Après la Coupe du monde, "la Fédération regorge d’argent, nous les caisses sont vides", déplore le football amateur

Le sélectionneur de l’équipe de France de football Didier Deschamps dévoile jeudi 30 août dans l'après-midi sa liste de joueurs pour les deux prochains matchs à venir, contre l’Allemagne et les Pays-Bas, en Ligue des nations.

Du côté des clubs amateurs, on attend la rentrée pour mesurer "l’effet" Coupe du monde. "On pense qu’on va accueillir environ 10% de gamins ou gamines en plus dans nos clubs, estime Éric Thomas, président de l’AFFA, association française de football amateur. Le problème c’est que certains clubs ne seront pas en mesure de les accueillir dans de bonnes conditions."

Besoin de "transparence"

"Quand vous accueillez des jeunes joueurs, il faut des éducateurs, pousser les murs des vestiaires, construire des terrains supplémentaires… notamment synthétiques, qui sont des outils formidables pour le développement du foot amateur, explique Éric Thomas, et ça la Fédération n’en a absolument pas conscience. Il n’y a pas un seul terrain synthétique dans la Nièvre par exemple. Les clubs structurés et importants vont donc avoir la capacité d’accueillir ces nouveaux licenciés mais ce ne sera pas le cas des petites structures."

Éric Thomas reproche notamment à la Fédération française de football de ne pas faire profiter les clubs amateurs des retombées économiques de la Coupe du monde.

Quand je vois qu’on a claqué 20 millions d’euros en un mois en Russie, ça en fait des bouteilles de champagne. Alors que nous on manque de tout : on a besoin de ballons, d’éducateurs, de terrains…

Éric Thomas

à franceinfo

"On a besoin d’avoir une vraie transparence de l’argent du football, ajoute le président de l’association française de football amateur. Ce qu’on demande, c’est la création d’une vraie ligue de football amateur, avec un budget dédié et des actions identifiées. On veut créer un alter ego de la LFP [la Ligue du football professionel] pour savoir où va l’argent du foot."

"La Fédération regorge d’argent et nous, les caisses sont vides, déplore-t-il. C’est un racket organisé. Non seulement on n’a pas droit aux retombés de la Coupe du monde, mais en plus on nous prend chaque année 150 millions d’euros, soit environ 68 euros par licencié. C’est le monde à l’envers, ce sont les pauvres qui payent pour les riches."