Deschamps: "Blanc aura besoin de soutien"
"Je suis convaincu qu'il a les qualités humaines et professionnelle pour faire du bon travail. A condition d'être épaulé. Au-dessus d'un sélectionneur, il est indispensable d'avoir une autorité fédérale qui assume ses responsabilités....Car tout Laurent Blanc qu'il est, il ne pourra pas y arriver seul. Quand certaines personnes disent que c'est bien pour lui d'hériter d'une situation pareille, je crois rêver....Ce n'est pas David Coperfield" assure Didier Deschamps à propos de son ancien coéquipier chez les Bleus, avec lequel il partage une certain conception de l'équipe de France.
"Tout au long de ma carrière de joueur, la première chose que je faisais quand j'avais le calendrier de la saison, c'était de marquer en rouge chaque rendez-vous avec l'équipe de France. De ma première à ma 103e sélection, je me suis toujours considéré comme un privilégié d'être là. Un maillot de l'équipe de France, il n'y a rien de plus beau. Quand on le revêt, on doit encore être plus exemplaire et avoir encore plus d'exigences pour apprécier le moment, pour justifier d'être là et pour espérer y revenir après".
C'est pourquoi Didier Deschamps se dit "triste de voir où en est arrivé le football français et l'image qu'il a véhiculée". Deschamps comme Blanc ont vécu l'échec cuisant de 1993 et se sont servis de cela pour comprendre ce qui s'était passé et ne pas "commettre les mêmes erreurs". Est-ce pour autant qu'il pense que les Bleus vont pouvoir rebondir en se servant de la débâcle sud-africaine ? "On ne peut pas comparer.....Le football n'est que le reflet de la société. Un jeune de vingt ans qui arrive aujourd'hui veut tout tout de suite. Pourquoi ce serait différent dans le football ? C'est juste qu'il y a plus d'argent, donc plus d'excès, et qu'on en parle plus...Mais le talent doit s'exprimer sur la durée".
Pour gérer le court terme, il pense que la Fédération devrait sanctionner les 23 joueurs qui ont zappé l'entraînement de Knysna. "Arrêtons de parler de leaders, il y a un groupe, point. Je suis sûr que si ont demande aux joueurs s'ils avaient envie de s'entraîner, ils répondraient tous oui. Il y a juste des circonstances, peut-être l'isolement ou le manque de recul, qui ont fait qu'ils n'ont pas pris conscience de ce qu'ils faisaient....Mais dire qu'il faut plus sanctionner l'un que l'autre, non. Ceux qui étaient là-bas sont tous responsables. Après, il y a d'autres responsables, évidemment."
Didier Deschamps, qui rappelle en passant d'avoir jamais été vraiment contacté pour succéder à Domenech, excepté en 2008 par le président Thiriez, ("les autres personnes en place n'ont pas voulu de moi") se dit plutôt confiant dans l'ère Blanc si les joueurs adoptent un comportement digne de l'équipe de France et d'un sélectionneur qui aura une crédibilité et une légitimité. Être "en sélection n'est pas une finalité. Le fait d'y être donne des devoirs et des obligations tant sur le terrain qu'en dehors.. Ce n'est pas un sacrifice". .
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