Équipe de France : déjà qualifiés pour l'Euro 2024, les Bleus s'interdisent de revoir leurs exigences à la baisse pour la fin d’année
Dans le rond central, au moment du coup de sifflet final, Aurélien Tchouameni saute de joie avant de serrer le poing, la satisfaction du devoir accompli. Comme le milieu de terrain de 23 ans, les joueurs de l’équipe de France se félicitent d’avoir obtenu la qualification pour l’Euro 2024 avec la manière, vendredi 13 octobre, en s’imposant contre les Pays-Bas à la Johan Cruyff Arena d’Amsterdam (2-1). Mais la fête qui s'en est suivie dans le vestiaire n'a pas été trop intense.
"C'est très étonnant parce que j'ai trouvé qu'on n'était pas plus heureux que ça, alors qu'Antoine Griezmann disait qu'on devait fêter ça", a noté Ibrahima Konaté après la rencontre, dans les couloirs du stade, avant de préciser l'état d'esprit général au sein du groupe : "Il y a tellement de rigueur dans notre travail qu'on est fiers de tout ce qu'on a accompli jusque-là, mais on est déjà concentré sur les prochains matchs."
Ce matin, les Bleus sont déjà à Lille pour préparer le match amical de mardi contre l’Écosse. Lors des prochaines heures, ils auront l’occasion de revoir avec le staff de Didier Deschamps les dernières minutes de la rencontre face aux Néerlandais, qui ont légèrement terni la très bonne prestation d’ensemble. Même si le sélectionneur a tenu à relativiser après la rencontre : "On n’a pas non plus été soumis à une pression trop forte".
Être tête de série, le nouvel objectif
Il faut dire qu’on a tendance à être exigeants avec ces Bleus. "Comptablement, c’est parfait. Après, on ne voulait pas prendre de but donc ça fait un peu tache. On est perfectionniste", a regretté Adrien Rabiot au micro de TF1 après le match. Pourtant, la mission est déjà accomplie et Deschamps a appelé à "apprécier et ne pas banaliser" cette 15e qualification d’affilée pour un tournoi majeur. A ne pas banaliser non plus un parcours pour l’instant parfait dans ces éliminatoires.
Les Tricolores ont gagné chacune de leurs six rencontres, en battant à l’aller et au retour les Pays-Bas, l’adversaire le plus redouté de ce groupe B au moment du tirage au sort. "Les qualifications, ce n’est jamais évident", rappelait Deschamps, qui a connu son lot de difficultés par le passé comme joueur de l’équipe de France.
Pour retrouver la trace d'une phase éliminatoire aussi aboutie sur le plan comptable, il faut remonter à la qualification pour l’Euro 2004. Les Bleus avaient alors remporté leurs huit matchs et encaissé seulement deux buts. Ce sont ces hauteurs que le sélectionneur et ses joueurs, avec en tête Tchouameni et un Kylian Mbappé retrouvé contre les Pays-Bas, espèrent atteindre en cette fin d’année 2023. "On veut tout gagner et mettre le maximum de buts possible", a appuyé Ibrahima Konaté.
S'ils sont déjà qualifiés, les Bleus ont encore un objectif à atteindre : terminer parmi les cinq meilleurs premiers des dix groupes de qualification pour être tête de série lors du tirage au sort de l'Euro début décembre. Le rassemblement de novembre ne sera donc pas anecdotique. "Il faudra plus de 18 points", a souligné Deschamps hier. Une victoire - très probable - contre Gibraltar, le 18 novembre prochain à Nice, pourrait suffire.
Pas de permission pour le rugby
Mais nul doute que la bande à Deschamps aura à cœur de terminer cette année 2023 par un succès en Grèce. Le déplacement à Athènes le 21 novembre s’annonce déjà très chaud et intense, car les Grecs seront peut-être en mesure de se qualifier au détriment des Pays-Bas. Une belle occasion de se tester dans un contexte difficile et d'offrir à la nouvelle génération de nouvelles minutes de tension, à l'image de la fin de match à Amsterdam vendredi.
En septembre, avant le match amical contre l’Allemagne, plusieurs Bleus avaient pu assister des gradins à la victoire du XV de France contre la Nouvelle-Zélande en ouverture de la Coupe du monde de rugby. Aucun d'entre eux n'aura la permission de faire le déplacement à Paris depuis Lille, dimanche, pour vibrer derrière leurs homologues rugbymen, opposés à l'Afrique du Sud en quarts de finale. Le signe d'une exigence indéfectible. "Ils connaissent les limites", a souri Deschamps à ce sujet, déjà tourné vers les prochaines échéances, avec l’Euro 2024 en ligne de mire.
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