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"Un jour comme les autres" : dimanche, ils ne regarderont pas la finale des Bleus

Des millions de spectateurs ont prévu de suivre le match, mais certains internautes expliquent à franceinfo pourquoi ils ont déjà prévu d'autres plans. 

Article rédigé par Guillemette Jeannot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Plus de 20 millions de Français ont suivi la demi-finale qui a opposé la France à la Belgique, le 10 juillet dernier.Image d'illustration. (PATRICK LEFEVRE / BELGA MAG)

Ils ont choisi de se mettre hors-jeu le temps d'un match. Dimanche 15 juillet, l'équipe de France disputera la finale de la Coupe du monde 2018 face aux Croates et certains ne la suivront pas. Qu'ils aiment ou non le foot, Adeline, Leïla, Adrien et les autres ont tous, à leurs yeux, une bonne raison de fuir cette journée "historique" pour les Bleus. 

"Quitte à voir des acteurs jouer la comédie, je préfère regarder un film", Adrien (31 ans) 

"Je ne regarderai pas la finale de la Coupe du Monde 2018 pour une seule raison : cette équipe de France et ce qu'elle accomplit m'indiffèrent com-plè-te-ment. Quitte à voir des acteurs jouer la comédie, je préfère regarder un film. Même le plus mauvais des dramas coréens est plus divertissant que voir un joueur se rouler par terre alors qu'il n'a pas été touché.

Dimanche soir, je resterai tranquillement chez moi avec mon épouse devant une série animée acquise à la Japan Expo, une petite balade à vélo si le crépuscule est doux, ou n'importe quelle autre envie à laquelle nous céderons."

"Je suis plus ému quand le peuple envahit les rues pour une cause politique", Denis (51 ans) 

"Je suis plus ému quand le peuple envahit les rues pour une cause politique et fraternelle que lorsqu’il s’embrasse pour fêter un événement sportif. En 98, c’était beau et généreux. Mais les couleurs du drapeau ont très vite été celles du Front national dans les urnes. Et la déception, d’autant plus grande. Il y a donc un sentiment de fausse fraternité, éphémère et superficielle à laquelle je n’ai pas envie de me mêler.

Dimanche, à 17h, j’irai donc faire un jogging et profiter d’un espace de nature, pour une fois, déserté. Tout en espérant que l’équipe de France gagne, mais je suis sûr qu’au moment des buts un écho lointain venant des fenêtres ouvertes m’avertira des bonnes nouvelles."

"Je fuirai la finale tant que je peux !", Adeline (48 ans)

"Ce que je ne supporte pas, c’est l’ahurissant écart de revenu entre ces 'sportifs' et presque tous les autres sportifs, alors que leur sport n’est pas plus dur que tous les autres. Tout cet argent est basé non pas sur la valeur sportive, mais sur les transmissions TV. Et puis ce côté 'vive la France', pourquoi pas, mais j’aurais aimé voir autant de drapeaux français après les attentats du Bataclan ou de Nice. C’est à ce moment là qu’il faut crier sa fierté d’être Français ! Bref, je fuirai la finale tant que je peux !

Pour dimanche, on sera chez ma sœur, on ira se promener ou on fera un Scrabble toutes les deux."

"Pour moi, le foot n'est qu'une mascarade, du showbiz, de la magouille", Pascal (60 ans) 

"Autant je suis admiratif devant les 'véritables' exploits sportifs comme ceux des J.O., les traversées en solitaire, les sommets vaincus, les records des marathons et autres performances des amateurs comme des 'professionnels', autant, pour moi, le foot n'est qu'une mascarade, du showbiz, de la magouille... Bref, c'est bidon ! C'est une grosse comédie hyper médiatisée et racoleuse .

Le véritable sportif qui s'arrache les tripes, qui va au-delà de tout, qui se donne à fond après des années de travail, de privation, d'entraînement, de sacrifice et d'abnégation à toute mon admiration, mon immense respect... mais pas le foot !

Je pense que, à l'heure du match, je serai sûrement en balade dans les charmants petits villages et campagne de ma région."

"La pression envers les gens qui n’ont pas l’élan patriotique dans ces moments-là me gave", Leïla (32 ans)  

"La pression envers les gens qui n’ont pas l’élan patriotique dans ces moments-là me gave ! Je suis contre cette obligation d’aimer. D'autant plus que je trouve l’élan patriotique très hypocrite... Le sport rassemble, on communie autour d’une cérémonie. C’est bien mignon, mais cela n'empêchera pas les agressions sexuelles, homophobes, racistes le soir de la compétition.

Dimanche, je suis invitée à un barbecue. J’ai prévu de passer un bon moment avec mes amis à discuter de tout et de rien. Sauf de foot ! Mais, j’ai un peu peur que tout le monde ne parte dans un bar suivre le match dans l'allégresse collective et la sueur." 

"Dimanche, je profiterai de l'accalmie avant la tempête",  Georges (50 ans)

"Tout ce que véhicule un engouement populaire me saoule au plus au haut point. Et j’ai une aversion pour la récupération politique de l'événement ! C'est une belle mascarade, et puis après, comme d’habitude, on va tous pleurer sur les dégâts occasionnés qui gâchent la fête. 

Dimanche, je profiterai de l'accalmie avant la tempête en faisant voler mes avions radiocommandés".

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