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Premier Mondial de football pour l'Islande : "Nous allons gravir des montagnes !"

L’équipe islandaise va disputer sa première Coupe du monde de football. Franceinfo a pu constater à Reykjavik, la capitale, l’enthousiasme que suscite cette épopée, à l'heure du tirage au sort vendredi à Moscou.

Article rédigé par franceinfo - Jérémie Richard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les fans islandais célèbrent dans la liesse la qualification de leur équipe le 9 octobre 2017, à l'issue de la rencontre avec le Kosovo. (ASGEIR ASGEIRSSON / X03849)

Fin du suspense vendredi 1er décembre avec le tirage au sort du Mondial 2018 de football à Moscou : parmi les 32 participants au tournoi international, on retrouvera les habitués que sont le Brésil (21 participations), l’Allemagne (19), la France (15) ou encore l’Argentine (17). Et puis, aussi, deux petits nouveaux : le Panama et surtout l’Islande, qui sera la plus petite nation à participer à une Coupe du monde. Après une place de quart-de-finaliste à l’Euro 2016, les Islandais continuent leur incroyable parcours parmi les plus grands du foot.

23 000 licenciés pour 330 000 habitants

"C’est quelque chose d’incroyable pour l’Islande, s’enthousiasme Finnur Pálmasson, 16 ans, rencontré à Reykjavík. Cela montre les progrès immenses réalisés en termes de football."

Cela aide en tout point, cela rend le pays meilleur et le football islandais va encore franchir un cap. Nous allons gravir des montagnes !

Finnur Pálmasson, 16 ans

franceinfo

Le football est de loin le sport le plus populaire en Islande avec près de 23 000 licenciés en 2016 (pour une population d'un peu plus de 330 000 habitants), dont les trois quart ont 15 ans ou moins. Parmi ces jeunes-là, Jón Gunnlaugsson : "J’aime le rythme du jeu, me retrouver avec mes amis et tout simplement jouer au foot !"

Les terrains artificiels ont remplacé les terrains en gravier gelé

À 11 ans, le jeune défenseur central répète ses gammes quatre fois par semaine sur le terrain synthétique du KR dans le centre de Reykjavík, le plus ancien club de football du pays. Ni le vent glacial, ni la neige, ni le gel n’empêchent désormais la pratique du football en hiver sur l’île volcanique où les terrains artificiels sont légion depuis 15 ans. "Il y a 25 ans, nous avions des terrains en gravier et ils étaient gelés, se souvient Rúnar Kristinsson, recordman de sélections avec 106 apparitions en équipe nationale. Maintenant, nous avons des pelouses artificielles chauffées... et rares sont les jours dans l’année où nous devons reporter les entraînements à cause de la météo donc, cela a beaucoup aidé à progresser."

Les entraîneurs sont plus expérimentés

En plus des infrastructures, les entraîneurs sont désormais expérimentés et titulaires des meilleures licences UEFA, même pour les plus jeunes pratiquants. Mais le diplôme ne fait pas tout, pour Sigurður Helgasson, entraîneur des moins de 19 ans du KR. "Chez les plus jeunes, explique-t-elle, c’est surtout une question de passion plus que de diplômes".

Il faut que l'entraîneur sache transmettre la passion à ses joueurs. Comme disait Cruyff : ‘le football doit être un plaisir, sinon ça n’a pas d’intérêt’

Sigurður Helgasson

franceinfo

L’Île de glace et de feu a donc su professionnaliser son football tout en conservant le caractère qui fait sa force. "Nous conservons encore certains éléments amateurs du sport, analyse Viðar Halldórsson, sociologue du sport et auteur du livre Comment les petites nations arrivent au niveau international’. Cet expert voit "un gros travail d’équipe, des amitiés fortes, des joueurs qui se sacrifient pour l’équipe et la nation et laissent leur égo de côté".

Nous avons des liens sociaux très forts.

Viðar Halldórsson, sociologue

à franceinfo

Si ces bases solides sont maintenues, elles pourraient permettre à la petite nation subarctique de se faire une place durable sur la scène footballistique internationale.

Première coupe du monde de football pour l'Islande : Jérémie Richard

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