Coupe de la Ligue : L'OL vise une victoire en finale pour une participation essentielle en Coupe d'Europe
Contre le Paris Saint-Germain ce vendredi, en finale de la Coupe de la Ligue, l’Olympique Lyonnais débute sa fin de saison 2019-2020, qui s’annonce décisive pour l’avenir du club. 7e de Ligue 1 à l’issue d’un championnat tronqué en raison de l’épidémie de Covid-19, Lyon pourrait ne participer à aucune compétition européenne la saison prochaine, pour la première fois depuis l’exercice 1996-1997. Une dynamique de près de 25 ans sur le point de rompre, mais qui pourrait se poursuivre seulement si Lyon parvient à réaliser l’exploit en gagnant la Ligue des champions ou, plus envisageable, à remporter la Coupe de la Ligue. Une victoire contre le PSG vendredi au Stade de France assurerait ainsi à l’OL une place pour le 2e tour qualificatif de la Ligue Europa.
Omniprésent lors de la séquence liée à l’annulation de la fin de saison de Ligue 1, souvent décrié, le président de l’OL Jean-Michel Aulas n’a eu de cesse de rappeler l’importance pour son club d’une participation à une Coupe d’Europe chaque saison. Un prérequis pour que le club continue de se développer comme il le fait depuis plusieurs années, comme le confirme Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport & Cycle : "Le modèle économique du club, essentiellement basé sur le trading de joueurs, sur la formation et la revente de joueurs, impose à l’OL d’être très régulièrement en Coupe d’Europe."
Deuxième plus gros budget de Ligue 1 derrière le PSG, avec 310 millions d’euros lors de la saison 2019-2020, Lyon se repose énormément sur les sommes engrangées chaque année en Coupe d’Europe. "La Ligue des champions ou la Ligue Europa, ce sont les revenus de droits TV, de primes de participation, de matches, de qualifications, mais également la billetterie et les revenus d’hospitalité. Ça représente beaucoup beaucoup d’argent", souligne Virgile Caillet.
Près de 90 millions engrangés cette saison
Sur la saison 2019-2020 de Ligue des champions, qui n’est pas encore terminée pour Lyon qui doit se déplacer à Turin le 7 août prochain, l’OL a déjà touché le gros lot : 15,25 millions d’euros de participation à la phase de groupes, 7,2 millions d’euros de primes de matches, 9,5 millions d’euros de primes de qualification pour les huitièmes de finale, ainsi que près de 70 millions d’euros de pool market (les revenus issus des droits TV). Sans compter les revenus de billetterie, alors que Lyon a battu un record en générant plus de 6 millions d’euros lors du match aller contre la Juventus (1-0) le 26 février dernier au Groupama Stadium.
"Sur la Ligue des champions, en atteignant les huitièmes de finale, comme nous l’avons fait l’année dernière et cette saison, c’est près de 90 millions d’euros que l’on a touché et que l’on touchera aussi cette saison", assurait Jean-Michel Aulas au Progrès fin avril. Si l'UEFA a récemment annoncé que les primes seraient revues à la baisse cette saison afin de distribuer une partie de l'argent aux diffuseurs et aux sponsors, c'est donc cette manne financière considérable qui pourrait fuir l'OL la saison prochaine.
Le modèle économique du club en danger
"On peut imaginer qu’il y ait une saison blanche sans Coupe d’Europe pour Lyon, mais il n’en faut pas deux, c’est certain", juge Virgile Caillet. Car la santé économique du club, comme celle de tous les autres en France, a pris un coup derrière la tête en raison de la pandémie de coronavirus. Jeudi dernier, l’OL a publié son résultat d’activité pour l’exercice 2019-2020 et a annoncé avoir perdu 100 millions d’euros en raison de la crise. Le club a récemment souscrit à un prêt garanti par l’État (PGE) à hauteur de 92 millions d’euros pour assurer ses arrières.
Si la victoire finale en Ligue des champions apparaît peu probable, remporter la Coupe de la Ligue permettrait donc à l’OL de participer à la Ligue Europa si le club passe les tours de qualification et les barrages. Mais les dotations pour la C3 sont moins importantes que pour la reine des compétitions européennes : l’UEFA avait prévu de distribuer plus de deux milliards d’euros aux clubs participant à la Ligue des champions cette saison, contre "seulement" 560 millions pour les formations qui évoluaient en Ligue Europa. Une baisse de revenus importante, mais une entrée d’argent qui ferait forcément du bien aux finances du club.
Participer à une Coupe d’Europe, "c’est également l’occasion pour les jeunes joueurs de s’exposer. C’est une forme de vitrine", considère Virgile Caillet, avant de poursuivre : "Quand un club comme Lyon est dans une logique de formation et de revente, il faut arriver à exposer ses joueurs et les montrer à l’ensemble de l’Europe." Si tel n’est pas le cas, l’OL pourrait être obligé de vendre plus de joueurs que ce qui était prévu initialement par la direction. "C’est la solution assez simple pour corriger le tir d’une année sur l’autre. Mais si c’est deux saisons d’affilée sans Coupe d’Europe, il y a un vrai sujet sur le modèle économique du club en lui-même", explique le délégué général de l’Union Sport & Cycle.
Chez les dirigeants, l'optimisme règne
Lyon pourrait donc être obligé de revoir sa copie pour les saisons prochaines afin de s'adapter à un déclassement qui guette le club. Une absence en Coupe d'Europe provoquerait forcément un questionnement sur la manière de travailler en interne. Mais du côté des dirigeants, et alors que l'OL joue une partie de son avenir contre le PSG vendredi soir, l'optimisme règne. Le budget prévisionnel a été effectué en prenant compte d'une qualification en Coupe d'Europe. Et Jean-Michel Aulas reste enthousiaste et veut croire à un exploit en Ligue des champions : "La finale de la Coupe de la Ligue peut nous ouvrir les portes du 2e tour de qualification de la Ligue Europa mais sans être prétentieux, nous allons aussi jouer le 8e de finale retour de C1".
S’il s’impose contre le PSG, Lyon aura tout de même à passer trois tours de qualification en Ligue Europa avant de s’assurer les revenus distribués par l’UEFA en cas de participation à la phase de groupes. Et un faux-pas à ce stade de la compétition n’est pas non plus à exclure, à l’image de la saison 2013-2014 de Ligue Europa, lorsque Lyon avait été éliminé par le club roumain de l’Astra Giurgiu en barrages. "Si nous ne devions pas jouer de Coupe d’Europe, on mettrait tout notre poids économique en termes de passion, d’envie et de détermination, pour qu’on ait d’autres objectifs en complément", avait déclaré Jean-Michel Aulas en juin. Une déclaration d'intention destinée à rassurer les actionnaires du club. Apparemment confiant, nul doute que le président lyonnais abordera le match de vendredi avec une forme d'appréhension alors que l'OL jouera son avenir lors de cette finale de Coupe de la Ligue.
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