Politique : y a-t-il un effet Coupe du monde ?
Il y a vingt ans, la victoire des Bleus avait plongé le pays dans une fièvre hallucinante. Jacques Chirac, alors à l'Élysée, avait profité du sacre de 1998. Une victoire des tricolores a-t-elle un impact durable sur la popularité d'un chef d'État ?
Emmanuel Macron n'a pas dérogé à la tradition : à l'instar de ses prédécesseurs, il a rendu visite à l'équipe de France avant le début de la Coupe du monde et en a profité pour délivrer quelques messages. "Moi j'ai confiance en vous, le pays a confiance en vous, et vous, vous faites partie de ce qui aide à redonner confiance au pays. Je vous le dis franchement", a-t-il déclaré aux Bleus. Le football, un objet politique ? Le premier à l'avoir compris, c'est Jacques Chirac. En 1998, le président ne connaît presque rien au ballon rond, mais il est omniprésent. Et deux jours après le sacre, il invite les champions du monde à la Garden Party de l'Élysée, et prononce un lapsus devenu célèbre, confondant la Coupe de France et la Coupe du monde.
+14 points pour Chirac
Peu importent les maladresses, sa cote de popularité explose : +14 points en deux mois, un cas unique dans l'histoire de la Ve République. Selon Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'IFOP, "seul Jacques Chirac a pu bénéficier d'un effet Coupe du monde, parce que c'était une période de croissance, parce que la Coupe du monde se passait en France, et surtout, parce qu'il était moins en première ligne, étant en cohabitation avec le gouvernement de gauche plurielle de Lionel Jospin". En 2010, scénario inverse en Afrique du Sud : les joueurs font grève et déclenchent un scandale national. Nicolas Sarkozy s'empare du dossier, reçoit Thierry Henry à l'Élysée, et donne ses instructions sans incidence sur l'opinion publique. Quelques années plus tard, l'équipe de France va mieux, mais le président François Hollande, lui, est au plus bas dans les sondages. Pour ce passionné de football, une victoire serait la bienvenue. En 2014 et 2016, l'équipe de France réussit de beaux parcours, mais la cote du président ne remonte pas.
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