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Coupe du monde : concours de mauvaise foi en Uruguay, après la morsure de Luis Suarez

A contre-pied de la planète football, la presse uruguayenne défend l'attaquant de la Celeste. Et incrimine l'Italien Giorgio Chiellini.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Luis Suarez au sol, après sa morsure sur Giorgio Chiellini, lors du match de l'Uruguay contre l'Italie en Coupe du monde, le 24 juin 2014, à Natal (Brésil). (TONY GENTILE / REUTERS)

L'action a fait le tour du monde. Au lendemain de la qualification de l'Uruguay en huitièmes de finale du Mondial, après sa victoire sur l'Italie (1-0), mardi 24 juin, la presse uruguayenne commente abondamment ce que l'on peut désormais qualifier d'"affaire Suarez". Avec une certaine mauvaise foi.

A la 80e minute du match, l'attaquant uruguayen Luis Suarez a manifestement mordu son adversaire direct, le défenseur Giorgio Chiellini. Le buteur de Liverpool fait d'abord mine de donner un coup de tête à l'Italien, pour ensuite planter ses dents dans son épaule. Le défenseur aura beau montrer les traces de la morsure à l'arbitre, Luis Suarez s'en sort sans même un avertissement. L'arbitre n'a rien vu, mais les caméras, si.

"Ce n'est pas une Coupe du monde de moralité !"

"Ce sont des situations qui arrivent sur le terrain, s'est défendu Luis Suarez à la télévision uruguayenne. On est côte à côte dans la surface, je bute contre son épaule, et bon, moi aussi j'ai reçu un coup dans l'œil. Ce sont des choses qui arrivent sur le terrain et ce n'est pas la peine non plus de leur donner trop d'importance." Sauf que la Fifa a lancé une procédure disciplinaire.

"C'est une Coupe du monde de football, pas une Coupe du monde de moralité de bas étage", s'est insurgé Oscar Tabarez, le sélectionneur de la Celeste, en conférence de presse, comme le rapporte El Observador (en espagnol). Il a ensuite décrit son joueur comme "la cible préférée d'une certaine presse anglaise, qui donne plus d'espace à ses erreurs qu'à ses vertus". Et le tacticien de conclure : "Je crois qu'il y a une animosité évidente contre ce joueur."

Sur son site dédié au sport, El País déplore cette couverture médiatique dans une revue de presse mondiale (en espagnol). L'article est titré : "Ils s'attaquent à Luis Suarez", avec un jeu de mots qui peut aussi signifier "Ils ont une dent contre Suarez". Les médias locaux insistent, eux, sur le coup de coude rendu par Giorgio Chiellini, en réaction à la morsure. Le quotidien El Observador publie une photo de l'œil enflé de Suarez.

Cité par le journal urugayen La Republica (en espagnol), le défenseur de la Celeste et ancien joueur du PSG Diego Lugano se dit "déçu"... par l'Italien. "Le pire, c'est l'attitude de Chiellini, regrette-t-il. C'est un grand joueur, je l'admirais. Mais ce n'est pas normal qu'un sportif vienne pleurer et accuse un adversaire." Tout est question d'interprétation.

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