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Droits télé : l'appel d'offres maintenu

L'appel d'offres anticipé sur les droits de diffusion audiovisuels pour la Ligue 1 et la Ligue 2 est maintenu. La justice s'est prononcé ce vendredi estimant qu'il n'y avait pas lieu à référé. Le 6 mars dernier, le président de la LFP a créé la surprise en annonçant le lancement anticipé de ces enchères dont le montant s'élève à plusieurs centaines de millions d'euros. Canal+ – en concurrence avec BeIN Sports – veut faire suspendre cette opération.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Le tribunal de grande instance de Paris, saisi en référé par
Canal +, a renvoyé le dossier aux vestiaires. A la question de savoir si l'appel d'offres anticipé sur les droits de diffusion audiovisuel pour la Ligue 1 et la Ligue 2 devait être suspendu, la juridiction a répondu par la négative. Selon le tribunal de grande instance de Paris, il n'y a pas lieu à référé comme le réclamait Canal +.  Le 6 mars dernier, le président de la Ligue
de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, a créé la surprise en
annonçant le lancement anticipé et immédiat des enchères pour l'attribution de
ces droits. 

A l'annonce de cette décision, Frédéric Thiriez, le président de la Ligue Nationale de football s'est félicité. "Nous étions sûrs de notre bon droit. Le processus de l'appel d'offres va pouvoir se dérouler comme prévu, dans des conditions de concurrence loyale et transparentes" a expliqué le président de la Ligue. 

Canal + voyait dans l'appel d'offres anticipé "un danger imminent"

Le 6 mars dernier, l'annonce du lancement immédiat et anticipé de l'appel d'offres n'avait pas été du goût de Canal +, en concurrence directe avec la
chaîne qatarie BeIN Sports pour la diffusion du foot à la télé, qui a donc saisi
la justice le 18 mars dernier
. Ce que semblait craindre Canal, c'est que BeIN récupère la meilleure part du gâteau. Or le foot "est un des arguments principaux
des abonnements de Canal+ qui ne peut pas ne pas acheter les droits de la Ligue
1
" sous peine d'une hémorragie de ses clients.

Il y avait donc pour la chaîne "un danger imminent, un dommage
imminent
", dénonce l'avocat de la chaîne cryptée qui voit dans cette manœuvre
de la LFP un moyen de faire monter les enchères en profitant de la guerre entre
les deux chaînes.

La LFP contre-attaque 

Faux
arguments rétorque la Ligue. Les dommages sont "doublement hypothétiques "
explique la LFP car rien ne dit que Canal+ va perdre et si elle gagne elle
pourrait au contraire récupérer des abonnés à BeIn Sports. Pour l'avocat de la
Ligue, Yves Wehrli, Canal+ veut créer un "climat
d'intimidation
" alors que la LFP est "encadrée par tout un tas de
règlements et ne peut pas faire ce qu'elle veut
".

Et l'avocat de justifier cet appel anticipé. Il s'agit pour la Ligue de "donner
de la visibilité
" à tous les acteurs, Ligue, clubs, mais aussi diffuseurs.
Et la LFP d'asséner : elle fait le calendrier qui lui semble le
"meilleur " pour remplir sa mission "faire vivre le football
pro et amateur
", qui bénéficie de 5% des droits télé.

"Elle essaie de
le faire le mieux possible et pour que ça lui rapporte le plus possible, ça
s'appelle gérer en bon père de famille".

Et la
LFP de demander que Canal soit déboutée et condamnée à 40.000 euros d'amende
pour procédure abusive. 

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