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Éliminatoires de la Coupe du monde 2022 : champions du monde cherchent électrochoc

Face à l’Ukraine, samedi, l’équipe de France a concédé un cinquième match nul d'affilée. Depuis la rencontre face à la Hongrie lors de l’Euro, les Bleus sont à la recherche de ce qui faisait leur force par le passé.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Kiev
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Paul Pogba et Presnel Kimpembe à l'issue du match entre la France et l'Ukraine, le 4 septembre (FRANCK FIFE / AFP)

Face à l’Ukraine (1-1), samedi 4 septembre, Didier Deschamps en aura fait de la marche pendant les 90 minutes de la rencontre. Il faut dire que le patron de l’équipe de France avait la matière pour avec les zones techniques immenses, en raison de la piste d’athlétisme qui entoure la pelouse du stade olympique de Kiev.

Il fallait ainsi le voir se creuser la tête pour tenter de trouver des solutions à un problème auquel il n’avait été confronté qu’une fois en neuf ans de mandat à la tête des Bleus : comment mettre fin à une série de cinq matchs sans victoire ?

Depuis la rencontre contre la Hongrie à l’Euro (1-1), le 19 juin, l’équipe de France ne perd pas mais enchaîne les nuls. Cinq en cinq matchs, preuve que les Bleus ne savent plus gagner. Paradoxal pour une équipe championne du monde à qui l’on prêtait les plus belles intentions avant le début de l’Euro, notamment grâce à son trio magique Griezmann-Benzema-Mbappé.

Force est de constater, à l’issue de ces cinq contre-performances et des deux nuls contre l’Ukraine et la Bosnie (1-1), que l’équipe de France n’y arrive plus. En 4-3-3, en 4-4-2, avec ou sans Mbappé, rien n’y fait. En conférence de presse samedi soir, dans les coursives du stade olympique de Kiev, Deschamps tentait de dédramatiser les choses : "La situation n’est pas plus mauvaise qu’avant le match. Elle est même fondamentalement meilleure puisqu’on compte un point en plus."

Retrouver le goût de la victoire

Certes, l’équipe de France compte quatre points d’avance sur la Finlande et l’Ukraine dans le groupe D et est bien partie pour se qualifier pour la Coupe du monde 2022. Mais les propos du sélectionneur laissaient transpirer une frustration, celle de ne pas réussir à trouver la clé. "Les événements ne sont pas favorables, ça peut arriver dans certaines périodes, poursuivait ainsi Deschamps. L’essentiel, c’est de ne pas renoncer, bien au contraire."

La réalité, c’est que les joueurs de l’équipe de France n’ont pas l’habitude d’enchaîner autant de matchs en sélection sans gagner. C’est à Munich, le 15 juin face à l’Allemagne (1-0), qu’ils ont semblé perdre la recette. Aujourd’hui, ils rencontrent les plus grandes peines à la retrouver. Face à l’Ukraine samedi soir, les Bleus ont eu la maîtrise du ballon mais sans ligne directrice en attaque ce qui les caractérise dans cette période sombre.

"On doit faire plus par rapport à ce que nos adversaires nous proposent. Ça passe par davantage d’intensité, autant défensive qu’offensive", insistait encore Deschamps après la rencontre. Faire plus et dès le début du match, plutôt que d’être à réaction comme lors des cinq derniers rendez-vous des Bleus. Face au constat que quelque chose semble bloqué depuis l’Euro, les Tricolores attendent donc l'électrochoc qui les libérera.

Rebondir avant la Ligue des Nations

Un changement de sélectionneur à l’issue de l’Euro aurait pu secouer les choses, rebattre les cartes au sein d’une équipe qui venait de quitter Bucarest sur un échec colossal. Mais Deschamps a décidé de rempiler et son bilan à la tête de l’équipe de France ne remet absolument pas en question sa légitimité au poste de coach.

Le patron des Bleus a bien tenté de ramener des petits nouveaux pour secouer les troupes, mais ces néo-internationaux n’ont pas encore la prétention d’être titulaires - malgré les prestations plus que solides d’Aurélien Tchouaméni - et vu la période que traverse l’équipe de France, il en faudra plus pour obtenir ce déclic tant recherché.

Didier Deschamps lors du match entre l'Ukraine et la France, le 4 septembre (FRANCK FIFE / AFP)

Le match face à la Bosnie (1-1), à Strasbourg, avait tout pour inverser la tendance de l’Euro, inscrire définitivement dans le passé le traumatisme vécu par les Bleus contre la Suisse (3-3, 4-5 aux t.a.b.) et se relancer avec un objectif bien précis, à savoir la Coupe du monde 2022. Après leurs deux matchs nuls en cette rentrée, les chances de valider leur ticket pour le Qatar ne sont pas remises en question, mais le doute est toujours présent. Peut-être même plus prégnant encore qu’à l’issue de l’Euro.

"Sur ces deux matchs-là, on prend deux points. Ce n’est pas à la hauteur de nos ambitions, évidemment", soulignait Deschamps samedi soir. Une situation inquiétante, donc, mais pas de quoi se laisser abattre. Parce qu’avant d’aborder le Final 4 de la Ligue des Nations en octobre, les Français ont une dernière occasion de faire mouche : contre la Finlande mardi 7 septembre, au Groupama Stadium de Lyon (20h45).

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