Marius Trésor a joué le France-Argentine de 1978 et quarante ans après, il se souvient : "Tout était fait pour qu'ils soient champions du monde"
La France et l’Argentine se sont déjà affrontées deux fois en Coupe du monde. Marius Trésor, ancien footballeur de l’équipe France, se souvient de la rencontre de 1978. Un match pipé ?
Le 8e de finale France-Argentine, samedi 30 juin à Kazan (Russie), est la troisième confrontation entre les Bleus et l'Albiceleste dans l'histoire de la Coupe du monde. Les Français se sont toujours inclinés face aux Sud-Américains : la première fois 1-0, en 1930; à Montevideo, la deuxième 2-1 en 1978, à Buenos Aires.
Marius Trésor, 68 ans, 65 sélections en équipe de France, était sur la pelouse du bouillant Stade Monumental, le 6 juin 1978, face à l'Argentine, hôte de ce Mondial. "La Coupe du monde chez les Argentins, ce n'était pas facile, facile... Le groupe dans lequel on était tombé était surnommé le groupe de la mort, avec l'Italie, l'Argentine et la Hongrie", se souvient Marius Trésor, qui était alors un des piliers de la défense centrale des Bleus.
Il n'a pas oublié cette rencontre et le contexte dans lequel elle s'est déroulée. Un match à l'issue duquel les Français emmenés par Michel Platini ont eu l'impression de se faire voler. "Il fallait qu'on fasse un résultat contre l'Argentine, se remémore Marius Trésor. Je me rappelle encore de ce pénalty sifflé juste avant la mi-temps pour une main involontaire dont j’étais le principal acteur. L’arbitre, au départ donne corner, revient finalement sur sa décision et siffle le pénalty." Le pénalty est transformé.
"Il y avait des travailleurs de l'ombre"
"On ne s'est pas trop pris la tête", avance Marius Trésor. La preuve : à l'heure de jeu, Michel Platini égalise. Didier Six a même la balle du 2-1. Mais l'Argentine reprend l'avantage à la 73e minute et ne sera plus rejointe.
En 1978, l’Argentine est gouvernée par la junte du général Videla qui impose une dictature implacable. "Tout était fait pour que l'Argentine soit championne du monde, assure Marius Trésor. Il est vrai qu’il y avait d’excellents joueurs dans cette équipe, mais à côté, il y avait aussi des travailleurs de l’ombre qui ont permis à l’Argentine d’être championne".
Et le match ne se jouait peut être pas que sur les terrains : "On se souvient du match avec le Pérou, ou le gardien est un Argentin naturalisé péruvien..." L'Argentine devait l'emporter par quatre buts d'écart pour se qualifier pour la finale. Elle s'impose 6-0. Le match entre dans la légende sombre de l'histoire de la Coupe du monde.
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