Strasbourg, la résurrection d'un laissé pour compte
22 août 2011. La sentence tombe, liquidation judiciaire. Le Racing Club de Strasbourg touche le fond. Relégué administrativement en CFA 2 pour raisons financières. Six ans après son dernier titre, une Coupe de la Ligue en 2005, le RCSA n'est (presque) plus. Plus de statut professionnel, une survie en cinquième division française. Qu'ils semblent loin les buts de Mamadou Niang et le sublime coup franc de Jean-Christophe Devaux sous la barre en finale face à Caen.
Presque huit ans plus tard, Strasbourg est 10e de Ligue 1, a tenu en échec le PSG version qatari en Ligue 1 (1-1 le 12 décembre) et a sorti Lille, Marseille, Lyon et Bordeaux pour s'offrir une nouvelle finale de Coupe de la Ligue. Les fantômes du passé ont disparu presque aussi vite qu'ils sont apparus. Régénéré par Dimitri Liénard ou Jérémy Grimm, au club depuis 2013, mais surtout sorti de l'abîme par un homme, Marc Keller.
Keller, l'architecte
Manager général du RCSA au début des années 2000, l'ancien milieu offensif du club (1991-1996) est poussé dehors en 2009 après la période faste (Coupe de France 2001, Coupe de la Ligue 2005). Il rachète le club pour un euro symbolique en 2012, et la remontée s'enclenche. CFA, National, Ligue 2 puis immédiatement Ligue 1 en 2016.
Jusqu'à cette finale, samedi. Quatorze ans après la dernière, elle apparaît comme l'accomplissement sportif mais surtout symbolique de la renaissance du RCSA version Thierry Laurey. Maintenu en Ligue 1, il peut désormais respirer et surtout regarder devant.
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A sept points des places européennes, les Alsaciens sont toujours au contact, même si la passe actuelle est la pire du club cette saison : sept matches de Ligue 1 sans victoire, dont trois défaites face à Nice, Saint-Etienne et Angers.
Mais la dynamique continue d'un championnat de 38 journées est sans commune mesure avec la courte histoire d'un match de coupe nationale. Guingamp, l'autre finaliste et tombeur improbable d'un PSG invaincu en coupe depuis janvier 2014, peut en témoigner. Surtout une finale, un "one-shot" qui tient plus à l'irrationnel qu'à la vérité brute des chiffres et de la tendance actuelle.
Qui gardera les buts strasbourgeois ? Entre Matz Sels, le gardien n°1 et Bingourou Kamara, titulaire pendant l'épopée en Coupe de la Ligue, Thierry Laurey devra faire le bon choix. Une indécision sportive inhérente à un tel match. Avec cette finale et cette dixième place, une autre indécision n'en est plus une : le Racing Club Strasbourg est revenu d'entre les morts, et il est n'est plus si loin de tutoyer à nouveau les sommets.
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