Benjamin Pavard, ambassadeur malgré lui de Jeumont, sa ville natale
Champion du monde 2018, Benjamin Pavard est devenu ambassadeur de sa terre natale, Jeumont, dans le Nord.
Le 19 juillet 2018, la France, championne du monde de football, célébrait le retour de ses joueurs. À Jeumont, dans le Nord, 6 000 personnes acclamaient Benjamin Pavard, "l'enfant du pays". Six mois après, que reste-t-il de l'euphorie et des espoirs dans cette commune frontalière de la Belgique de 10 000 habitants, où le chômage est de 27% ?
"Ville de Benjamin Pavard"
C'est le cadeau de fin d'année de Jeumont à Benjamin Pavard : aux entrées de la commune, de nouveaux panneaux routiers ont éclos. Au-dessus de "ville fleurie", on peut désormais lire "ville de Benjamin Pavard, champion du monde". "C'est la fierté du Nord", explique un habitant. Chacun ici a encore en tête le but de l'été du latéral droit contre l'Argentine : une demi-volée, aussi appelée "frappe de bâtard" dans une chanson à son effigie.
"On est un bassin industriel qui a beaucoup souffert. On a toujours besoin de porte-drapeaux. Aujourd'hui, Benjamin Pavard est dans la carte de visite de la commune, c'est un élément d'espoir extrêmement puissant pour notre population", constate le maire de Jeumont, Benjamin Saint-Huile. L'élu souhaite dédier une salle, un gymnase, ou un terrain de sport à la vedette locale.
"La crevette" de l'US Jeumont
Le joueur était surnommé "la crevette" à l'US Jeumont lorsqu'il était débutant. Depuis, le nombre d'inscriptions a fortement grimpé dans le petit club. "Sur le Facebook de Jeumont, on reçoit même des demandes d'inscriptions de personnes qui vivent en Afrique !", s'étonne Hamza Farchich, le président de l'US Jeumont football.
Le latéral droit de 22 ans a désormais la pression pour rester au top. Ses prestations avec Stuttgart, dans le championnat allemand, sont passées à la moulinette. Pas facile à vivre, reconnaît le père du joueur, Frédéric Pavard, magasinier à l'hôpital de Maubeuge : "Ça me rend malheureux pour lui". Certains habitants seraient passés d'un sentiment de reconnaissance à un besoin d'exigence à l'égard du footballeur. "Il y a des gens qui ont demandé pourquoi il n'avait pas donné de sa poche ce qu'il avait gagné", raconte avec regrets Sullivan Skiba, son premier entraîneur.
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