Equipe de France : la fin de l'illusion
Hier soir, l’illusion entretenue par les joueurs au fil des déclarations depuis le stage de Tignes aura volé en éclat. Les Bleus ne forment pas une équipe. Tout comme ils n’en formaient pas une en 2008. Il y a deux ans, minés par les dissensions internes, ils avaient été piteusement éliminés de l’Euro. Le scénario s’est reproduit cette année, devant le monde entier.
_ Le capitaine Patrice Evra en convenait d’ailleurs hier concernant les leçons de 2008. "En début de stage, je pensais honnêtement qu'elles avaient été retenues, Je ne nous voyais pas perdre ce match comme ça, je suis dégoûté."
Les responsabilités dans ce fiasco sont partagées. En premier lieu, les joueurs, aux ego surdimensionnés, incapables de s’entendre, écartant l’un ou l’autre au gré des jalousies des pseudo-cadres. Des joueurs sans envie de se dépasser pour eux ou pour les autres. Le contraste avec d’autres équipes est d’ailleurs saisissant. Il suffit de voir jouer l’Allemagne, l’Argentine ou le Mexique pour s’en rendre convaincre.
Responsable, aussi, le sélectionneur, enfermé depuis des années dans des choix incompréhensibles (tout autant que sa communication). L’histoire dira peut être un jour avec exactitude quel impact Raymond Domenech a eu sur les performances de l’équipe de France. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Une finale de Coupe du monde en 2006 et deux éliminations au premier tour en 2008 et 2010.
Responsable, enfin, la Fédération française de football et son président Jean-Pierre Escalettes. Le système fédéral a géré de manière calamiteuse le dossier de l’équipe de France : de la reconduction du sélectionneur à son poste en 2008 au déficit d'image des Bleus depuis des années. Une équipe plus que jamais éloignée de son public.
_ Le prochain sélectionneur va s’appeler Laurent Blanc. Le chantier s’annonce compliqué…
Baptiste Schweitzer, avec agences
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