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Benzema "sélectionnable", Knysna, Deschamps, Platini, Noël Le Graët parle des dossiers du foot Bleu

Le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, s'est longuement confié au quotidien Le Figaro à la veille du France-Bulgarie comptant pour les éliminatoires du Mondial 2018. Il a évoqué les dossiers chauds du football tricolore, Karim Benzema, Knysna et l'image des Bleus, Michel Platini et sans oublier Didier Deschamps et Zinédine Zidane. Une interview où pointe la satisfaction du patron après un Euro réussi.
Article rédigé par franceinfo
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Noël Le Graët dans les tribunes lors de PSG-Arsenal (FRANCK FIFE / AFP)

Le cas Benzema

Dimanche dernier dans Téléfoot, Noël Le Graët assurait que le retour de Karim Benzema n’était pas encore à l’ordre du jour. Ce n’est "pas encore le moment", selon lui en raison de "cette petite affaire (de la sextape, ndlr) qui est en cours et un jour aura une fin". Quatre jours plus tard, l’issue de ce scandale n’est toujours pas connue, mais Benzema est désormais "sélectionnable", assure le président de la 3F dans les colonnes du Figaro. "J’ai horreur de punir les gens éternellement. L’affaire est en cours. A titre personnel, je trouve que cela traîne trop. Mais la justice est comme ça", a-t-il déclaré. Il faudra encore un peu de patience à tous les acteurs de cette affaire pour en connaître le dénouement puisque c’est le 14 octobre prochain que la justice doit se prononcer sur la régularité de la procédure de cette affaire à la demande de trois personnes mises en cause: Benzema, Mustapha Zouaoui (qui gravite depuis des années autour des footballeurs) et Karim Zenati, intime du joueur du Real Madrid (28 ans).

C’est un message fort en tout cas envoyé au Madrilène, un joueur que le président "aime bien". Ses propos dans Marca - le buteur avait déclaré dans le journal espagnol que Didier Deschamps avait "cédé à la pression d'une partie raciste de la France" en ne le retenant pas dans son groupe pour le tournoi – sont oubliés. Le Graët veut tourner la page et rappelle que Deschamps n’a jamais tourné le dos au joueur : "Didier l’a toujours défendu, même quand il n’a pas eu une grosse réussite". Écarté pour des "choix sportifs" par Deschamps pour les rencontres face à la Bulgarie et aux Pays-Bas, Benzema doit désormais convaincre, sur le terrain, qu’il a, à nouveau, sa place en Bleu.

Lire aussi : Un retour de Benzema est possible, mais pas tout de suite

Deschamps, zéro défaut

Didier Deschamps a pris la place de Laurent Blanc après l’Euro 2012 et Noël Le Graët ne regrette pas du tout son choix. A le lire, l’arme numéro 1 des Bleus c’est lui. "Didier fait progresser ce groupe. Il a réussi à faire de cette sélection une vraie équipe (…) Son travail ne me surprend pas. Sa réussite encore moins". Au cours de l’interview, Le Graët ne tarit pas d’éloges envers son sélectionneur ("Il est honnête avec un grand H, pragmatique. Si quelque chose ne va pas, il le dit. Il ne fait pas d’entourloupes aux joueurs. La preuve, vous entendez peu de critiques") et termine par un "je ne lui vois pas de défauts" qui laisse imaginer l’aura du sélectionneur. Un Deschamps qu’il n’est pas pressé de voir partir puisqu’il est «"au moins là jusqu’à la Coupe du monde 2018". Voire plus. "Je pense que le poste lui plaît, il adore ça", a estimé Le Graët, qui voit en "DD" un futur président de la FFF. "Ca l’agace que je lui dis ça, mais je le pense sincèrement (…) Oui j’aimerais un jour qu’il soit président. Ce serait un grand dirigeant…".

Michel Platini, retour possible

Grand absent de l’Euro 2016, en raison de ses problèmes judiciaires, Michel Platini n’est pas oublié par Noël Le Graët. "Nous sommes en contacts permanents", a-t-il avoué. Il a salué le travail effectué par Platini à l’UEFA et assuré qu’un retour dans le monde du football était prévu. Mais pas tout de suite. "Aujourd’hui, non, il n’est pas intéressé par un retour immédiat, mais il va rebondir, et je pense dans le foot, dont il est imprégné depuis qu’il est né". Rebondir, mais où ? Pas à la Fifa ou l’UEFA, selon Le Graët. "Il doit oublier quelque temps", a-t-il conseillé. Autre point positif selon Le Graët, Platini "va mieux". Le pire semble passé.

Le cauchemar de Knysna est terminé

2010, année noire pour le foot français. Année zéro où il a fallu reconstruire sur un champ de ruines. Six ans plus tard, la France est vice-championne d’Europe et son blason est redoré. L’image est "complètement redressée, d’après Le Graët, le maillot bleu est estimé". Knysna, c’est du passé, "plus personne n’en parle", a ajouté le président. Ce renouveau met à l’abri les Bleus d’une nouvelle mésaventure comme le France-Bulgarie de 1993, selon lui.

Zidane, l’avenir?

Noël Le Graët ne se projette pas trop. Il est très content de Didier Deschamps et n’est pas pressé de tourner la page. Ce qui n’était pas forcément le cas avec Laurent Blanc, par exemple. Trouver un successeur ou seulement l’envisager n’est pas à l’ordre du jour, même lorsqu’on évoque le cas de Zinédine Zidane. Par le passé, l’ancien numéro 10 avait parlé de son attirance pour le poste. Un acte de candidature plus ou moins officiel resté sans suite. Aujourd’hui, Zidane entraîneur se construit sur le banc du Real et Le Graët suit sa trajectoire. "Il réussit bien au Real Madrid, je suis content, il s’en sort royalement. Il montre qu’il a des qualités, il sent le jeu. Un jour, il peut bien sûr devenir sélectionneur", a-t-il dit. Avant de calmer la machine à rumeurs : "Ne mettez pas ça comme titre"…

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