraculeusement repoussé des deux pieds par Frédéric Weis, sur sa ligne (24e, 0-0). Mais trois minutes plus tard, suite à un une-deux entre Gomis et Lacazette, le ballon revenait dans les pieds de Lopez qui cette fois trouvait le chemin des filets (1-0, 27e).

A la 37e minute, Gourcuff avait la balle du 2-0 au bout du pied, mais il ratait son enchaînement et frappait mollement dans le ballon. Dans la foulée, Gomis espérait s’illustrer, mais le ballon rasait finalement le poteau… Les joueurs regagnaient les vestiaires sur ce score assez logique de 1-0, les Lyonnais s’étant procuré l’essentiel des occasions et ayant maîtrisé la possession de balle (65 %). Mais les hommes de Régis Brouard ne se décourageaient pas pour autant. Ils se rappelaient sans doute qu’ils avaient été menés également 1-0 en demi-finale face à Rennes jusqu’à l’heure de jeu, avant de renverser la tendance.

"Nous allons essayer de rester nous-mêmes, dans notre cohérence de travail et de jeu. On va essayer de faire du Quevilly, avec nos qualités et nos défauts", avait expliqué Régis Brouard. Et c’est bel et bien ce qu’appliquaient jusque là ses joueurs. Mais en face, la qualité du groupe lyonnais donnait du fil à retordre à cette équipe valeureuse de National, et cinq minutes après la pause, Lacazette voyait sa frappe –détournée au passage par Beaugrard- taper la barre et rebondir juste devant la ligne…

Une 5e Coupe de France pour Lyon

Peu avant l’heure de jeu, Brouard injectait du sang neuf dans son équipe et avec le remplacement de Valéro par Herouat, espérait trouver la faille dans la muraille lyonnaise. Le public de Quevilly assurait le spectacle en débutant une belle ola. Dans cette belle atmosphère, un contre quevillais profitait à Laup côté gauche, l’attaquant tentait sa chance et Lloris devait se détendre pour dévier le ballon sur la barre (65e). Le public normand y croyait et des « Tous ensemble, tous ensemble », étaient aussitôt suivis d’ « Allez les Jaunes ».

Les Lyonnais avaient plus de mal à se montrer devant les cages de El Kharroubi, et lorsqu’ils y parvenaient, le portier amateur donnait le change aux attaquants rhodaniens, à l’image d’une belle sortie sur Gomis (71e). Diarra était remplacé par Ouahbi alors qu’il ne restait plus qu’un quart d’heure avant la fin du temps réglementaire, il était en effet temps de prendre des risques pour l’USQ, alors que l’arbitre de la rencontre adressait ses premiers cartons jaunes à Kallström et Colinet. Rentré depuis peu, Briand se retrouvait face au dernier rempart adverse, mais une fois encore, le gardien normand avait le dernier mot en sortant le ballon du pied (85e). Les 76 229 supporteurs appréciaient cette nouvelle parade à l’image de la combativité des Quevillais, mais le score de 1-0 en restait finalement là, et au coup de sifflet final c’était bien les Lyonnais qui levaient les bras, tout heureux de s’être venus à bout de cette très méritante équipe d’amateurs. Lyon soulève ainsi sa cinquième Coupe de France, quatre ans après son dernier trophée.

Réactions

Michel Mallet (président de Quevilly): "Lyon a été de loin la plus forte opposition parmi les équipes professionnelles que nous avons affrontées. Quand on a cherché à jouer, ils sont restés très compacts et ne nous ont pas laissé un mètre carré. Sur notre seule occasion, Hugo Lloris nous empêche de rêver. Lyon mérite largement sa victoire. Mais je ressens une énorme fierté et je suis ébahi par le comportement de nos supporteurs. Cela restera d'énormes souvenirs pour les joueurs et les supporteurs. Lyon a mis beaucoup plus d'engagement physique que les Rennais. Voilà, on reviendra dans deux ans ou dans 40. Il restera beaucoup de souvenirs et de fierté. Que la Coupe soit rassurée, on va continuer à la respecter. Pour tous ceux qui se prenaient la tête avec le Trophée des Champions, il n'y a plus de problème."

Rémi Garde (entraîneur de Lyon): "C’est un beau moment. J’ai mis un peu de temps à réaliser. On avait souffert il y a deux semaines. On les a respectés, on les a pris au sérieux et je crois que l’on a bien fait. Bravo à eux. Les deux équipes avaient un bon esprit. Nous sommes tous heureux. C’est difficile de gagner la Coupe de France en ayant perdu la Coupe de la Ligue, en ayant joué plus de 54 matches. Je suis fier d’avoir ramené un trophée au club. Mais je ne l’ai pas ramené tout seul, j’ai aussi un staff, sans qui je ne pourrais pas faire grand-chose."

Grégory Beaugrard (capitaine de Quevilly) : On a hâtede rentrer à Quevilly pour fêter ce beau parcours qui est le fruit d’un grostravail. On a eu beaucoup de mal à trouver notre jeu en première mi-temps. Ilsont été supérieurs à nous, même si nous avons mis un peu d’huile dans notre jeuen deuxième période. Il ne faut pas nier que Lyon mérite sa victoire. Maintenant,on va retrouver notre anonymat, et cela ne sera pas si mal. J’ai soulevé symboliquementla Coupe sur laproposition de Cris. C’était un honneur, même si j’aurais préféré la soulever envainqueur.

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