Coupe du monde : "Il y a aussi les champions des lourds", dénonce une jeune femme après une agression sexuelle dans la foule des Champs-Elysées
Les festivités après la victoire des Bleus au Mondial 2018 ont donné lieu à des rassemblements, entachés d'agressions sexuelles que dénoncent des femmes. L'une d'entre elles témoigne mercredi sur franceinfo.
Des internautes dénoncent les violences ou agressions sexuelles qu'elles ont subis lors des rassemblements autour du sacre de l'équipe de France à la Coupe du monde de football. Malgré une année marquée par la lutte contre les agressions dans le sillage de l'affaire Weinstein, les festivités n'ont pas échappé aux débordements.
Des agressions dans la foule, le métro...
À Paris, sur les Champs-Elysées, lundi, le bus des Bleus est là, mais sur la plus belle avenue du monde, "il y a aussi les champions des lourds", lance Coralie, une parisienne de 20 ans, venue pour acclamer les joueurs. Pour fêter la victoire des footballeurs français, elle a trouvé une bonne place contre les grilles, quelques dizaines de mètres au-dessus du rond-point des Champs. La foule est serrée. Au bout de quelques minutes, la jeune femme remarque le curieux manège d'un homme âgé. "Il me collait, me collait. J’essayais de me dégager un peu, mais quand je me décalais, il se redécalait, témoigne-t-elle.
Quand le bus est arrivé au loin, il y a eu un immense mouvement de foule. Il m’a agrippée par la taille et collée à lui, comme s’il était mon copain.
Coralieà franceinfo
Coralie se dégage et demande à un jeune homme de s'interposer à coups d'épaule. Elle explique alors autour d'elle ce qui s'est passé, mais en plein événement, elle s'est sentie piégée. "Dans le métro, j’ai moins de mal à réagir que dans une foule comme ça. D’autant que là, j’attendais sur place depuis plus d’une heure et demie", dit-elle. La jeune femme admet que "c’est un coup à se disputer". "Il aurait eu la honte mais c’est moi qui serais partie au final, pas lui. Je n’avais pas envie de perdre ma place", reprend-elle. Coralie explique aussi qu'elle a subi un attouchement dans le métro dimanche, le soir de la finale. "Quelqu'un est passé derrière moi et m’a saisi la fesse", confie-t-elle, précisant qu'elle a réagi, en "mettant une tape dans le dos à l'agresseur". "Quelqu’un qui nous touche, c’est traumatisant", veut-elle rappeler.
Un hastag #MeTooFoot
Les témoignages se multiplient sur Twitter. Des faits parfois très graves sont mis au jour, comme le viol d'une jeune femme en quelques secondes, place de la République à Paris. Une internaute originaire de la région toulousaine, KateyaV, en a fait une compilation de ces paroles sur le réseau social. "On dit souvent que c’est quelque chose d’occasionnel, que ce n’est pas très grave, que c’est la fête, la joie, explique-t-elle. J’avais envie de montrer la quantité, la gravité et le ressenti des personnes aux gens qui pouvaient penser ça." La jeune femme propose un hastag #MeTooFoot, comme pour #MeToo et #balancetonporc lancés après l'affaire Weinstein.
Je ne maîtrise plus le flot de mes mentions mais je vois beaucoup de femmes qui témoignent encore. Je vous propose un #MeTooFoot pour essayer de rassembler un peu tout ça, si vous le souhaitez et essayer de créer une visibilité aux agressions qui ont eux lieu hier.
— Kateya (@KateyaV) 16 juillet 2018
À Paris, deux personnes ont été mises en cause ces derniers jours. Un mineur a été traduit devant un juge pour une agression sexuelle commise dimanche et un adulte a été interpellé lundi sur les Champs-Elysées pour exhibitionnisme.
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