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Dix bonnes raisons de sauver Arsène Wenger

Critiqué pour les résultats moyens d'Arsenal, le manager français qui dirige les Gunners depuis dix-sept ans n'a pas démérité. La preuve. 

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Arsène Wenger, l'entraîneur d'Arsenal, proteste sur le bord de la touche lors d'un match contre Manchester United, le 29 août 2009 à Manchester (Royaume-Uni). (LAURENCE GRIFFITHS / GETTY IMAGES)

"Bien sûr, nous ne voulons pas remporter le trophée. En fait, nous voulons perdre face au Bayern Munich pour que vous soyez tous contents." En conférence de presse lundi 18 février, Arsène Wenger a perdu son flegme britannique face aux critiques. Eliminé de la Cup par une équipe de D2 la semaine passée, victime de son train de sénateur en Premier League, à 21 points du leader Manchester United, l'entraîneur français d'Arsenal est en mauvaise posture. Manque de chance : le prochain adversaire n'est rien moins que le Bayern Munich, en 8e de finale de la Ligue des champions, mardi 19 février. Avant de brandir vos pancartes "Wenger démission", la parole à la défense.

1Parce que Wenger est toujours décisif

Pendant un match, un entraîneur est souvent réduit au rôle d'aboyeur sur le bord du terrain. C'est oublier un peu vite le travail tactique, la guerre psychologique et les changements qui peuvent faire basculer le cours d'un match. Le statisticien Zach Slaton a mis au point un modèle mathématique (en anglais) qui montre que Wenger permet à son équipe d'engranger 16 points de plus en une saison. Ce qui fait toute la différence entre une anonyme 7e place promise aux Gunners et une place inespérée sur le podium de la Premier League l'an passé. 

2Parce qu'il maintient son équipe au plus haut niveau

L'armoire à trophées d'Arsène Wenger est bien remplie - même si elle commence à prendre la poussière depuis 2005 -, mais sa plus grande performance n'est-elle pas d'avoir qualifié son équipe quinze fois de suite pour la Ligue des champions, et dix fois consécutivement en 8es de finale (série en cours) ? "Arsenal fait toujours partie du top 10 des meilleures équipes européennes", remarque Bastian Schweinsteiger, le milieu de l'adversaire munichois, cité par le Guardian (lien en anglais)

3Parce qu'une bonne part des supporters le soutient

"Il y a une cassure entre les supporters d'Arsenal, explique Cal Lewis, fondateur du site Changearsenal (en anglais). Un tiers exige le départ de Wenger, un tiers le soutient toujours et le dernier tiers se pose des questions." Une cassure générationnelle ? "Les supporters les plus jeunes ne comprennent pas pourquoi Arsenal ne dépense pas autant que Chelsea ou Manchester United, qui enchaînent les titres, regrette Vincent Fabre, supporter des Gunners qui tient le site Groover.fr. Les supporters plus âgés ont plus de recul. Personnellement, je peux bien supporter quelques années difficiles après toutes les émotions que m'a procurées l'équipe sous Wenger."

Arsène Wenger se prend la tête entre les mains lors d'une défaite à domicile d'Arsenal contre Liverpool, le 20 août 2011 à Londres.  (CARL DE SOUZA / AFP)

4Parce qu'il veut choisir sa sortie

Dix-sept ans de bons et loyaux services, ça ne s'interrompt pas comme ça, rappelle Vincent Fabre : "Arsène Wenger a dit que le jour où il ne serait plus capable de faire correctement son travail, il s'en irait." Comme le pape ? "Comme le pape, oui !"

5Parce que Dieu est français 

C'est le gardien Wojciech Szczęsny, un brin fayot, qui le dit, cité par Soccer Issue (en anglais) : "Arsène Wenger, c'est Dieu." 

6Parce que ce n'est pas le moment

Petite révolution en cours à Arsenal, Arsène Wenger voit arriver à maturité un noyau dur de joueurs britanniques : Jack Wilshere, Theo Walcott, Kieran Gibbs, Aaron Ramsey et Carl Jenkinson. On l'oublie trop souvent, mais même à l'âge d'or Henry-Vieira-Pirès, le club s'appuyait sur quelques joueurs anglais emblématiques. De quoi faire voler en éclats le cliché des mercenaires étrangers des Gunners. "On dit toujours qu'Arsenal a été le premier club à jouer sans Anglais sur la pelouse. C'est faux, c'est Chelsea qui a ouvert la voie en 1999", s'insurge Vincent Arfeux, de l'association Arsenal Supporters France (lien en anglais)

7Parce qu'il refuse la course à l'argent

"L'argent achète les titres", résument crûment les auteurs du livre Soccernomics. Arsène Wenger refuse cette philosophie. Surtout depuis qu'Arsenal n'a plus les mêmes moyens que ses rivaux du Big Four du championnat anglais. "Nous n'achetons pas des superstars, nous en fabriquons", répond Wenger. Le tee-shirt de cette phrase a fait un tabac à la boutique du club. 

8Parce qu'il a sa statue à Londres

Elle se situe près de l'Emirates Stadium, avec d'autres légendes du club, comme l'entraîneur Herbert Chapman, inventeur de la tactique du WM dans les années 1930. Avec Thierry Henry, le meilleur buteur de l'histoire du club, et le général de Gaulle, il est l'un des rares Français à avoir sa statue dans la capitale britannique.

9Parce qu'il représente une source d'espoir inépuisable…

… pour les entraîneurs pas très confiants, à en croire le portrait que dresse Tony Adams, son ancien défenseur central. "L'entraînement n'est pas son point fort, fustige-t-il dans le Sun (en anglais). Et motiver les joueurs n'est pas trop son truc non plus." 

10Parce qu'il porte la doudoune molletonnée comme personne

Même le New York Times (en anglais) s'est penché sur les doudounes molletonnées qui arrivent jusqu'aux mollets du manager d'Arsenal, en les qualifiant de "parkas saucisses". Le vêtement le plus étrange des bancs de Premier League fait aussi le bonheur des caméras quand sa fermeture Eclair se coince. Rien que pour ça, il faut qu'Arsène Wenger continue sur le banc d'Arsenal…





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