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Saint-Etienne a la fièvre

Si l'engouement, de plus en plus palpable autour de l'équipe de Saint-Etienne, n'a rien à voir avec celui qui l'a accompagnée il y a plus de trois décennies lorsque de petits hommes verts tutoyaient les sommets européens, sans doute n'en sommes nous pas loin. Alors que les Stéphanois disputeront samedi au Stade de France la finale de la Coupe de la Ligue, avec à la clé, leur premier trophée depuis 1981, le football français pourrait bien ressentir les symptôme d'une nouvelle fièvre verte.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Le succès de l'ouverture à la vente des billets de la finale, et la ruée des supporters qui s'en est suivie, furent les prémices d'un véritable désir de la part de  tout le peuple vert de renouer avec un passé qui semble déjà lointain, mais dont on ne cesse de rappeler les moments les plus forts et les plus émouvants. Les fantômes de Geoffroy-Guichard hantent toujours les mémoires.

Le changement, c'est maintenant

Le 6 novembre 1974, le match gagné contre Hajduk Split (5-1) après une  défaite 4-1 à l'aller en 8e de finale de la coupe d'Europe des clubs champions avait sans doute marqué le début de l'épopée des Verts qui allaient tenir en haleine la France du football des années 1970. Cette époque bénie pour le football stéphanois allait s'achever dans la  confusion avec l'affaire de la fameuse "caisse noire", quelques décisions fédérales qui ne leur ont pas toujours été très favorables, et des problèmes de gouvernance. Depuis le titre de champion de France de 1981 - le 10e du club, qui reste à ce jour le plus titré de France - et une finale de coupe de France perdue en 1982 contre le Paris Saint-Germain, l'AS Saint-Etienne a davantage navigué dans la tempête qu'en eaux calmes.

Mais aujourd'hui,  voilà l'équipe sur une bonne dynamique qui peut compter sur un public toujours aussi fidèle, lequel dépasse largement les frontières ligériennes. Un public qui a parfois grondé mais n'a jamais déserté dans les moments difficiles, et qui va, encore une fois, et surtout cette fois, l'accompagner jusqu'au bout vers le plus grand événement de ces trente dernières années de la vie du club, marquées par trois relégations en Ligue 2 (1984, 1996, 2001). Pour Saint-Etienne, il ne faut pas rater ce rendez-vous de fin de semaine pour ne pas décevoir tous ces nouveaux espoirs.   

Depuis au moins quatre ans maintenant, Saint-Etienne semble avoir trouvé une certaine stabilité à tous les niveaux, une organisation efficace, et des résultats qui appellent des ambitions. Invaincu en 2013 en championnat - une seule défaite en coupe de France mardi contre Lorient - le club forézien, dont le dernier titre de champion de  France date de 1981, entre dans le vif du sujet avec cette Coupe de la Ligue  que tout le peuple vert attend de voir brandie depuis janvier et la demi-finale remportée contre Lille. Une finale qui constitue un point d'orgue à un long travail de reconstruction. Le changement, c'est maintenant pour l'ASSE. Après avoir mis en place les structures pour cela, il faut optimiser cette image exceptionnelle que garde ce club dans le coeur des amateurs de football français, et concrétiser tout le travail réalisé par un retour sur la scène européenne. Quelle plus belle consécration pour cela que d'y parvenir en conquérant la Coupe de la Ligue !

Le champ du possible

Si côté terrain on s'applique, comme a tenu à le préciser l'entraîneur Christophe Galtier, à "digérer" le revers contre Lorient et à récupérer pour la suite de l'aventure, dans l'entourage du club, la déception de l'élimination en coupe de France n'a finalement pas pris d'ampleur. On sait très bien que l'effectif n'est pas extensible et que, à partir du moment où l'entraîneur se trouve dans l'obligation d'être dans une gestion globale, il est aussi obligé de préserver les joueurs les plus sollicités et contre les Merlus, le groupe aligné a manqué certes de conviction et d'efficacité, mais surtout de cohésion. Pour la finale contre Rennes en revanche, on devrait retrouver l'ossature de titulaires qui ont davantage l'habitude d'évoluer ensemble et de se trouver. De toute façon, on le sait, il faudra des automatismes pour aller vers l'avant et retrouver la percussion offensive qui a permis d'atteindre la finale et de bien se positionner en championnat. Puisque là, pour passer, il faut marquer, il faut gagner et ne pas calculer. Les Verts sont entrés dans le champ du possible, l'ont cultivé avec patience et volonté, il leur reste désormais à en récolter les fruits.       

"L'anomalie de l'histoire sera réparée quand nous gagnerons la finale" avait déclaré Dominique Rocheteau, très ému, après la demi-finale remportée contre Lille. Ces propos de celui qui restera à jamais "l'Ange vert" pourraient résonner samedi soir comme une formule aux effets vertueux, au-delà d'une déclaration d'intention, un véritable appel à la victoire, en forme de passage de témoin. 
La fièvre verte ne demande qu'à monter encore de plusieurs degrés pour que le Forez gronde la saison prochaine dans ces nouveaux rendez-vous avec l'Europe, et que le chaudron continue de bouillonner comme aux plus beaux jours.

> Saint-Etienne-Rennes: une rencontre à suivre en direct samedi soir sur Francetvsport.fr

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