Cristiano Ronaldo sur les traces de Michel Platini ?
Un record de plus
A 31 ans, Cristiano Ronaldo compile les records. Meilleur marqueur de l'histoire de la ligue des Champions avec 94 réalisations, meilleur buteur de la Seleççao (61 buts en carrière), recordman des sélections au Portugal (132 capes devant Luis Figo 127), recordman de rencontres en phases finales de l'Euro (20 soit quatre de plus que la précédente meilleur marque détenue par Thuram et Van der Sar), premier joueur à avoir marqué dans quatre Euros différents, il vient d'ajouter une nouvelle ligne à son palmarès personnel.
En ouvrant la marque lors de la demi-finale contre le pays de Galles, d'une magnifique tête sur un corner, il a délivré les siens sur la première tentative cadrée des Lustianiens dans ce match qui était bien pauvre en occasions jusque-là. Avec un total de neuf réalisations, il égale ainsi le plus grand total de buts inscrits par un joueur au championnat d'Europe. Depuis 1984, c'est Michel Platini qui est sur les tablettes, avec neuf buts, tous inscrits dans cette seule édition. Après deux buts inscrits en 2004, un en 2008, trois en 2012 et désormais trois en 2016, CR7 écrit une nouvelle page de sa légende. "J'ai toujours dit que je voulais gagner quelque chose avec le Portugal. Ça fait 13 ans que je suis au plus haut niveau, les statistiques ne mentent jamais et c'est naturel d'en être là", a déclaré le joueur à la fin du match.
Un rôle de sauveur confirmé
Plutôt discret depuis le début de la compétition, Cristiano Ronaldo a été efficace dans les moments cruciaux. Certes, il n'a pas été buteur en 8e de finale contre la Croatie, laissant ce rôle à Quaresma dans la prolonngation, ni en quarts de finale contre la Pologne, arraché après la séance des tirs au but, qu'il avait parfaitement entamée en transformant le sien. Mais lorsque il s'est agi de secouer le cocotier dans le dernier match de poule contre la Hongrie, il était là. Mené (1-0, puis 2-1 et 3-2), le Portugal était alors éliminé de la compétition. Avec son doublé, le joueur du Real Madrid a maintenu son équipe en vie. Et ce soir, à Lyon, en ouvrant le score, il a également débloqué la rencontre, ce qu'il aurait déjà pu faire si l'arbitre avait sifflé un penalty pour une faute sur lui à la (10e minute). Et il aurait pu faire encore mieux si son coup franc dans un angle fermé, n'avait pas frôlé la barre transversale (64e).
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Un destin indécis
Mais la comparaison avec Michel Platini s'arrête là. Car en 1984, le N.10 français était au sommet de sa forme, à quelques mois de recevoir le deuxième de ses trois Ballons d'Or consécutifs. Dans cet Euro, outre le fait d'avoir marqué tous ses buts en une seule édition (ce que sans doute personne ne fera plus), le joueur de la Juventus avait été seul buteur vainqueur pour les Bleus contre le Danemark (1-0), la Yougoslavie (3-2), sans oublier son triplé contre la Belgique (5-0), son but décisif contre le Portugal en demi-finales au bout de la prolongation (3-2), et enfin l'ouverture du score contre l'Espagne en finale (2-0) sur la célèbre Arconada. Au sein d'un collectif bien huilé, Platini était le joueur décisif. Dans une équipe en quête du premier titre de son histoire (comme la France l'était en 1984), Cristiano Ronaldo semble moins irrésistible. Son équipe aussi.
Qualifiés sur le dernier match de poule au forceps, les Lusitaniens n'ont remporté ce mercredi soir que leur deuxième match de la compétition, le premier dans les 90 premières minutes. C'est aussi la preuve des grandes équipes de hisser leur niveau de jeu à mesure que la compétition avance. Mais elle manque de réalisme offensif. Sur les 6 matches, les Portugais ont tiré 107 fois au but, ont cadré 34 tirs, pour un total de 8 buts. Saut que pour cette demi-finale, ils ont inscrit leurs deux buts sur leur deux premières tentatives (au total, 15 tirs, dont 5 cadrés). Grâce à un tableau plus avantageux qui leur a évité les mastodontes que représentaient l'Allemagne, l'Espagne ou l'Italie, voire la France, les Portugais ont su franchir les obstacles représentés par la Croatie, l'un des prétendants au dernier carré, et les surprises polonaises et galloises. Suffisant pour soulever la Coupe dimanche soir ?
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