: Vidéo "Laissez-moi juste faire mon job !" : le coup de gueule d'une journaliste, embrassée de force par un supporter de la Coupe du monde
"Ce n'est pas normal", proteste Kethevane Gorjestani auprès de franceinfo.
Kethevane Gorjestani est journaliste pour France 24. Depuis le début de la Coupe du monde de football, elle est en Russie pour couvrir la compétition. "Je suis surtout l'équipe d'Angleterre", explique-t-elle à franceinfo. Mais lundi 25 juin, elle n'a pas pu faire son métier, à la veille du match Nigeria-Argentine. "J'étais à Saint-Pétersbourg à ce moment-là, devant l'entrée de la Fan Fest. Je faisais mon direct sur les résultats du jour. Il y a un fan qui est arrivé, qui s'est accroché à moi, qui a commencé à parler juste dans mon oreille, ce qui est assez déstabilisant", raconte-t-elle.
Son caméraman parvient alors à faire sortir l'homme du cadre. Mais quelques secondes plus tard, ce supporter de l'équipe d'Argentine revient. "C'est là qu'il m'a embrassée dans le cou. Il avait les mains un peu partout sur moi. Il était très alcoolisé."
D'autres cas en marge du Mondial
En direct, la journaliste reste très calme et finit son plateau, quelque peu gênée. "Je me suis rendu compte que je m'étais un peu habituée à ce genre de comportement de la part des fans et pour moi ça faisait un peu partie des désagréments du fait d'être journaliste sportive", explique Kethevane Gorjestani.
D'autres femmes journalistes présentes témoignent de comportements similaires et les dénoncent sur Twitter. Comme Julieth Gonzalez Theran, journaliste colombienne, ou Julia Guimaraes, reporter brésilienne.
Lamentável: torcedor tenta beijar repórter Julia Guimarães antes do jogo entre Japão e Senegal em Ecaterimburgo. Hoje o @showdavida exibe reportagem sobre assédio contra mulheres na Rússia pic.twitter.com/UpuF1KtNf9
— globoesportecom (@globoesportecom) 24 juin 2018
"En voyant les tweets de mes consœurs, qui en ont parlé avant moi, je me suis dit : 'Non en fait, ce n'est pas normal'." Kethevane Gorjestani décide donc à son tour de pointer du doigt ces agissements. "Malheureusement, ceci (et bien pire) arrive souvent aux journalistes sportives, tout particulièrement quand nous couvrons le foot. Chantez, dansez, célébrez votre équipe, mais ne m'embrassez pas, ne me pelotez pas et laissez-moi faire mon travail", écrit-elle sur Twitter, accompagnant ses mots de la séquence.
Monday in St Peterburg. Sadly this (and worse) happens to us female sports reporters regularly, especially when covering football. By all means sing, dance and celebrate your team but don’t kiss me, don’t grope me and let me do my job #letherwork #deixaelatrabalhar pic.twitter.com/FDFbsXRMk5
— Kethevane Gorjestani (@ketgorjestani) 27 juin 2018
"Ne me touchez pas"
"Ce n'est pas normal", répète-t-elle. "Je fais mon travail. Oui c'est une ambiance festive, c'est sympa, c'est le foot. Oui, on aime bien avoir des supporters qui viennent danser, chanter. Mais il y a une différence entre faire la fête autour de moi et me déstabiliser un peu, et mettre ses mains sur moi", défend Kethevane Gorjestani. Pour elle, ces supporters lourds ne sont qu'une minorité parmi les fans de sport. Et à eux, elle souhaite dire : "Faites comme les autres, amusez-vous, célébrez, buvez, chantez, montrez vos drapeaux, tout ce que vous voulez... Mais laissez-moi juste faire mon job. Et surtout ne me touchez pas !"
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