Duchaussoy : "Je suis en première ligne"
Q: Comment êtes-vous avant cette assemblée ?
R: "Je suis confiant, car les électeurs prennent progressivement conscience que c'est un enjeu majeur du football français. Mais en même temps, il y a une certaine angoisse, non, angoisse c'est un peu fort, une crainte plutôt. Si jamais la réforme est rejetée, on reviendra au mois de juillet au moment où le conseil fédéral a failli exploser".
Q: C'est donc vital...
R: "Ce n'est pas la priorité du footballeur de base, des 2 millions de licenciés: ils veulent jouer dans de bonnes conditions. Or actuellement, il n'y a jamais eu autant de difficultés dans les clubs, leur priorité n'est pas la gouvernance de la Fédération. Mais, nous, on sait que pour donner les orientations et prendre en charge les problèmes du foot il faut un exécutif fort".
Q: Samedi, le vote se fera point par point ?
R: "Il y aura quatre grands thèmes: la répartition des voix, l'exécutif (sorte de conseil d'administration, ndlr), la haute autorité (sorte de conseil de surveillance) et le protocole financier. Ce serait une trahison que d'accepter certains points et d'en refuser d'autres".
Q: La répartition des voix est le point le plus contesté...
R: "Les 37% accordés au football professionnel, c'est le point majeur. On est dans les symboles, on fait le pari, non plus de travailler séparément comme jusqu'ici, on fait le pari de travailler tous ensemble. Cette assemblée est extraordinaire car il faut 66% des voix. Cela ne se produit que pour les statuts. Toutes les autres assemblées sont à la majorité simple (51%). Est-ce scandaleux pour une Fédération quand on écrit les statuts que chacun soit concerné ? ".
Q: Le score idéal pour la réforme c'est près de 80% comme pour votre réélection ?
R: "Le score idéal c'est 66%. On ne peut pas dire +on a toujours fait comme ça et pourquoi on changerait+. Si on ne change pas on est condamné à exploser".
Q: Si ça ne passe pas, vous démissionnez...
R: "Si ça ne passe pas, on sera dans une situation où le conseil fédéral devra se remettre en cause. Je suis président du conseil fédéral, je suis en première ligne".
Q: Mettre votre poste en balance, vos opposants disent que c'est du chantage...
R: "Il y en a plein qui veulent l'être, président ils ne savent pas ce que c'est. Mais comment le conseil fédéral pourrait continuer à gouverner, s'il est désavoué sur son projet ? Il n'a survécu à l'Afrique du Sud que parce qu'il avait ce projet là. Le conseil fédéral n'est pas parti à l'époque car on aurait voté pour les mêmes. Là, si un point ne passe pas, il faudra que le conseil fédéral se pose la question. On serait dans la situation de début juillet, où il n'y avait pas de président, où le conseil fédéral était déstabilisé, prêt à l'implosion ou l'explosion. Comment pourrait-on survivre à ça? Mais je suis plus pragmatique, je pense que ça va passer".
Q: La peur du vide est un atout ?
R: Non, l'atout c'est la réforme. C'est une vraie rupture pas une réformette. Avec la réforme, ce ne sera plus comme avant où on avait des scores de maréchaux russes avec 99% des voix: forcément, il n'y avait qu'un candidat pour un poste et les gens s'en foutaient. Là, ce sera la démocratie et il faudra que chacun se responsabilise".
Q: Vous présenterez-vous le 18 juin aux élections ?
R: "Mon combat c'est le 2 avril, l'assemblée fédérale extraordinaire et la réforme. D'autres ont du temps dans la perspective du 18 juin. Si je devais me représenter, j'aurais du retard. Si la réforme passe, je pendrais deux jours de +rtt+, un exploit pour moi, et je prendrai une décision assez rapidement."
Propos recueillis par Philippe GRÉLARD
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