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OM-Nice : En fait, rien n'a changé

Lorsque José Anigo a été propulsé entraîneur de l'OM après l'éviction d'Elie Baup en décembre dernier, le patron du club marseillais Vincent Labrune, jurait que le directeur sportif était l'homme qu'il fallait à la formation phocéenne. Un peu plus d'un mois plus tard, son argumentaire de l'époque est largement contestable.
Article rédigé par franceinfo
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José Anigo s'égosille, mais contre Nice, ce sera peine perdue.  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

En décembre, les qualités de meneur d'hommes de José Anigo semblaient déjà faire effet. Les "remontadas" face à Lyon (2-2) et Bordeaux (2-2) laissaient présager de belles promesses, celles d'une gnaque et d'une mentalité de gagneur retrouvées. Dès son intronisation quelques jours plus tôt, l'homme à la double casquette (à la fois directeur sportif et entraîneur) avait fait de sa capacité à inculquer le goût de la victoire à ses poulains son fond de commerce, mais assurait également avoir développé de vraies compétences tactiques. 

Au lendemain de l'humiliation assénée par des Niçois 14e de Ligue 1 (défaite 4-5), dans leur propre jardin, la question rejaillit forcément : José Anigo est-il l'homme de la situation ? 

Sous Anigo, la défense est encore plus poreuse 

Au temps d'Elie Baup, les joueurs à vocation défensive de l'Olympique de Marseille - mis à part peut-être Romao - n'ont jamais apporté satisfaction. Avec Anigo, rien n'a changé. N'Koulou peine à retrouver le niveau qui était le sien sous la coupe de Didier Deschamps, à l'époque où les observateurs le considéraient déjà comme l'un des meilleurs défenseurs d'Europe. Diawara ne sait plus se placer, Fanni non plus, et on se demande sincèrement si Morel l'a déjà su un jour, tant il n'a jamais semblé à la hauteur sous les couleurs phocéennes. Au moins, on ne pourra pas leur reprocher de ne pas en avoir conscience :"J'ai honte, je ne sais pas encore comment expliquer ce qui s'est passé", soufflait Cheyrou au sortir du match contre Nice (4-5). "C'est humiliant", déplorait Steve Mandanda, le gardien marseillais. "On a été catastrophique. C'est inadmissible de pouvoir sortir une prestation pareille".

Depuis les départs de Taiwo - et surtout Heinze - en 2012, le couleur gauche de l'Olympique de Marseille s'apparente davantage à une grande colonne d'air qu'à une forteresse. Benjamin Mendy, gagne peu à peu ses galons de titulaire, adresse des merveilles de centres au cordeau, mais est toujours là où il ne faut pas. Son pendant côté droit, Kassim Abdallah, a indéniablement progressé mais ne peut couvrir à lui seul les boulevards laissés par ses coéquipiers. 

Ces derniers semaines, chaque match a eu droit à son lot de boulettes défensives et placements aléatoires, la prestation livrée ce mardi soir contre Nice constituant l'aboutissement de l'exiguïté du talent - ou de la concentration - des défenseurs marseillais. Diawara et N'Koulou ont livré sans doute le pire match de leur carrière. Le premier est coupable sur deux des buts azuréens (celui de Maupay et de Puel), tandis que le second a systématiquement laissé filer les attaquants niçois dans son dos.

L'OM, comme la "Sagrada" ? 

Comment expliquer la détresse de la charnière marseillaise ? Est-elle un révélateur de l'échec de la politique sportive de José Anigo, dont le dessein était d'inculquer à ses hommes la volonté de ne jamais lâcher ? Et quid des choix d'Anigo ? Lucas Mendes, grand artisan de la miraculeuse saison marseillaise en 2012/2013, et auteur d'une belle partie contre Toulouse il y a deux semaines, mérite t-il de cirer le banc phocéen ?

Voilà bien des années que la défense de l'OM est en reconstruction. On oserait presque la comparaison avec la Sagrada de Familia, oeuvre de l'architecte Gaudi, érigée en 1882, et dont la construction devrait être achevée en 2026. Peut-être que d'ici là, le dernier rideau marseillais aura retrouvé un peu de sérénité.   

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