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Coupe du monde : James Rodriguez, le nouveau crack de la Colombie

Premier au classement des buteurs, élu meilleur joueur de la phase de poules, le meneur de l'AS Monaco montre toute l'étendue de son talent dans cette Coupe du monde.

Article rédigé par Boris Jullien
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le Colombien James Rodriguez célèbre un de ses buts contre la Corée du Sud, le 24 juin 2014, à Cuiaba (Brésil). (TOSHIFUMI KITAMURA / AFP)

"Quand une star n'est pas là, une autre doit prendre le relais. Et c'est Rodriguez." Carlos Valderrama, peut-être le plus grand joueur de l'histoire du foot colombien, évoque-t-il ici sa succession à la tête des Cafeteros ? Hors contexte, on pourrait le croire. En fait, l'icône colombienne à la coiffure afro parle de l'absence de Radamel Falcao, magnifiquement compensée par James Rodriguez, 22 ans, la révélation de ce Mondial.

Comparé à Messi, Suarez et Maradona

Grâce à ses cinq buts et ses deux passes décisives, la Colombie a atteint les quarts de finale de la Coupe du monde pour la première fois de son histoire. Vendredi 4 juillet, elle affronte le Brésil, à Fortaleza. Sans complexe, puisque la sélection de José Pékerman a proposé jusqu'ici un jeu plaisant, à la différence d'une Seleçao poussive. Assurément, pour le tacticien colombien, on assiste à "la Coupe du monde de James Rodriguez".

Difficile de lui donner tort : le joueur de l'AS Monaco est en tête au classement des buteurs, devant Neymar, Thomas Müller et Lionel Messi. Rodriguez a même a été élu meilleur joueur de la phase de poules par la Fifa. Bref, "il a tout d'un grand joueur au niveau mondial", selon Pékerman. Oscar Tabarez, l'entraîneur de l'Uruguay, sorti en huitièmes après un doublé de Rodriguez, l'a même comparé à "Maradona, Messi et Luis Suarez".

Appelez-le "Ramès"

Le basketteur américain LeBron James, superstar en son pays, a fait de Rodriguez son joueur préféré. "Evidemment, son nom aide un peu", déclare James sur Twitter (sauf que James se prononce "Ramès" en espagnol...)

Excellent joueur, beau garçon, James Rodriguez a tout pour plaire. Sur Instagram, le jeune papa poste des clichés de sa petite fille. Mignon. Il est d'ailleurs marié à la sœur de David Ospina, le gardien des Cafeteros. Timide et plutôt réservé – enfant, il souffrait de bégaiement – El Bandido (le bandit) n'a rien d'un mauvais garçon. Sur le terrain, le meneur de Monaco, recruté l'été dernier pour 45 millions d'euros, brille par la qualité de ses passes et un pied gauche à la précision clinique, dit-on.

En atteste son incroyable frappe contre l'Uruguay : dos au but, il contrôle de la poitrine, se retourne et reprend la balle de volée, qui vient percuter la transversale et rebondit derrière la ligne. "Buuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut", s'époumone le commentateur en Colombie, raconte le site américain Deadspin (en anglais).

Fan du dessin animé "Olive et Tom"

Une réalisation digne d'Olive et Tom, dessin animé footballistique qui a nourri le Colombien pendant son enfance. Né un 12 juillet à Cúcuta, une ville proche de la frontière avec le Venezuela, James Rodriguez "n'a jamais eu de jouets comme les autres enfants. Mais des ballons, de toutes les couleurs et de toutes les tailles, et uniquement des ballons, raconte sa mère, citée par LibérationDès la sortie de l’école, il disparaissait sur les terrains en face de la maison et il rentrait presque tous les jours avec des pantalons déchirés ou des baskets abîmées."

Son père, ancien footballeur, abandonne le foyer familial dès ses premières années. Il est élevé par sa mère et son parrain, Juan Carlos Restrepo. C'est lui qui prend en charge sa carrière naissante de footballeur, note le Guardian (en anglais). Il est formé au FC Envigado, où il passe professionnel à l'âge de 16 ans, avant d'être repéré par Banfield, un club argentin, indique So Foot. D'où l'un de ses surnoms : le "James Bond de Banfield". Précoce, doué, le gaucher file ensuite à Porto, puis à Monaco.

De la rumba sur le Rocher

Sur le Rocher, le jeune Colombien a dû se faire au jeu plus physique de la Ligue 1. Pas simple pour un joueur très technique, dont les qualités se révèlent balle au pied. En une saison, il a tout de même marqué 9 buts avec Monaco, et délivré 12 passes décisives. De quoi rêver, pour les supporters monégasques, de ses petits pas de rumba pour célébrer ses prochains buts en Ligue des champions.

A moins que le meneur colombien ne soit transféré dans une grande écurie européenne dès cet été, tant sa cote a augmenté avec ce Mondial. 

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