Coupe du monde : et si l'Espagne avait perdu à cause de son maillot blanc ?

Une chose est sûre, ce vendredi 13 n'a pas porté chance aux joueurs espagnols, qui ont subi l'un des revers les plus retentissants de leur histoire en Coupe du monde, face aux Pays-Bas (5-1). Et leur maillot alimente tout autant la superstition des supporters. A cette occasion, en effet, la Roja évoluait en blanc, pour des questions de diffusion télévisée.

Elle aurait pourtant dû se méfier. Comme le rappelle Eurosport, la sélection a déjà été éliminée dans une telle tenue au Mondial 1994, en quarts de finale contre l'Italie (2-1). Rebelote à l'Euro 2004, toujours contre l'Italie en quarts (1-0). Sans compter la défaite en 1998, face au Nigeria (3-2). Bref, Andres Iniesta et ses coéquipiers ont de quoi devenir superstitieux. 

La presse espagnole se plaît à évoquer une "malédiction" (en espagnol). Mais à l'inverse, les Espagnols ne sont-ils pas favorisés par leur tenue rouge habituelle ? Peut-être, à en croire des chercheurs de l'université de Plymouth, dans une étude parue en 2008 (en anglais) portant sur le championnat anglais. Entre 1947 et 2008, trois des quatre meilleures équipes à domicile évoluent en rouge, explique ainsi l'enquête : Liverpool, Manchester United et Arsenal. Plus généralement, les équipes rouges obtiennent 53% de victoires en moyenne à la maison, devant les bleues et les blanches (51%), puis les orange (48%). L'avantage semble donc limité et réservé aux équipes qui reçoivent dans leur stade. A Salvador de Bahia (Brésil), la Roja n'aurait sans doute pas mieux joué avec ses couleurs habituelles face aux Pays-Bas.

Le rouge, synonyme d'agressivité et de testostérone ?

L'importance du rouge dans les compétitions sportives avait déjà été étudiée par deux anthropologues britanniques, en 2005. Dans leur étude, publiée dans la revue Nature (en anglais), Russell A. Hill et Robert A. Barton expliquaient que le rouge était associé à l'agressivité et à la testostérone dans le monde animal. Leur travail portait sur des sports individuels, tels que le boxe ou le tae-kwon-do. Mais eux-mêmes faisaient remarquer que trois des clubs britanniques les plus performants - Liverpool, Manchester United et Arsenal - évoluaient en rouge. Leurs détracteurs faisaient alors remarquer que Manchester City et Chelsea jouaient en bleu. Et que leur palmarès était plutôt solide.

Le débat est loin d'être clos. Plus récemment, l'astrophysicien britannique Stephen Hawking a lui aussi donné son avis sur la question, dans un prestigieux hôtel londonien, rapporte The Guardian (en anglais). Le scientifique a notamment conseillé aux Anglais de jouer en rouge plutôt qu'en blanc, afin de développer leur confiance et leur agressivité.

Rien ne vaut un maillot rouge sur la pelouse ? Il ne reste plus qu'à demander leur avis aux supporters du Stade rennais. Pas sûr qu'ils soient d'accord.