Mondial au Qatar : accusé de travail forcé, le groupe Vinci dément
Une ONG a déposé plainte, lundi, contre le groupe de BTP pour "travail forcé" et "réduction en servitude" sur les chantiers de Coupe du monde de football, au Qatar.
La Coupe du monde au Qatar, qui aurait déjà tué plus de 1 200 ouvriers, éclabousse le groupe de BTP Vinci. Celui-ci a rejeté, mardi 24 mars, des accusations de l'ONG Sherpa, qui a annoncé avoir déposé plainte contre lui pour "travail forcé" et "réduction en servitude" en raison des conditions de travail sur des chantiers au Qatar.
Sherpa, qui se définit comme une association de défense des populations victimes de crises économiques, dénonce la situation sur les chantiers destinés à la très controversée Coupe du monde de football de 2022, notamment des accidents du travail fréquents et la confiscation des passeports des ouvriers migrants.
"Vinci respecte les droits fondamentaux"
"Cette première action doit ouvrir une brèche et marquer le début de la fin des violations des droits humains par des multinationales au Qatar", déclare Laetitia Liebert, directrice de l'association, dans un entretien au quotidien Le Parisien (article abonnés). Selon le journal, la plainte a été transmise, lundi, au parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine).
"Au Qatar, comme dans tous les pays dans lesquels Vinci intervient, le groupe respecte le droit local du travail et les droits fondamentaux", a indiqué un porte-parole de Vinci. "Au Qatar, chaque collaborateur de QDVC (filiale qatarie de Vinci) bénéficie d'un libre accès à son passeport et les temps de travail et de repos sont strictement respectés", a précisé le porte-parole. Le fonds souverain Qatari Diar est le deuxième actionnaire de Vinci derrière les salariés, avec 5,3% du capital.
Des semaines de 66 heures ?
Le Parisien évoque une semaine de 66 heures sur les chantiers. Interviewé par le journal, le directeur général de QDVC, Yanick Garillon, répond que c'est impossible, car la durée maximum du travail au Qatar est de 60 heures. Il confirme toutefois que les ouvriers travaillent six jours par semaine, les salariés du siège ayant droit à deux jours de repos hebdomadaire. Et ce pour un salaire mensuel de 176 euros.
Laetitia Liebert souligne qu'une loi s'impose "pour obliger les multinationales a prévenir tous les dommages graves sanitaires, environnementaux ou les atteintes aux libertés fondamentales".
L'Assemblée nationale doit examiner, à partir du 30 mars, une proposition de loi sur le "devoir de vigilance des entreprises donneuses d'ordre". Sherpa demande que le texte soit amendé afin qu'il "ne soit réduit, sous la pression des organisations patronales, à une obligation de reporting améliorée, dont ne serait tenue qu'un petit nombre d'entreprises".
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