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Coupe du monde : Clément Turpin, le retour en grâce du sifflet tricolore

Avant le deuxième match de l'équipe de France à la Coupe du monde de football en Russie, un autre Français va fouler la pelouse. L'arbitre Clément Turpin dirige, mercredi, le match entre l'Urugay et l'Arabie Saoudite.

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'arbitre Clément Turpin dirigera le match entre l'Urugay et l'Arabie Saoudite, ce mercredi 20 juin. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Les Bleus joueront jeudi 21 juin leur deuxième match de la Coupe du monde de football face au Pérou, mais un autre Français sera sur la pelouse dès ce mercredi : l’arbitre Clément Turpin va disputer au sifflet sa première rencontre de la Coupe du monde, dans le match opposant l’Uruguay à l’Arabie Saoudite, comptant pour la deuxième journée du groupe A. 

Une passion précoce

Pour le seul arbitre de terrain tricolore choisi pour ce Mondial, cette compétition constitue pour lui une consécration. Pour celui qui a battu tous les records de précocité, les premiers souvenirs de Coupe du monde remontent à 1990. A l’époque, Clément Turpin était âgé de 8 ans. "Je ne savais même pas ce que c’était que l’arbitrage, je regardais comme des millions de Français les matches à la télévision, avec le suspens qu’il pouvait y avoir. La découverte de l’arbitrage est venue plus tard", confie-t-il. Vers 15 ans, le Bourguignon enchaîne les rencontres sur le terrain et au sifflet. "J’allais arbitrer le samedi après-midi et je jouais le dimanche, parce que j’estime qu’à cet âge-là, on a encore envie de jouer avec ses copains."    

Puis tout s'est accéléré : devenu le plus jeune arbitre de Ligue 1, il y a dix ans, il s’impose très vite au niveau international : il participera aux championnats d'Europe en France en 2016, suivi directement des Jeux olympiques de Rio, la même année. Pour ce fondu de sports, la sélection pour la Coupe du monde représente le Graal : "Demandez aujourd’hui à un joueur s'il aimerait jouer une Coupe du monde, je n’en connais pas un qui vous dira ‘non, ça ne m’intéresse pas’. Pour nous [les arbitres] c’est exactement la même chose. On a les mêmes leviers que sont les émotions, tout simplement."  

Jamais sans son équipe

Clément Turpin n’est pas parti seul : ses deux assistants l'accompagnent en Russie. Ce trio travaille ensemble depuis presque une décennie. Les trois hommes passent plus de la moitié de l’année entre eux, sur les routes, dans l’avion et dans les hôtels. Pour Cyril Gringore, l’un de ses assistants, être amis et se connaître parfaitement constitue la clé du succès. "Quand vous partez sur une compétition comme on a pu le connaître l’hiver dernier en Inde, pendant un mois, loin de la famille, avec le décalage horaire, tout le temps ensemble en vase clos, c’est important de bien s’entendre, souligne-t-ilEt là pendant le mois qu’on a passé ensemble, on n’a eu aucun accrochage.".  

La pression sera maximale pour Clément Turpin : une mauvaise prestation et l’aventure de la Coupe du monde se terminera pour lui. Fort de son expérience, l'homme en noir se dit préparé à ce type de match, devant les caméras du monde entier.  

Je ne serai pas déstabilisé par un stade plein, une pression sportive, une pression médiatique, ça fait partie de notre quotidien

Clément Turpin

franceinfo

Mercredi, à la Rostov Arena où se joue ce match Uruguay-Arabie Saoudite, le Bourguignon de 36 ans ne veut pas revivre le calvaire de Stéphane Lannoy, il y a huit ans en Afrique du Sud. Certains journaux avaient qualifié la prestation du dernier représentant français en Coupe du monde de pire arbitrage de la compétition.   

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