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Football féminin : Des clubs de D1 et D2 "amateurs" menacent de faire grève pour protester contre des inégalités de financement

Dans un communiqué de presse, plusieurs présidents de clubs de D1 et de D2 féminines dits "amateurs" poussent un coup de gueule. En cause : la répartition jugée inégalitaire d'une subvention exceptionnelle, à hauteur de six millions d'euros, pour soutenir le football pratiqué par des femmes. Celle-ci serait en effet largement en faveur des clubs affiliés à des structures professionnelles masculines. Les dirigeants en appellent au président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët pour rétablir un semblant "d'équité et d'égalité des chances".
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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  (MELANIE LAURENT / A2M SPORT CONSULTING)

Le 4 juin dernier, le Comité Exécutif de la Fédération Française de Football annonçait un financement exceptionnel en raison de la crise sanitaire en direction des deux divisions du foot féminin pour la saison 2020-2021, à hauteur de six millions d'euros. Mais la bonne nouvelle a vite tourné à la mauvaise surprise pour les présidents de clubs dits "amateurs" évoluant en D1 Arkema et en D2 féminine. 

"Hélas, lors de son comité directeur du 26 juin, la Ligue de football professionnel (LFP) en a décidé autrement", s'inquiète les dirigeants dans un communiqué. "Les modalités de répartitions sont scandaleuses, discriminantes, et ne respectent pas l’égalité des chances. Pour la D1 Arkema, les 5,1 millions d’euros (soit 85% de la somme) seront répartis à concurrence de 175 000 € pour chacun des clubs dits amateurs alors que 500 000€ seront versés aux différents clubs adossés à un club professionnel masculin. Pour la D2 Féminine, les 900 000 € (soit 15% des 6 millions d’euros alloués) seront répartis entre les seuls clubs adossés à un club professionnel masculin, soit par voie de conséquence 80 000 € pour chacun contre 0 € pour les clubs amateurs !"

Un combat pour l'éthique qui illustre les difficultés de faire exister un écosystème pérenne pour les clubs féminins

C'est en apprenant cette répartition inégalitaire que la colère a commencé à s'organiser. Une colère d'autant plus légitime au vu des choix effectués en Espagne : une même subvention de l'ordre de neuf millions d'euros a été décidée, mais celle-ci a été distribuée de manière équitable.

Les présidents de clubs féminins non-affiliés à une structure professionnelle masculine réclament une reprise en main du dossier par la FFF, en invoquant l'article 1 de ses règlements généraux mentionnant que "l'éthique impose à la FFF et à ses organes déconcentrés de traiter de façon égalitaire ses clubs". Le fond du dossier repose, lui, sur l'origine de cette subvention exceptionnelle, directement issue des droits TV de la Ligue 1 masculine. Dès lors, la LFP aurait vocation à redistribuer cette manne financière vers les clubs pros féminins... alors même qu'aucun club ne possède le statut professionnel dans le foot féminin français. 

Un mic-mac qui remet en cause l'équité et illustre, une nouvelle fois, les difficultés de faire émerger un écosystème pérenne pour les clubs féminins. Si le communiqué ne mentionne pas les futures actions que pourraient mener les dirigeants, ceux-ci n'excluent rien. D'une action en justice à une possible grève en D1 et D2.

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