Angleterre-France: Tous ensemble et tous unis
S’il y avait une bonne raison pour que cet Angleterre-France, plus amical que jamais se joue, c’était pour cette Marseillaise entonnée par 90 000 personnes. Anglais, Français et autres sans doute, unis par les mêmes valeurs. Unis dans la peine mais aussi dans l’amour et dans l’envie de montrer que, non la vie ne s’arrête pas. Avant les hymnes nationaux, le Prince William, Roy Hodgson, le sélectionneur anglais et Didier Deschamps ont déposé trois gerbes de fleurs sur la pelouse de Wembley pendant que le speaker, en français dans le texte, rendait hommage aux 129 victimes des attentats avant d’inviter Wembley à chanter la Marseillaise "tous ensemble et tous unis". Un moment d'une puissance émotionnelle rare. Jamais un stade de football n’a connu telle émotion. Jamais le sport n’a autant dépassé son cadre pour devenir un tel symbole. Rarement une minute de silence n'aura été si respectée dans un stade de football. Les visages des Bleus trahissaient une émotion débordante. Parmi ceux-là, celui de Lassana Diarra, qui a perdu sa cousine dans les attentats, était le plus parlant. A la fois douloureux mais fier et debout. Le milieu de terrain français est entré sur le terrain pour une demi-heure de jeu. Après la rencontre, quelques joueurs anglais lui ont même glissé quelques mots à l'oreille.
"Liberté, égalité, fraternité"
Symbolique et magnifique, ce drapeau français apparu dans les tribunes de l’une des plus mythiques enceintes de la planète, l’était aussi. Tout comme la devise française "liberté, égalité, fraternité" inscrite en bleu blanc rouge sur l’allée menant au stade. Ces valeurs, parfois oubliées, parfois dévoyées, ces mots, parfois sous-estimés, ont été des phares dans la nuit londonienne. Des repères derrière lesquels chacun des 90 000 spectateurs s’est rangé. Depuis vendredi, les hommages affluent du monde entier, Wembley en a été la caisse de résonance. Parce que le Stade de France a été frappé lors de ces attentats, l’équipe de France, touchée dans sa chair (Lassana Diarra y a perdu sa cousine, Antoine Griezmann a eu très peur pour sa sœur) a plus que jamais joué pour son peuple. Avant le match, Didier Deschamps réaffirmait la fierté de porter le maillot national. Pendant le match, les Bleus ont sans doute senti qu’ils jouaient pour un peuple, pour leur peuple. Et si le résultat est anecdotique, la communion entre tous les acteurs l'est moins. Tout comme cette superbe accolade entre Roy Hodgson et Didier Deschamps.
Saluons l’Angleterre pour son organisation parfaite de la rencontre qui devait sonner la reprise de la vie, quatre jours après les terribles attentats qui ont tué 129 personnes et blessé plus de 250. Le choix de placer La Marseillaise après le God Save the Queen, la présence de David Cameron, le Premier ministre et du Prince William, le drapeau tricolore dans les tribunes, autant d’images fortes qui resteront dans les têtes et dans les cœurs. Pour tout ça, la France dit merci.
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