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Longtemps boudé, le football féminin désormais convoité par les chaînes de télé

La Fédération française de football doit attribuer mercredi, les droits de retransmission du ballon rond côté dames pour les prochaines saisons. Et l’intérêt des diffuseurs grandit.

Article rédigé par Guillaume Battin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La joueuse du PSG Grace Geyoro et celle de l'OL, Camille Abily, pendant la finale de la Ligue des champions féminine en juin 2017. (JAVIER SORIANO / AFP)

Le football féminin est en train de prendre son envol, sportivement et économiquement. Les chaînes de télévision se disputent désormais les droits de retransmission de la discipline. La Fédération française de football (FFF) doit annoncer mercredi 8 novembre 2017 les noms des diffuseurs qui empocheront les trois lots en vente : les matchs de l’équipe de France A, les Espoirs et le championnat de Division 1.

Un match de l'équipe de France à l'Euro féminin attire plus de monde qu'un OM-PSG

On sera évidemment très loin des 750 millions d’euros que pèsent les droits du football masculin, mais l’intérêt est là, et pour cause, les résultats aussi. La Division 1 française, emmenée par le PSG ou l’Olympique lyonnais, forts de leurs bons résultats en Ligue des champions, s’est renforcée depuis l’an dernier, avec l’arrivée de gros clubs comme l’Olympique de Marseille ou les Girondins de Bordeaux. L’équipe de France féminine, quant à elle, fait partie des meilleures du monde.

En juillet dernier, à l’Euro féminin, le quart de finale France-Angleterre a été regardé par 3 200 000 téléspectateurs en prime time sur France 2 : un million de plus qu’un "Classico" OM-PSG sur Canal+. Selon Vincent Chaudel, économiste du sport pour le cabinet Wavestone, France télévisions a pris un risque, mais "la chaîne a été payée en retour."

Plus de 3 millions de téléspectateurs, aujourd’hui, c’est l’équivalent d’un match choc sur Canal+, voire d’un petit match amical de l’équipe de France de football.

Vincent Claudel, économiste du sport

à franceinfo

Depuis, les candidats se bousculent à la porte de Noël Le Graët, le président de la FFF. "J’ai reçu toutes les chaînes, plusieurs fois, souligne-t-il. Il y a un intérêt fort aujourd’hui, alors qu’il y a cinq ans, ce n’était pas extrêmement positif."

Mais le football féminin doit d’abord privilégier la visibilité, selon Christophe Lepetit, économiste au Centre de droit et d’économie du sport de Limoges. "Je ne suis pas certain que pour les clients de Canal+, de beIN Sports ou de SFR Sport, ce championnat génère un grand nombre d’abonnements", tempère-t-il. Selon lui, il faut donc surtout espérer qu’il y ait une couverture médiatique, "un traitement éditorial beaucoup plus important de la D1 féminine, pour montrer, justement, que c’est un championnat attrayant et intéressant."

Le prix des droits de la D1 pourrait être multiplié par cinq

TF1 l’a bien compris : la chaîne a investi près de 10 millions d’euros pour les droits de la Coupe du monde 2019 en France. Quant à la Division 1, vendue 200 000 euros à France télévisions, elle pourrait atteindre le million, et faire du championnat français le plus cher au monde, à égalité avec son modèle, le championnat allemand.

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