Départ de Didier Deschamps en 2026 : pourquoi Zinédine Zidane s'inscrit comme le successeur naturel du sélectionneur

La patience de Zinédine Zidane finira-t-elle par payer ? Didier Deschamps pas candidat à sa succession après le Mondial 2026, le poste de futur sélectionneur des Bleus du football est officiellement à pourvoir. Libre de tout contrat, l'ancien entraîneur du Real Madrid, 52 ans, apparaît comme l'évidence. Si le président de la Fédération française de football Philippe Diallo refuse de se pencher dès maintenant sur la succession du patron de l'équipe de France masculine  – "Je veux que Didier travaille dans la sérénité" –, il n'a pas manqué de louer les qualités de Zidane dans une interview publiée dans L'Equipe, le 8 janvier.

"Il est l'un des monuments du football français et du football mondial. (...) J'ai vu qu'il avait eu des résultats de très grande qualité avec le Real Madrid. Il a déjà remporté le plus beau des trophées, la Ligue des champions, à plusieurs reprises. Donc il a démontré là aussi l'étendue de son talent", a souligné Philippe Diallo. Sur franceinfo, Bixente Lizarazu n'a de son côté pas hésité à avancer le nom de son ancien coéquipier : "Le candidat naturel, évidemment, c'est Zinédine Zidane. Je pense que tout le monde l'attend à la tête de la sélection." 

Les Bleus en tête depuis ses débuts comme entraîneur

L'intéressé n'a jamais fait mystère de son intérêt pour le poste de sélectionneur des Bleus. Dès ses débuts comme entraîneur principal, auprès de l'équipe réserve du Real Madrid, Zinédine Zidane assumait cette ambition. "Désormais, je suis entraîneur et je me dis donc, pourquoi ne pas être sélectionneur ? J'aime l'équipe de France. J'ai porté ce maillot. C'est sûr, ça ne me permet pas de dire que je peux être sélectionneur, mais du moment que je suis passé de l'autre côté de la barrière, c'est forcément une possibilité", confiait-il en septembre 2014 à La Provence. Un discours depuis répété dans les médias, comme en juin 2022 dans L'Equipe. Il redisait son envie de "boucler la boucle avec l'équipe de France".

" L'équipe de France est bien ancrée dans ma tête. Juste après Didier Deschamps ? Je ne sais pas. Si ça doit se faire, ça se fera, à ce moment-là ou pas."

Zinédine Zidane

L'Equipe

Brillant ballon au pied, l'ancien numéro 10 a connu un même succès sur le banc. Entraîneur principal du Real Madrid de janvier 2016 à mai 2018, puis de mars 2019 à juin 2021, il a permis à la Maison Blanche d'ajouter notamment dans son armoire trois trophées de Ligue des champions consécutifs (2016 à 2018). Loué autant par ses joueurs que par ses pairs, il a été élu deux fois meilleur entraîneur de club du monde en 2017 et 2018.

Sa démission surprise en mai 2018 du Real Madrid, pour cause de lassitude, avait fait naître des rumeurs quant à son ambition de prendre la suite de Didier Deschamps en cas de Mondial 2018 raté. "A un moment, il sera sélectionneur. Quand ? Je ne le sais pas, mais cela me semble logique. Cela arrivera lorsque cela arrivera", avait alors réagi Didier Deschamps dans Le Parisien. 

Un coach vanté par ses joueurs

"Il a démarré petit mais sa carrière a basculé très vite, et ça ne s’est pas fait dans un club lambda !", saluait en 2023 dans les colonnes de GQ, son ami et ancien coéquipier Bixente Lizarazu, bluffé par un "parcours fou". Passé sous ses ordres, l'Espagnol Sergio Ramos relevait lui, toujours dans GQ, combien Zinédine Zidane "sait exactement comment les joueurs pensent, ce dont ils ont besoin et comment booster leur mental". Autre qualité avancée par Bixente Lizarazu : la capacité de l'ancien footballeur, parfois fougueux, à rester calme sur le banc et à inspirer à ses joueurs de la sérénité.

" Quand on a quelqu’un qui protège et protégera toujours ses joueurs comme il le fait, on a envie de se battre pour lui."

Raphaël Varane, ancien joueur du Real Madrid

GQ

Parfois annoncé sur d'autres bancs, Zinédine Zidane est resté libre de tout contrat depuis son deuxième mandat pour le Real Madrid, au début de l'été 2021. En février 2021, l'ancien président de la FFF Noël Le Graët avait déclaré sur RTL que "si Didier (Deschamps) arrêtait, si j'étais encore en place, la première personne que je verrais, c'est Zidane", avant de tenir des propos d'une teneur inverse deux ans plus tard.

Au lendemain de la prolongation jusqu'en 2026 de Didier Deschamps, début janvier 2023, Noël Le Graët avait dit sur RMC qu'il "n'aurait même pas pris au téléphone" l'ancien numéro 10 s'il avait manifesté son intérêt. "J'en ai rien à secouer, il peut aller où il veut, dans un club, il en aurait autant qu'il veut en Europe, un grand club. Une sélection, j'y crois à peine en ce qui me concerne." Ses déclarations avaient provoqué une volée de critiques, de Kylian Mbappé – "Zidane, c'est la France. On ne lui manque pas de respect comme ça" –, à la ministre des sports d'alors Amélie Oudéa-Castéra qui demandait "des excuses pour ce mot de trop".

En dehors du profil de Zinédine Zidane, les candidats "naturels" au poste ne sont pas légion. Thierry Henry a gagné en crédibilité comme sélectionneur en menant l'équipe de France olympique sur la deuxième marche du podium lors des JO de Paris, une première depuis l'or de Los Angeles 1984. Il a annoncé son départ quelques jours après la finale perdue face à l'Espagne, soit un an après avoir pris les rênes des Bleus olympiques. Philippe Diallo avait alors salué son "professionnalisme" et sa "rigueur". Avant cette expérience réussie, Thierry Henry avait peu convaincu à Monaco (2018-2019) et Montréal (2019-2021). Il n'a depuis pas repris place sur un banc, et reste donc lui aussi libre de tout contrat. 

Parmi les autres profils, susceptibles de prétendre au poste de sélectionneur, on retrouve l'actuel entraîneur du Genoa Patrick Vieira, celui de Lille, Bruno Genesio, ou encore Rudi Garcia, qui a été débarqué de Naples fin 2023. A moins que la FFF ne décide de recruter un sélectionneur étranger...