En France, les paris en ligne battent des records
Qui va marquer le prochain but ? Quelle sera l’affiche de la finale ? Combien y aura-t-il de corners dans le match opposant le Brésil au Cameroun ? Les paris se multiplient depuis le début de la Coupe du Monde. Selon l’Arjel, l’Autorité de régulation des jeux en ligne, 19,5 millions d’euros ont été misés en France sur les 13 premiers matchs (les autres statistiques ne sont pas encore connues, ndlr).
“Nous constatons surtout une hausse du nombre de joueurs en ligne. Ils sont 375.000 aujourd’hui à miser sur les matchs du Mondial. Ça veut dire que les mises moyennes restent raisonnables, autour de 11,5 euros par match. C’est important pour nous ”, explique Charles Coppolani, le président de l’Arjel.
Jusqu'à 150 paris possible pour un match
Les raisons de cette hausse des paris sont multiples. Il y a d’abord l’engouement suscité par la compétition, mais aussi le développement des applications mobiles dédiées aux parieurs. “85% des téléspectateurs qui regardent les matchs de la Coupe du Monde assurent le faire avec un deuxième écran, c’est-à-dire un tablette ou un smartphone ”, assure Magali Landour, responsable des paris sportifs pour le PMU, l’un des onze opérateurs de jeux agréés par l’Arjel.
“Nous validons de plus en plus de logiciels nomades à la demande des opérateurs, confirme le président de l’Arjel. Cela a évidemment un effet sur les paris, notamment sur ceux qui sont pris devant la télévision, en cours de match. ” Les opérateurs proposent parfois jusqu’à 150 paris pour une seule rencontre, dont certains en “live”. “Sur le site du PMU, on peut en faire 60 avant le match, et 60 pendant ”, poursuit Magali Landour.
100 millions d’euros de mises sont attendus lors de la compétition, uniquement sur Internet. Un nouveau record par rapport aux 65 millions pariés lors de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud. Le PMU espère récupérer 30% des mises effectuées.
Près de 3 millions d'euros misés sur le match de l'équipe de France
La Française des jeux (FDJ), autre opérateur agréé, table, elle, davantage sur les paris physiques dont elle détient le monopole en France. “Beaucoup de nos joueurs parient dans les bars-tabac, où ils ont l’habitude de jouer. Nos 25.000 détaillants ont d’ailleurs été formés pour aider les joueurs ”, détaille Patrick Buffard, directeur général adjoint en charge du marketing commercial et digital.
Il explique avoir pour objectif “plus de 140 millions d’euros de paris, en physique et sur internet ” pour cette Coupe du Monde. Il est confiant à l’idée de l’atteindre car “avec cette compétition, on touche tous les Français, et on a très bien démarré sur les premiers matchs ”.
Parmi les matchs qui ont le plus de succès auprès des parieurs, ceux de l’équipe de France arrivent très souvent en tête. Lors du match France-Honduras, la FDJ a recensé plus de 3 millions d’euros de mises, auquel il faut ajouter 2,78 millions d'euros pariés en ligne auprès des autres opérateurs. Un record à ce stade de la compétition pour un match des Bleus.
"Les matchs des Bleus, ça nous coûte de l'argent "
Mais ce ne sont pas pour autant les matchs les plus intéressants pour les opérateurs. “87% des paris enregistrés sur cette rencontre donnaient la France gagnante ”, poursuit Patrick Buffart. “Chez nous aussi, tout le monde joue la France gagnante, sourit Magali Landour. Ils étaient 92% contre le Honduras. ”
Ces paris ne font pas les affaires des opérateurs, explique-t-elle encore. “Evidemment, tant que la France gagne, ça nous coûte de l’argent car on doit reverser de gros gains. Cependant, la présence de l’équipe de France a un effet positif sur le business. Quelqu’un qui parie sur les Bleus est susceptible de parier sur d’autres rencontres. ”
Le PMU a recensé 22.000 nouveaux joueurs sur son site depuis le début de la Coupe du Monde, dont 5.500 le jour du match France-Honduras. Ce chiffre, comme les autres, devrait considérablement augmenter, en particulier si les Bleus se qualifient pour la suite de la compétition.
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