A Saransk, en Mordovie, chez Gérard Depardieu, on s'apprête à recevoir la Coupe du monde de football
A une semaine du début de la Coupe du monde de football, les onze villes russes qui accueillent l’évènement mettent la dernière main aux préparatifs. Moscou, Saint-Pétersbourg, Kazan, mais aussi la "petite" Saransk et ses 300 000 habitants.
La Coupe du monde de football 2018 en Russie débutera le 14 juin. D'ici-là, les villes organisatrices apportent les dernières touches aux préparatifs. Parmi les villes hôtes, Saransk et ses 300 000 habitants détonne un peu. À 650 kilomètres au sud de Moscou, la ville est surtout connue comme le lieu officiel de résidence de Gérard Depardieu, en tant que citoyen russe.
Si la capitale de la Mordovie a été équipée d’un stade de 43 000 places entièrement neuf, elle n’a aucune culture du football de haut niveau, avec à peine plus de 1 000 licenciés pour toute la région. Mais tout semble avoir été fait pour accueillir du mieux possible quatre matchs du premier tour.
Une grande fierté
Près de la Mordovia Arena, les volontaires en T-shirt rouge discutent des dernières consignes. Parmi ces bénévoles, il y a Natalia, la soixantaine. Cette enseignante de français aujourd'hui retraitée était à Paris en 1998 pour la victoire de l'équipe de France. Elle n'en revient toujours pas de savoir que sa petite ville va accueillir quatre matchs de la Coupe du monde. "C'est une grande fierté pour moi. Je peux faire quelque chose d'utile, d'intéressant. Quand je pense que Saransk est la plus petite ville à accueillir la coupe du monde, ça m'intéresse beaucoup." Natalia le confesse, elle connaît peu le football, car sa famille est surtout fan de hockey.
Des taxes qui s'envolent
Vladimir Grignov est lui beaucoup moins enthousiaste. Pour ce responsable du parti d'opposition Iabloko, cette Coupe du monde dans sa ville est d'abord le résultat de la corruption. Cela veut surtout dire une augmentation des taxes locales sur l'eau, le gaz, les services de voirie. 40% de plus depuis avril selon lui. "Je crois qu'il n'y a aucune surprise. En Russie, la corruption est le problème le plus sérieux. Ce championnat est un effet de façade, mais pas pour les citoyens. On dit que ça va être la fête, mais on demande en même temps aux gens de partir à la campagne ou ailleurs."
Autre sujet de préoccupation : l'avenir du stade neuf de 43 000 places, bien trop grand après la Coupe du monde pour les équipes locales, seulement en deuxième et troisième divisions nationales. Officiellement, il sera à moitié démonté, mais vu le coût très élevé de l'opération, les clubs se battent pour qu'il demeure en l'état.
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