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Paris sort Marseille de la Coupe de la Ligue

Réduit à dix après l'exclusion de Fanni (29e) et mené sur le penalty (Thiago Silva) qui s'en est suivi, Marseille n'a pas su se hisser à la hauteur du PSG, qui s'impose (2-0) en 8e de finale de Coupe de la Ligue. Sans Ibrahimovic, resté en tribune, l'équipe parisienne a réalisé une belle prestation collective pour poursuivre sa série d'invincibilité au Parc des Princes face à Marseille, pourtant triple tenant du titre, à qui rien n'a souri ce mercredi soir.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Le tournant du match avec la faute de Fanni sur Hoarau

Pour estomper "l'Ibra-dépendance", Carlo Ancelotti n'a trouvé qu'une solution: laisser Zlatan Ibrahimovic dans les tribunes. Et cela a fonctionné. Son remplaçant, Guillaume Hoarau, a été à l'origine du penalty de la 29e minute pour son premier match de la saison. Javier Pastore s'est montré entreprenant, combatif et appliqué, comme il ne l'avait pas été depuis très longtemps. Et Mathieu Bodmer a apporté de la sérénité dans la construction du jeu en position basse. En bref, le PSG a affiché un jeu collectif assez fluide, malgré un bon pressing marseillais très haut.

Le tournant du match est intervenu juste avant la demi-heure de jeu. Un ballon aérien en profondeur pour Hoarau qui contrôle de la poitrine et va entrer dans la surface de réparation marseillaise lorsque Fanni le tire par le bras. L'attaquant parisien s'écroule, l'arbitre siffle un penalty, et expulse le défenseur de l'OM (28e). Thiago Silva se présente et prend à contre-pied Mandanda dans ce qui était le premier tir cadré de la rencontre (29e, 1-0). Auparavant, Bodmer avait raté l'immanquable en plaçant son plat du pied à bout portant au-dessus du but sur une remise de la tête de Thiago Silva (18e), tandis que Valbuena avait vu sa frappe enroulée flirter avec le poteau opposé (22e), et que Menez avait trop croisé son tir du gauche (24e). Après le but, Ayew était trop court pour reprendre le centre de Valbuena (30e), puis Douchez stoppait bien le tir de Cheyrou (43e).

Pastore transfiguré

Au retour des vestiaires, Ayew était de nouveau dangereux, sur deux têtes consécutives (47e et 48e). Puis, c'est Pastore qui faisait un petit festival, mais son tir passait juste à côté de la lucarne alors qu'il avait réalisé un superbe grand pont sur Nkoulou (49e). Et l'Argentin, décidément en jambes et créatif, était à l'oeuvre pour servir d'une intelligente louche Ménez, qui partait fusiller du gauche Mandanda (50e, 2-0). Par rapport au fantôme vu à Marseille lors du premier affrontement entre les deux clubs voici trois semaines, le Sud-Américain était transfiguré. Ménez était tout près de réaliser le doublé, mais sa pichenette au-dessus de la Mandanda était repoussée par le retour d'Abdallah (67e). Puis un centre instantané de Rabiot était repris de la tête par Hoarau, au-dessus (70e). Et le jeune Rabiot voyait sa frappe puissante du gauche tutoyer le poteau marseillais (71e). L'OM souffrait, et se contentait de miettes, comme cette belle occasion de Cheyrou, repris par le retour de Matuidi alors qu'il s'était ouvert le chemin du but (77e). 

A l'abord des dix dernières minutes, Luyindula faisait son entrée en jeu, plus d'un an et demi après sa dernière apparition sous ce maillot. Un élément de plus démontrant le confort dans lequel les Parisiens terminaient la rencontre. Signe que les Marseillais n'étaient pas vernis en cette soirée, ce coup franc à ras de terre de Cheyrou, qui heurtait le poteau de Douchez avant de rebondir sur le portier parisien pour finalement être dégagé (87e). N'ayant jamais renoncé, ayant même réalisé un bon début de rencontre avec un pressing qui a longtemps gêné le PSG, l'OM repart de Paris avec une troisième défaite consécutive. Et surtout une élimination dans une épreuve que Marseille avait remporté lors des trois dernières éditions. De son côté, le PSG s'est prouvé qu'il pouvait gagner sans Ibrahimovic. Reste à savoir si le collectif peut être aussi bien huilé avec le géant suédois.

Réactions

Elie Baup (entraîneur de Marseille): "J'ai appris quelque chose ce soir, c'est qu'une faute commise à l'extérieur de la surface pouvait être sanctionnée d'un penalty. On se retrouve à dix et c'est forcément plus compliqué. A la mi-temps, on a vu que la générosité ne nous faisait pas défaut. On a essayé d'y croire. Après, le deuxième but est venu, c'était compliqué. On a essayé de poser le jeu, on a eu des séquences intéressantes dans l'utilisation du ballon. Même si on est conscient que c'est injuste, il y a l'envie d'aller au bout du match et de réussir un résultat. C'a été une décision qui a fait basculer le match en notre défaveur. Paris a exercé un pressing haut en début de match, mais on y a répondu, et passé ces premières minutes, on a sorti le ballon, on s'est approché du but de Douchez, puis il y a eu cette décision. On retombera toujours sur ce fait de jeu incompréhensible. Rémy ? Il a été comme l'équipe, à dix il s'est efforcé de donner beaucoup à l'équipe, il a parfois été positionné côté gauche pour travailler avec nos milieux. C'est ce genre de match, avec ces efforts, qui va lui faire retrouver tous ses moyens. Le problème n'était pas l'absence de Gignac, mais le fait de jouer à dix contre douze. La faute est commise à l'extérieur, puis se termine à l'intérieur. A partir du moment où on considère que c'est le dernier défenseur, la double peine est applicable. Je dissocie le match de ce soir des deux autres défaites. Ce soir, les joueurs ont abordé avec beaucoup de détermination et de générosité ce match. L'absence d'Ibrahimovic ? On ne fait pas abstraction de sa présence ou pas, pour autant, nos idées de jeu n'étaient pas construites autour de la présence ou pas d'Ibrahimovic".

Rod Fanni (défenseur de l'OM): "Ma faute est hors de la surface. Et on nous apprend en début de saison que même si on est dernier défenseur, quand on va vers l'extérieur, c'est jaune. Je me pose beaucoup de questions sur l'arbitrage ce soir. A 11 contre 11, ça aurait été différent, mais ce sont des si..."

Leonardo (directeur sportif du PSG): "C'était un clasico, un match important. Etre présent dans ces matches, c'est important. Il y a beaucoup de satisfactions individuelles. Hoarau a fait un très bon match, malheureusement il n'a pas marqué. Il n'est pas passé loin. C'était un très, très bon match. On a très, très bien joué. Tout le monde était très satisfait. C'est notre meilleur match avec Kiev et Lille. Je pense qu'il y a penalty, même si je ne sais pas si ça commence dans ou en dehors de la surface. C'est un peu dur d'avoir rouge et penalty, mais c'est le règlement. Mais je ne crois pas que ça a été la clé du match. La clé du match, c'est la façon dont on a joué et contrôlé cette partie."

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