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Coupe du monde : comment se passent les contrôles antidopage ?

A la fin de chaque match, quatre joueurs sont contrôlés. Pour quel résultat ? 

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le joueur argentin Diego Maradona, dernier joueur contrôlé positif lors d'une Coupe du monde, le 30 juin 1994 à Dallas (Etats-Unis). (REUTERS )

Le dernier contrôle antidopage positif à la Coupe du monde remonte à 1994. C'était Diego Maradona, positif à l'éphédrine. Depuis, plus rien. Malgré l'annonce d'un dispositif de contrôle renforcé, des doutes subsistent sur la volonté de la Fifa de traquer d'éventuels tricheurs. Mode d'emploi. 

Chaque joueur sera contrôlé au moins une fois

Tous les internationaux se sont soumis à des contrôles urinaires et sanguins avant le début du Mondial. Pendant la durée de la Coupe du monde, ils subissent des contrôles antidopage les jours sans match - et à des heures très matinales - ainsi qu'après les matchs. Normalement, deux joueurs de chaque équipes sont appelés dans la salle du contrôleur, mais les Costaricains ont eu la surprise de voir sept d'entre eux obligés d'uriner dans le bocal, vendredi 20 juin. Eduardo Li, le président de la fédération costaricaine, s'est plaint dans la Gazzetta dello Sport : "Ce n’est pas juste que l’on appelle sept de nos joueurs et seulement deux Italiens. Nous parlerons avec la Fifa et nous vérifierons si cela figure dans le règlement."

La grande innovation de la Fifa... existe déjà dans le cyclisme depuis 2008

Le médecin-chef de la Fifa Jiri Dvorak a claironné son ambition de mettre en place le "profil biologique" de chaque joueur. L'idée est de contrôler régulièrement son sang et ses urines, pour détecter toute variation suspecte. Ce qui existe déjà dans le cyclisme ou en athlétisme sous le nom de "passeport biologique", depuis six ans. Le souci, c'est que le Brésil ne dispose pas d'un laboratoire agréé par l'Agence mondiale antidopage pour les analyses. L'agrément du laboratoire de Rio a été retiré en 2012, et depuis personne n'a rien fait.  "C'est vraiment inconcevable, quand on tient un championnat du monde et, deux ans après, les Jeux olympiques", fustige Michel d'Hooghe, le président de la commission médicale de la Fifa.

 

Les micro-doses d'EPO indétectables de fait

Du coup, les échantillons doivent voyager en avion pour être analysés à Lausanne, laboratoire mobilisé 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. En effet, pour être valide, un échantillon doit être analysé dans les 24 heures, conservé à température entre 4 et 20°C et protégé du soleil. "En moyenne, un échantillon met 19 heures à rejoindre la Suisse", rassure Jiri Dvorak. Mais pour le docteur Michel Rieu, interrogé dans Le Monde (article abonnés), certaines forme de dopage vont passer entre les gouttes du filet, comme "les micro-doses d'EPO, dont la fenêtre de détection n'est que de 12 heures". Accessoirement, ce pont aérien entre le Brésil et Lausanne coûte plusieurs centaines de milliers d'euros à la Fifa, d'après El Pais.

Seulement 0,2% de contrôles positifs

La Fifa s'enorgueillit du très faible taux de joueurs pris la main dans le pot de confiture, 0,2%. Plusieurs dirigeants du football, comme Michel Platini, estiment qu'il ne sert à rien de se doper pour pratiquer le football, même à très haut niveau. Lors du Mondial 2006, l'instance internationale avait carrément décidé de ne pas tester les joueurs. Et les échantillons du Mondial 1998, sur lequel plane de forts soupçons ont été purement et simplement détruits. 

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