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Quevilly, prêt à manger du Lyon

Sur le papier, la finale de la Coupe de France entre Lyon, ténor de la Ligue 1, et Quevilly, modeste 13e de National, est déséquilibrée. Sur la pelouse du Stade de France, les forces en présence s'équilibrent entre deux équipes formatées pour ces matches de Coupes. D'un côté, l'OL, finaliste malheureux de la Coupe de la Ligue, a l'occasion de mettre un terme à quatre années de disette. De l'autre, l'USQ rêve tout haut du trophée.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Sous les yeux des deux candidats à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy, plutôt neutre mais un peu supporter Lyonnais, et François Hollande, plutôt en faveur de Quevilly, la finale de la Coupe de France s'annonce passionnante. Dans la lignée directe des héros de Nîmes (National1996), Calais (CFA, 2000) et d'Amiens (National, 2001), jamais un "Petit Poucet" n'a semblé aussi bien armé pour remporter la compétition. Finaliste en 1927 (défaite 3-0 face à Marseille), demi-finaliste en 1968 et 2010: peu de clubs amateurs peuvent se targuer d'entretenir avec la Coupe une relation aussi intime et passionnelle que l'US Quevilly. En éliminant deux équipes de Ligues 1, Rennes en demi (2-1) après avoir terrassé Marseille en quart (3-2), les joueurs de l'entraîneur Régis Brouard se sont montrés les dignes dépositaires du passé du club haut-normand, sacré quatre fois champion de France amateur.

"Barjots du foot"

La réédition d'une telle performance peut tenir à une réussite maximum, mais plus au hasard. Elle traduit surtout une force mentale qui pallie opportunément certaines défaillances physiques et techniques de joueurs qui n'ont pas ou peu goûté à la Ligue 1 ou la Ligue 2. Cette force de caractère, plusieurs joueurs la puisent dans leur désir de reconnaissance après n'avoir pu intégrer le monde professionnel à la sortie du centre de formation. En effet, à part les supporters normands, qui peut citer trois joueurs du onze de départ quevillais ? Pas grand monde. Samedi, la France du football va découvrir les Capelle, Ayina, Laup, Colinet, Herouat ou encore Diarra (petit frère d'Alou Diarra) sur la pelouse de l'enceinte dyonisienne.

Ces "'Barjots du foot" comme aime s'appeler le capitaine Grégory Beaugrard en référence aux handballeurs français médaillés aux JO de Barcelone sont de véritables professionnels du ballon. Ils sont tous sous contrat fédéral, vivent tous du ballon (le plus haut salaire est de 3800 euros) et s'entraînent tous les jours. La force de ce groupe est d'adhérer au "projet de jeu" mis en place depuis trois ans par Brouard, un coach sorcier capable de tirer le meilleur d'un collectif.

Lyon sous pression

Alors que les Quevillais ont préparé la rencontre à Clairefontaine loin de l'agitation médiatique et populaire, l'entraîneur lyonnais Rémi Garde a conservé les mêmes habitudes pour tenter de remporter un premier titre depuis 2008. L'OL réalise une saison pleine: huitième de finaliste de la Ligue des champions (éliminé par Nicosie), finale de la Coupe de la Ligue (perdu contre Marseille 0-1) et actuel 4e en Ligue 1.Un trophée donnera de l'ampleur au bilan de Garde pour sa première année à la tête de l'OL.

Sur le pelouse, cet entraîneur audacieux n'hésitera pas à lancer ses jeunes de centre de formation (Umtiti, Pied, Lacazette, Grenier) bien encadré par des anciens en quête de renaissance. Avec Gourcuff de retour aux affaires, les Lyonnais se sont déjà mis sous pression en n'envisageant rien d'autre que la victoire. Le milieu de terrain Maxime Gonalons prévient même: "Si nous étions battus, nous serions ridicules". Si la qualité technique et la vitesse sont du côté Lyonnais, le mental et la confiance est clairement du côté de Quevilly. Le petit grain de folie aussi pour croire en l'impossible: ramener la Coupe de France.

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