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Pourquoi la Coupe de la Ligue va tellement vous manquer…

Cette semaine, les écuries de Ligue 1 entrent en piste pour les seizièmes de finale de la dernière coupe de la Ligue de l’Histoire. Une page se tourne. La compétition ne sera pas reconduite la saison prochaine, pour le plus grand bonheur de beaucoup d’observateurs et supporters. Et pourtant, comment résister au charme de ce trophée, qui avait tout pour séduire…
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Des innovations techniques

La Ligue des champions a eu la Madjer. L’Euro a eu la Panenka. La Coupe du monde a eu la Main de Dieu. Pas en reste, la Coupe de la Ligue a donné naissance à deux gestes techniques qui portent le même nom : la Landreau ! Premier acte en décembre 2002, lorsque le gardien nantais se retrouve face à Ronaldinho sur pénalty. Le moment choisi par le portier pour tenter de piéger le Brésilien, en se positionnant sur un côté du but. Du grand art.

Créatif, le gardien nantais remet ça en 2004, et cette fois en finale de la Coupe de la Ligue. Lors de la séance de tirs au but, il s’élance pour le pénalty décisif qui peut offrir le trophée aux Nantais. Deux ans avant Zidane en finale de mondial - qui indéniablement s’est inspiré de lui -, le gardien tente une panenka… qui file dans les bras du gardien adverse. Nantes perd ensuite la séance de tirs au but. Efficace.

Des joueurs de légendes

Comme toutes compétitions majeures, la Coupe de la Ligue a toujours vu son Histoire écrite par des joueurs de légende. Un regard rapide au top 10 des joueurs les plus capés dans la compétition suffit pour sentir les frissons monter dans tout son corps : Julien Sablé, Sylvain Armand, Fabrice Abriel, Benoît Pedretti, Lilian Compan, Mickaël Landreau, Sébastien Roudet, Benjamin Nivet, Toifilou Maoulida, Vincent Hognon. Que du lourd... Mais ce serait un crime d’oublier le plus grand joueur de l’Histoire de la compétition : le brésilien Brandao. Entre 2009 et 2013, le Brésilien est resté invaincu. En tout, il a disputé quatre finales (2010, 2012, 2013, 2015) pour trois victoires (avec l’OM en 2010 et 2012, Saint-Etienne en 2013). Au total 9 buts en 15 matchs, dont celui qui donna la victoire à Marseille en 2012 contre Lyon. Joga bonito.

Des finales palpitantes

Qui a oublié les finales de 1996, 1997, 2012 ou 2018 ? Personne. Pour la simple et bonne raison que rares sont les finales aussi disputées, aussi serrées et pleines de suspense. En 1996, Metz et Lyon croisent le fer jusqu’au bout des prolongations : 0-0. C’est finalement aux tirs au but que les Lorrains s’imposent. Rebelote un an plus tard, quand leurs voisins strasbourgeois appliquent la même recette contre Bordeaux (0-0, 7 Tab à 6). Recette d’ailleurs reprise avec brio en main dernier par les mêmes alsaciens contre Guingamp (0-0, 4 Tab à 1). Comment ne pas évoquer aussi la finale choc de 2012, entre les deux mastodontes olympiques : Marseille et Lyon. Un match finalement scellé en prolongation par une salsa de Brandao. Inoubliable.

Des vainqueurs mythiques

Evidemment, il y a eu le triplé de l’OM de Didier Deschamps en 2010, 2011, 2012. Evidemment, il y a eu le quintuplé parisien en réponse en 2014, 2015, 2016, 2017, 2018. Parmi les vainqueurs mythiques, impossible non plus d’oublier le RC Strasbourg et ses trois titres en autant de finales. Mais s’il fallait n’en retenir qu’un, ce serait bien entendu Gueugnon en 2000. A l’époque, les Forgerons ferraillent en Ligue 2. Au terme d’un parcours incroyable (Niort, Toulouse, Strasbourg, Red Star s’il vous plaît !), Gueugnon se retrouve en finale contre l’immense PSG de Benarbia, Cissé et Okocha. Pas de quoi faire trembler le petit club de Ligue 2, qui s’impose 2 à 0. Et file en Coupe d'Europe pour s'y faire sortir par l'ogre grec d'Iraklis Salonique.

Des maillots originaux

Pas satisfait du design des maillots de votre équipe ? La Coupe de la Ligue était là pour y remédier. En affublant les tuniques des clubs de toutes sortes de sponsors parfaitement non-adaptés aux maillots (barres chocolatées Lion, Point P, Triangle Interim, Speedy, Bouygues Telecom…), la compétition œuvrait aussi à l’égalité entre les clubs. Vive le maillot moche pour tous. Un temps béni disparu depuis quelques années, et remplacé par un discret flocage doré pour les équipes finalistes. Heureusement, certaines équipes relancent ce vent de folie cette saison, à l’image du FC Nantes avec le festival du Hellfest. Ça c’est rock !

Des shows à l’américaine

Les finales de Coupe de la Ligue étaient aussi (surtout ?) l’occasion d’importer un peu de NBA et de NFL des Etats-Unis, avec des spectacles d’avant match amazing. Parachutage du trophée, pom-pom girls, partie de foot en échasses, rock à fond dans les enceintes, et même des feux d’artifices sur la pelouse payés par la LFP (pourtant plus grande ennemie des fumigènes) : tous les ingrédients d’un showtime made in USA. La preuve, avec celui de la dernière finale au son de Queen. Enjoy !

Des trophées enfin soulevés par des losers

La Coupe de la Ligue, c’était aussi une formidable opportunité pour des clubs aux armoires vides de soulever un trophée, comme Gueugnon en 2000. Mais aussi de mettre fin à de terribles périodes de disettes pour des mastodontes comme l’OM en 2010, ou Saint-Etienne en 2013. Bref, un trophée qui permettait aux perdants de passer du côté des gagnants. Un trophée donc soulevé par des losers, et notamment par l’un des plus grands de ces dernières années : Arsène Wenger, en mai dernier.

 

Des cours de langues

Enfin, toutes ces années de Coupe de la Ligue - notamment sur France Télévisions -, c’était une façon ludique de revisiter ses langues, ou plus simplement de se remémorer les cours d’espagnol du collège. Et qui de mieux comme professeur d’un soir qu’un Daniel Lauclair face à Edinson Cavani ? De quoi rhabiller Laurent Paganelli pour l’hiver. Felicitachiones, Edinson !

Et en mondovision, cela marche aussi pour apprendre le français grâce, encore une fois, à l'incroyable Brandao.

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